Toyota Camry 2012

Toyota Camry

Demeurer sur le podium !

Aux États-Unis, l’intermédiaire Camry est la championne des best-sellers, à l’image de ce que la Civic accomplit au Canada. Toyota a donc été confrontée à l’angoissant dilemme qui attend ceux et celles qui maîtrisent déjà une formule gagnante : comment apporter des améliorations sans agacer, déboussoler et perdre des milliers d’amateurs fidèles ? Grâce à un rendez-vous court mais nécessaire avec la Camry 2012, nous sommes en mesure de vous confirmer que Toyota a su intelligemment relever le défi.

Carrosserie Avec cette Camry, toujours construite en Amérique du Nord (au Kentucky), Toyota ne se gêne pas pour décliner sept modèles : LE, SE, XLE, SE V6, XLE V6, de même que les hybrides LE et XLE. La disparition de la LE V6 est donc compensée par l’addition d’une deuxième livrée hybride. Autrement dit, que vous la souhaitiez « pépère », sportive ou écologique, il y a assurément dans le lot une Camry qui vous conviendra ! Toyota a choisi de maintenir les motivations rationnelles qui justifient l’achat d’une Camry (fiabilité de la mécanique, douceur de roulement, commandes d’utilisation intuitive) tout en insufflant des arguments qui relèvent davantage de l’émotivité. Or, je ne croyais jamais voir ce jour, mais il est arrivé : une Camry dont les lignes m’émeuvent ! Les stylistes ont osé ! Ils ont effilé la silhouette tout en concoctant des lignes qui campent mieux l’auto au sol, ils ont multiplié les angles, ils ont gratifié les phares et les feux arrière d’une personnalité, ils ont plissé et bombé et fuselé suffisamment les feuilles de métal de la version SE pour nous faire croire qu’elle pourrait avoir le diable au corps. Un coup d’œil à l’arrière où jaillissent deux pots d’échappement agressifs (une Camry !) renforcent davantage l’illusion.

Habitacle Plus spacieux. Pas à cause de véritables centimètres ajoutés à la plateforme, mais parce que les stylistes ont rendu l’intérieur des portières et le dossier des fauteuils plus concaves, parce que l’aménagement général veille à nous procurer une meilleure luminosité. Ils sont si sérieux par rapport à leur désir d’accroître le plaisir de conduire qu’ils ont épaissi le boudin du volant et l’ont doté de leviers de sélection dans la SE. Le cuir exhibe désormais de grosses coutures. Le tableau de bord est tellement plus moderne. Son cœur est occupé par un écran multifonction digne des plus récentes technologies; on dit bye-bye à l’affichage rétrograde des derniers modèles ! Les interrupteurs adoptent une ergonomie moderne, la planche elle-même est striée de fuseaux qui créent un dynamisme dans la cabine. On sent que le beau travail accompli à bord de la Hyundai Sonata a piqué au vif les gens de Toyota. Ils n’entendent pas se laisser faire ! La banquette et le coffre ont conservé leur généreux dégagement mais, étrange, toutes les versions ne disposent pas de dossiers rabattables.

Mécanique C’est sous le capot qu’on retrouve le moins de surprises. Le 4-cylindres de 2,5 litres est de retour, avec sa puissance maximale de 179 chevaux pour la SE, de même que l’onctueux V6 de 3,5 litres (celui aussi de la Sienna) livrant 268 chevaux. Toyota nous explique qu’elle les a mitraillés de petits trucs pour en améliorer la performance et la consommation. Par exemple, on a changé la viscosité de l’huile. Les LE et XLE ont ainsi gagné 9 chevaux mais, surtout, on peut envisager avec le 4-cylindres une consommation sur l’autoroute de 5,6 litres aux 100 kilomètres (8,2 en ville) et de 6,4 litres aux 100 kilomètres (9,7) avec le V6. Les gens de Toyota Canada se sont donné beaucoup de trouble pour fournir à l’équipe de L’Annuel de l’automobile des données 2012 avant notre date de tombée, mais, malgré tout, au moment d’écrire ces lignes, des interrogations sont restées sans réponse. Surtout que la version hybride n’a pu se joindre à notre furtif rendez-vous… Qu’à cela ne tienne, on se doute bien que, si une consommation encore meilleure que celle de la Camry atmosphérique vous intéresse, vous vous tournerez vers la version hybride. L’an dernier, le système synergétique à moteur électrique appuyait les efforts d’un 4-cylindres de 2,4 litres. Cette année, ce sera un 2,5-litres. La chose aurait fait gagner quelque 13 chevaux à la puissance comptabilisée à 187 chevaux l’an dernier, mais ce n’est pas encore sûr. Ni les cotes de consommation finales. Enfin, on ne se chicanera pas pour des poignées de chevaux ou des fractions de litre de carburant qui, dans le fond, ne modifieront pas vraiment le comportement de l’auto. À vrai dire, ce « flou statistique » met surtout en relief la difficulté d’obtenir des chiffres standardisés pour l’industrie. Ajoutons qu’une boîte de vitesses à variation continue s’occupe des hybrides, alors qu’une boîte automatique à 6 rapports est responsable des autres modèles. Pas d’injection directe de carburant, Toyota estimant que les performances sont satisfaisantes sans avoir à pénaliser le poids et la facture finale. Toyota Canada a toutefois annoncé que tous ses modèles, jusqu’au moins cher, offrirait désormais de série le système Star, lequel englobe six aides électroniques bien connues dont l’ABS, l’antipatinage et l’assistance au freinage. Si une Yaris a droit à Star, imaginez à quel point la Camry s’en prévaut, elle qui a toujours à cœur de rassurer une clientèle par tradition prudente.

Comportement L’ancienne Camry ne produisait déjà pas beaucoup de bruits ou de vibrations parasites. Les ingénieurs ont perfectionné cette vertu. En injectant de la mousse isolante ici, en utilisant du verre spécial et d’autres matériaux acoustiques là, ils ont rendu la berline encore plus silencieuse. On a également revu la suspension afin d’améliorer son agilité, mais sans affecter le confort que la clientèle cible apprécie tellement. Puisque nous n’avons pas pu faire connaissance avec la version hybride, il faut donc croire les gens de Toyota sur parole quand ils nous disent que ce véhicule consommera 39 % moins en ville que la précédente version, ce qui permettrait à cette Camry de dominer sa catégorie. Son espace de chargement a également pris du mieux car la batterie a été déplacée. Si Toyota a fait sauter la boîte manuelle de son catalogue canadien récemment, les leviers de sélection au volant de la SE compensent allègrement. Je ne suis pas encore convaincu que l’acheteur typique de Camry rêve de faire crisser ses pneus ou d’attaquer les virages la rage au ventre, mais je dois admettre que si jamais l’idée lui traverse l’esprit, la SE lui procurera un ersatz de griserie. Elle s’empoigne avec confiance et enfile les courbes avec un bel aplomb. Sa suspension plus ferme et ses roues de 17 pouces y sont pour quelque chose. Cela dit, il faut vraiment écraser le champignon pour entendre le V6 chanter; le bon travail d’insonorisation des ingénieurs fait que même la SE procure au naturel des promenades baignées de tranquillité.

Conclusion Toyota a été plus audacieuse là où Honda a joué de prudence, tout au moins au plan de l’apparence, extérieure comme intérieure. La Camry a franchement évolué alors que la « nouvelle » Civic fait plutôt du sur place. La lutte dans le segment des intermédiaires oblige les constructeurs engagés dans la bataille à se surpasser. Toyota l’a compris, mais sans se mettre à dos ses nombreux supporteurs.

Forces Nouvelles lignes engageantes – Tableau de bord toujours limpide mais enfin moderne – Vaste éventail de modèles – Moteurs éprouvés

Faiblesses Sièges qui manquent de maintien latéral – Ensembles d’options compliqués – Dossiers de banquette parfois fixes