Toyota Camry 2013

Toyota Camry

Émancipation

Pour bien des gens, Camry rime avec ennui. Une voiture « plate », comme on dit en québécois. Renouvelée l’année dernière, la Camry de septième génération a tout ce qu’il faut pour changer cette perception car elle a décidé de s’émanciper.

CARROSSERIE

Ce processus commence souvent par l’apparence. Sans parler de métamorphose, le changement est néanmoins significatif : les formes sont plus épurées, les angles, plus prononcés, mais la Camry conserve un air de famille avec sa devancière. Le dosage est parfait : les plus conservateurs seront soulagés de voir qu’elle ressemble toujours à une Camry, les nouveaux acheteurs (potentiels ou réels) apprécieront son élégance discrète.

HABITACLE

Première constatation : il y a moins de plastique que dans le modèle précédent. Cela dit, il y en a encore, on n’y échappe pas. Les versions plus cossues (SE, XLE) ont une décoration plus riche, avec cuir et appliques de bois laqué, le tout réparti avec parcimonie, sobrement. On le constate depuis deux ou trois générations, il y a un effort constant pour égayer l’habitacle. Sur une note plus rationnelle, la qualité d’assemblage, en baisse depuis quelques années, respecte de nouveau les standards – élevés – de la marque.

L’ergonomie est une science que maîtrisent parfaitement les ingénieurs de ce constructeur. Tout est à la bonne place, facile à utiliser, les espaces de rangement abondent, et cette berline demeure l’une des plus spacieuses de sa catégorie. Rien à redire, non plus, sur le confort des sièges, sinon qu’ils manquent de maintien latéral, à l’avant comme à l’arrière. Vaste, profond et bien dégagé, le coffre se classe aussi parmi les plus logeables.

MÉCANIQUE

Quatre-cylindres, V6 et hybride : les trois motorisations de la génération précédente ont été reconduites. Bonne chose, puisque la compétence et la complémentarité de ce trio en font l’un des plus solides de sa catégorie. Évidemment, chaque renouvellement amène de petits raffinements ici et là, mais pourquoi modifier ce qui fonctionne à merveille ?

Le 4-cylindres brille à tous les chapitres : il tourne doucement et dans la plus grande discrétion avec une belle souplesse. Et vaillant, avec ça ! Même avec une boîte de vitesses automatique, les accélérations et les reprises sont franches. En plus, c’est celui qui consomme le moins dans cette catégorie. Ce moteur fait tout bien, au point de rendre le V6 inutile; 268 chevaux dans une Camry, pourquoi faire ?

Pour rouler vert et consommer encore moins, il y a la version hybride, nettement plus intéressante qu’une Prius. Terminons ce survol mécanique avec la boîte automatique à 6 rapports dont le rendement est en tout point irréprochable. Étagement des rapports, rapidité d’exécution, passages fluides, la note est parfaite.

COMPORTEMENT

La Camry hybride se comporte exactement comme sa devancière. Il y a une raison derrière ça : la recherche de la plus grande douceur de roulement possible afin de réduire le plus possible la consommation. Cela se traduit par des réglages de suspension différents et des pneus à faible résistance qui enlèvent du mordant à la direction. Bref, c’est mou.

Les deux autres versions que j’ai pu conduire (SE et XLE) m’ont agréablement surpris. Ce qui frappe en premier, c’est l’aplomb généralisé de cette berline. Le roulis est presque disparu, la direction n’a jamais été aussi bien dosée, et la tenue de route atteint des sommets – pour une Camry, s’entend. Cela dit, le confort reste la priorité de la très grande majorité d’acheteurs de berlines intermédiaires. Que ceux-ci se rassurent : elle n’a rien perdu de sa douceur et de son silence de roulement légendaires.

CONCLUSION

Qu’on se le dise : la Camry a perdu son titre de « berline la plus ennuyeuse de sa catégorie ». Attention, elle ne s’est pas métamorphosée en BMW pour autant, mais il n’est plus nécessaire de se doper au café ou aux boissons énergisantes pour éviter la somnolence. Les ingénieurs de Toyota ont su trouver la fine ligne pour conserver l’essence d’une Camry tout en lui donnant, pour la première fois, un peu de pétillant. Non seulement elle n’a rien perdu de ses qualités, mais elle en a de nouvelles. Vieillir en beauté, c’est cela.

FORCES :

• Élégance discrète
• Finition, ergonomie et habitabilité exemplaires
• Solide trio de moteurs
• Comportement plus affirmé que jamais
• Toujours aussi confortable
• Toujours aussi fiable

FAIBLESSES :

• Mollesse de la version hybride
• Sièges qui manquent de maintien latéral
• Ensembles d’options qui font grimper la facture
• Une seule configuration de carrosserie