Toyota Avalon 2020

Toyota Avalon

Attirer l’attention, sans la retenir

Quoi de plus invisible qu’une Toyota Avalon ? Jusqu’ici, cette grande berline s’offrait au consommateur avec pour unique ambition de se faire oublier dans la rue. Taquinée pour son conservatisme et, qui sait, inspirée par les fabricants de produits électroménagers, Toyota a fini par considérer qu’une Avalon pouvait s’afficher et se faire remarquer. Une condition essentielle pour se démarquer dans une catégorie quelque peu négligée au Québec.

Tour du propriétaire 65 %

Au Canada ou aux États-Unis, les statistiques dessinent deux rapports bien différents de l’Avalon de Toyota. Pour bien comprendre, il suffira sans doute de rappeler que la plus majestueuse des Toyota se vend à plusieurs dizaines de milliers d’unités au sud de nos frontières contre quelques centaines au Canada.

Il y a donc tout lieu de s’interroger sur la pertinence de renouveler pareil modèle ou même, d’un point de vue canadien, de le maintenir au catalogue. D’autant plus que Toyota peut aisément guider ses clients vers Lexus, sa filiale de luxe. 

Vie à bord 70 %

Pour se distinguer, l’Avalon de cinquième génération se veut extravertie, un brin provocante, entre le gothique flamboyant et le baroque. Un peu hors du temps, à l’encontre du courant actuel des formes épurées à l’extrême. 

Agréable à l’œil, le tableau de bord est habillé d’un revêtement sombre (un traitement bicolore existe sur la Limited) entre galuchat et sobres placages de (vrai) bois, et de quelques excroissances de chrome, comme autant d’extravagances des stylistes. 

L’instrumentation est bien disposée, classique et dotée de petits raffinements, à l’instar des chiffres des cadrans, très lisibles mais qui semblent flotter dans l’espace, ou du siège qui recule et du volant qui se soulève automatiquement pour faciliter l’accès à bord. 

Grâce à ses dimensions extérieures, l’Avalon n’est pas avare en espace pour les jambes, les hanches, les coudes et les épaules, mais la garde au toit est un peu juste. Surtout lorsqu’il s’agit de s’introduire ou de s’extraire de la banquette. 

On peut aussi s’attarder sur les sièges, confortables mais pas assez enveloppants, la rareté des rangements offerts à l’arrière ou encore l’étroitesse du tunnel reliant l’habitacle au coffre. Ce dernier est en revanche facile d’accès grâce à un seuil de chargement suffisamment bas et à une large échancrure. Or, en matière de volume, on a vu beaucoup mieux sur des automobiles de la même catégorie. 

Technique 68 %

« Lexus des pauvres » ou « Camry endimanchée » ne sont que deux des sobriquets méprisants que l’Avalon traîne depuis le début de sa carrière, qui remonte à 1994. Contrairement à toutes les générations qui l’ont précédée, celle-ci cherche à faire la part belle à la notion de plus en plus abstraite de nos jours de plaisir de conduire. 

Au volant – 71 %

Déposée sur une architecture commune à l’ensemble des récentes Toyota (Prius, CH-R, Camry, etc.), l’Avalon procure un toucher de route rassurant et équilibré. Si on cherche à tutoyer ses limites, la paresse du train avant se fait sentir et pousse le conducteur à corriger la trajectoire. À l’exception d’une suspension plus ferme et de pneumatiques à taille basse, cette XSE n’a rien de plus sous le capot pour vous mettre le poil des avant-bras au garde-à-vous. En clair, la magie n’opère pas. On lui préfère, de loin, la Limited, plus en adéquation avec la nature douillette de ce véhicule capable d’héberger confortablement cinq occupants. 

L’adhérence supérieure de la déclinaison XSE permet de retarder quelque peu l’apparition du survirage, mais à quoi bon ? L’Avalon est une automobile qui se déguste sur les voies rapides et dans les virages à large circonférence. 

Dans ces conditions, cette Toyota se révèle impeccable. Son freinage offre une endurance correcte et ses éléments suspenseurs filtrent correctement les irrégularités de la chaussée. 

Au Canada, seul le moteur V6 veille à la mouvoir. Un moteur costaud qui n’en beurre pas trop épais sur le plan de l’innovation (gage de durabilité, de fiabilité et de facilité d’entretien), mais qui fonctionne admirablement bien. La consommation est raisonnable étant donné le gabarit de l’auto et la boîte automatique qui l’accompagne fait tout pour se faire oublier. 

Conclusion 69 %

Au final, on regrette surtout la décision de Toyota Canada de ne pas offrir, comme aux États-Unis, la version hybride. Cette dernière aurait sans doute permis à l’Avalon de se détacher du ventre mou de sa catégorie.  

Forces

Habitacle spacieux 

Agrément amélioré 

Promesse de fiabilité 

Faiblesses 

Style torturé 

Faible support des sièges 

Absence de version hybride