Toyota Avalon 2014

Toyota Avalon

Transformation réussie

La toute première Avalon remonte quand même à 1994. L’Annuel de l’automobile, lui, est né en 2001. Or, depuis cet été mémorable, mes collègues et moi avons toujours tiré à la courte paille pour déterminer qui allait être obligé de se farcir la « grosse Camry ». Elle était à ce point assommante. Mais voilà, les choses viennent de changer. Avec son édition 2013, l’Avalon s’est payée une personnalité. Mieux vaut tard que jamais.

Carrosserie

Ils se sont forcés, ces stylistes ! Rien à voir avec l’ancienne pantoufle à moteur. Le devant a adopté une calandre rien de moins que dynamique, tandis que le pavillon dessine une superbe courbe qui rappelle le style berline-coupé CLS de Mercedes-Benz. Le traitement des phares biseautés et les lignes tendues à l’avant et à l’arrière raffermissent l’enveloppe, lui confèrent une taille fine où toute trace d’embonpoint a disparu. Savamment, l’Avalon a perdu des centimètres en longueur mais sans affecter l’empattement.

Habitacle

Le mauvais des anciennes générations a disparu, et le bon est resté. Celui-là, c’est l’espace et le silence à bord. Parmi les lacunes effacées dominent les plastiques durs remplacés par des matériaux dodus et un tableau de bord moderne. En fait, Toyota a tellement tenu à rajeunir la planche pour espérer faire de même avec sa clientèle que le résultat se révèle ambivalent. Les concessions au modernisme sont évidemment la connectivité Bluetooth et l’écran tactile sur lequel défilent en couleurs les albums de votre iPod. D’un autre coté, les molettes importantes ont toujours la grosseur d’un frisbee, comme si le constructeur ne voulait pas prendre de risques avec la vision d’utilisateurs qui ne rajeuniraient pas aussi vite que prévu. Bref, ce tableau de bord zébré de chrome paraît encombré. Le bouton-poussoir pour le démarrage, par exemple, est tellement tassé par ses petits copains qu’il doit se cacher derrière le volant. Enfin, on finit par apprivoiser ce clavier qui inclut, de série sur la version Limited, les commandes du chauffage et de la ventilation pour les gros baquets avant et le réglage du régulateur de vitesse adaptatif.

Mécanique

Le V6 de 3,5 litres de 268 chevaux continue de répondre à l’appel, tout comme la boîte de vitesses automatique à 6 rapports. Les deux travaillent en harmonie et apportent au véhicule la fluidité attendue. Si vous optez pour la version Limited haut de gamme, vous aurez même loisir de changer les rapports manuellement grâce aux leviers de sélection montés au volant. Je ne suis pas convaincu que les propriétaires d’Avalon joueront longtemps avec ce bidule, mais le message est clair : si vous voulez, vous pouvez.

Comportement

L’impression quasi athlétique que dégage la silhouette de la nouvelle Avalon ne se limite pas à faire semblant. La conduite suit. La suspension est nettement plus ferme que dans le passé, et la direction démontre des réflexes davantage aiguisés. Même les demi-tours exécutés en catimini ne nécessitent qu’un rayon de braquage plus que raisonnable pour une auto de ce format. Dans les virages négociés à bonne vitesse, j’ai été étonné par l’aplomb du châssis. Toyota a poussé le renouveau à offrir trois modes de conduite (Normal, Eco et Sport), lesquels influent réellement sur la réponse de l’accélérateur (et, même, le débit du climatiseur). Sur l’autoroute, sur le mode Eco, j’ai réussi moins de 9 litres aux 100 kilomètres. Excellent !

Conclusion

Le nombre d’Avalon vendues chez nous avait l’habitude d’être à peu près confidentiel. L’auto connaissait un meilleur sort aux États-Unis où les conducteurs sont conditionnés à aimer les grosses bagnoles. Malgré tout, ce n’était pas suffisant pour contrer une rumeur : l’Avalon allait disparaître. On sait maintenant que Toyota a plutôt répliqué avec une berline pleine grandeur métamorphosée, dramatiquement et assurément pour le mieux. Est-ce que ce sera suffisant pour allonger sa carrière de 20 ans ? Rien n’est moins sûr quand on constate que même les Yankees commencent à apprécier les petites voitures. D’un autre côté, il y a tellement de bébé-boumeurs qui, tout en se rapprochant d’une résidence soleil, refusent de vieillir. Comme eux, la nouvelle Avalon démontre un sursaut d’énergie édifiant.

Forces

Silhouette convaincante, particulièrement de profil

Tenue de route surprenante

Silence à bord

Confort général

Faiblesses

Tableau de bord alambiqué

Où sont les versions hybrides et à transmission intégrale ?

Blason à redorer