Toyota Avalon 2012

Toyota Avalon

Mieux qu’un antidépresseur

Bien du monde lève le nez sur l’Avalon, n’attendant que l’annonce de son retrait. Ces gens n’ont pas encore 60 ans ou oublient qu’ils l’auront un jour. La clientèle visée, elle, n’a pas à se plaindre. Et vivra peut-être centenaire grâce à cette automobile relaxante.

Carrosserie Dans cette belle grosse berline, on détecte des gênes de la Lexus LS 460. En moins imposant, certes, mais la filiation est indiscutable. La calandre chromée pointe vers l’avant avec un air de défi, ce qui crée un élan dans une automobile qui, autrement, a bien plus l’air de servir de limousine à Badaboum. J’exagère. Des traces de chrome ici et des lignes fuselées là parviennent à donner à l’Avalon une allure pas si pantouflarde que ça.

Habitacle À l’intérieur, par contre, le constructeur ne cache rien de son intention de promener ses occupants dans un confort dodu, si américain que c’en est presque caricatural. Les cadrans droit devant sont d’une simplicité désarmante. Zéro fioriture. La section centrale du tableau de bord met en vedette de gros interrupteurs. D’une grosseur qui rappelle les boutons des calculatrices pour enfants, à la différence que ceux de l’Avalon ne sont pas multicolores. Vous ne verrez jamais à bord de cette Toyota un système iDrive (BMW) ou MMI (Audi). Rien pour confondre le conducteur et ses passagers qui ne demandent qu’à voyager dans un luxe facile à utiliser. Le volant mi-bois mi-cuir laisse presque croire que la berline pourrait se métamorphoser en missile guidé tellement il inspire confiance. Fausse représentation. Les baquets à l’avant sont extrêmement moelleux sans nuire à la bonne posture, tandis que les occupants de la banquette pourront croiser et décroiser les jambes à satiété. Pour profiter de la vraie nature de l’Avalon, mieux vaut sacrifier la place centrale de la banquette en faveur du large accoudoir; on aura alors deux places princières. Cet accoudoir abaissé, on a accès au coffre grâce à la trappe prévue à cet effet. Un coffre vaste, oui, mais point caverneux. Comme la clientèle de l’Avalon n’est pas du genre à rabattre les dossiers d’une banquette pour agrandir la capacité de chargement, elles ne se rabattent pas, ces banquettes. Par contre, un levier permet de jouer avec leur inclinaison quand vient le temps de se farcir un petit somme. Ça, la clientèle visée aime bien !

Mécanique V6 de 3,5 litres développant 268 chevaux et boîte de vitesses automatique à 6 rapports travaillent de manière onctueuse. S’il vous faut dépasser, la sollicitation du pied droit entraîne une réaction quasi immédiate, mais les ingénieurs se sont arrangés pour vous isoler des efforts déployés par les cylindres. Alors que d’autres automobiles cherchent à vous faire apprécier le chant de leur engin, l’Avalon l’étouffe. Le seul bruit qui m’a dérangé a été le chuintement des pneus d’hiver. Puisque Toyota vient d’intégrer son ensemble Star dans toute sa gamme, même dans la Yaris, vous comprendrez que l’Avalon y a droit : pensez à tous les acronymes usuels décrivant des aides électroniques (VSC, TRAC, ABS, etc.), ils sont inclus de série.

Comportement La vie vous stresse ? Roulez dans une Avalon, ça ira beaucoup mieux. Vous pratiquez le tai-chi et vous cherchez une automobile qui soit le prolongement de cet hommage à la lenteur ? L’Avalon vous comblera. Cette Toyota fait ce qu’elle a à faire avec une dextérité consommée. On pourrait discuter de l’emplacement de certaines des grosses commandes. Par exemple, je changeais constamment mon poste de radio à partir des interrupteurs montés au volant alors que je voulais plutôt jouer avec le volume. Si ce n’est ce petit détail, rien à redire. Bien entendu, la concurrence ne reste pas les bras croisés. Je pense à la Buick LaCrosse qui a monté une excellente campagne de séduction pour attirer la clientèle de l’Avalon avec un produit plus audacieux.

Conclusion Comme les Russes qui étaient venus jouer au hockey chez nous pour apprendre, les Japonais maîtrisent l’art de la grosse berline américaine aussi bien sinon mieux que les Yankees eux-mêmes. Argument final qui a beaucoup de poids : un prix intéressant pour autant de bonnes choses signées Toyota.

Forces De l’espace, du luxe et du confort dans un véhicule très bébé-boumeur – Consommation raisonnable – Quiétude au rendez-vous

Faiblesses À trop vouloir aligner des interrupteurs semblables, on les confond – Absence totale de dynamisme au centre du volant – Facilité de chargement limitée