Toyota FJ 2013

Toyota FJ Cruiser

La mode s’estompe

On critique souvent les constructeurs qui jouent la carte du conservatisme. Il faut comprendre que, quand ces derniers osent offrir un produit différent, le risque qu’ils prennent est élevé. Citons le cas du FJ Cruiser en exemple. Après des débuts prometteurs, voilà qu’il amasse la poussière dans la cour de plusieurs concessionnaires. On pourrait dire que c’est en raison de sa taille et de sa consommation de carburant déraisonnable, mais comment expliquer alors le succès du Jeep Wrangler ?

Carrosserie

On aime ou on n’aime pas la bouille du FJ Cruiser. Personnellement, elle me fait craquer. Bien sûr, ça ressemble à une bébelle, mais c’est le but de la chose. Si vous n’aimez pas, il y a d’autres utilitaires qui vous contenteront. Celui qui achète un FJ est un « tripeux » dans l’âme. Il ne possède pas le profil type du client Toyota et ne fait pas les choses comme les autres. Ce qui est intéressant dans le cas du FJ, c’est que, à l’instar du Jeep Wrangler, l’acheteur ne met pas la main uniquement sur un produit tape-à-l’œil; le FJ a tous les atouts pour aller jouer dans le sable, dans la boue et dans la circulation !

Ce joujou est proposé en version unique. Seules les options qui lui sont greffées font osciller la facture. Autour de 33 000 $, ça passe; à plus de 40 000 $, on passe.

Habitacle

L’aventure se poursuit à l’intérieur alors que la présentation détonne. Tout est différent. Si vous aimez ce que Toyota a fait dehors, vous serez ravis avec ce qu’ils ont fait dedans. Les matériaux faits de plastique dominent la présentation, sachez-le. On n’en tiendra pas rigueur, car après une journée passée à arpenter les espaces les plus reculés de la planète, il est possible que l’habitacle du FJ soit légèrement poussiéreux. Vive les surfaces lavables !

Le degré de confort à l’avant est acceptable, et il en va de même pour les places arrière. Seules les acrobaties nécessaires pour y accéder, une fois la petite porte arrière inversée ouverte, irritent.

Enfin, il faut décrier l’horrible visibilité arrière et des trois quarts arrière. On devra corriger cette lacune, sans trop faire mal au style du FJ. Notez que, enfin, pour 2013, la caméra de vision arrière est offerte de série.

Mécanique

Toyota fait appel à son V6 de 4 Litres pour mouvoir le FJ. Une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports ou une automatique à 5 rapports peut lui être accolée. Surtout, c’est le système à quatre roues motrices qui retient l’attention. On peut pratiquement lui ordonner ce qu’on souhaite de l’intérieur, soit un mode 4 x 4 traditionnel, un mode où le train arrière est bloqué ou une solution utile pour se sortir de la boue, soit le contrôle individuel de chacune des roues. En prime, on peut arpenter les pires terrains en toute sécurité puisque des plaques protectrices tapissent les dessous du FJ afin de protéger ses entrailles.

Comportement

Hors route, rien ne semble à l’épreuve du FJ Cruiser. J’ai eu l’occasion d’escalader et de dévaler des pentes ultraraides, confortablement installées aux commandes et je l’ai même foutu dans une marre d’eau de laquelle je ne pensais jamais sortir tout sec. Franchement, Toyota offre un produit fidèle à la tradition Land Cruiser; les amateurs de conduite hors route ne peuvent qu’adorer. Sur le bitume, on s’étonne du degré de confort, même si l’on sait très bien qu’on pilote une bibitte peu ordinaire. On peste cependant quand on passe à la pompe; le FJ consomme comme un alcoolique en perpétuelle rechute.

Conclusion

Ça prend beaucoup de patience pour se bâtir une réputation avec un produit différent. En ce sens, Toyota se doit de poursuivre l’aventure FJ Cruiser en s’inspirant du modèle Jeep. De plus, le segment des utilitaires vraiment capables de s’aventurer partout ne compte que trois joueurs, le Nissan Xterra, qui s’apprête à disparaître, étant le troisième.

Le caractère plus civilisé du FJ me fait pencher en sa faveur.

Forces

• Style unique
• Capacités hors routes indéniables
• Douceur de roulement sur l’asphalte
• Il permet un retour en enfance chaque fois qu’on l’utilise
• Plus fiable qu’un Wrangler

Faiblesses

• Consommation déraisonnable
• Visibilité atroce
• Gare aux options
• Dépréciation importante