Toyota FJ 2014

Toyota FJ Cruiser

Tonka nippon

Le FJ Cruiser est un autre de ces véhicules dont les rumeurs mettent souvent l’existence en péril. Et pourtant, il est toujours là, depuis plus de six ans, et il nous revient en 2014, imperturbable, hormis de mineurs changements dans sa palette de couleurs.

Carrosserie

Le Jeep Wrangler ressort du lot comme un croquemort à un congrès de clowns. Le principal stylistes du FJ Cruiser (un jeune de 24 ans à l’époque) a voulu léguer à son bébé une signature visuelle aussi remarquable. La chose est d’autant plus surprenante que ce camion porte un badge Toyota, d’ordinaire un gage de créations sages. En fait, j’exagère. Toyota assemble ce qu’il faut pour rejoindre la clientèle ciblée. Un véhicule pour les masses ? Pas de problème, c’est sa spécialité. Un véhicule pour jouer dans les sentiers inhospitaliers ? C’est ici qu’intervient le FJ Cruiser, descendant direct du FJ40 des années 60. Sa calotte métallique capitalise sur une couleur distincte du reste de la carrosserie. Les portières arrière sont en réalité des moitiés de porte à ouverture inversée. Pour les ouvrir et fermer, il faut d’abord s’occuper des portières avant. C’est rigolo (enfin, un peu) mais pas toujours pratique. Bien entendu, un Tonka comme le rétro FJ Cruiser appelle à lui une gamme d’accessoires et, par le plus heureux des hasards, le catalogue Toyota en déborde.

Habitacle

Cet intérieur a été pensé pour être sali sans remords et être nettoyé sans tracas. Le tissu qui habille les cinq places est hydrofuge, tandis que du caoutchouc de dur à cuire a été répandu partout sur le plancher. Amenez-en de la bouette ! Pour nous donner un avant-goût d’aventure, la cabine est parsemée de morceaux de carrosserie (du plastique en réalité), et l’instrumentation est hérissée de gros boutons, les stylistes s’imaginant sans doute qu’on localiserait une station de radio tout en escaladant une falaise. Quand des passagers tentent d’accéder à la banquette arrière, les contorsions sont de mise. L’espace de rangement peut gonfler en dégageant le dossier de la banquette (60/40) ou en enlevant carrément les coussins.

Mécanique

Un V6 de 4 litres de 260 chevaux grommèle sous le capot. Votre choix de boîte de vitesses décidera du reste. Avec l’automatique à 5 rapports, vous obtenez 4 roues motrices temporaires; avec la manuelle à 6 rapports, on vous soupçonne de privilégier le vrai hors route, d’où le dispositif 4 x 4 permanent et la possibilité de verrouiller le différentiel arrière. Un boîtier de transfert à deux rapports et des plaques de protection sont inclus sans égard au type de boîte. En cochant l’ensemble digne d’un coureur des bois, des outils spécifiques viennent vous seconder, comme des amortisseurs Bilstein.

Comportement

Le singulier toit étant monté sur des piliers larges comme des sequoias, le prix à payer est une visibilité aléatoire dans les coins, même à l’avant où le regard a de la difficulté à contourner le robuste capot. Ce n’est guère mieux à travers la lunette à cause de la roue de secours perchée sur la portière. Pas pour rien que la caméra de vision arrière est désormais offerte de série. Pour prouver son sérieux durant les balades hors route, le FJ promène un châssis en échelle (basé sur celui du Land Cruiser Prado) alors que tout le monde se tourne vers le monocoque pour imiter le comportement d’une automobile. Mais le FJ Cruiser, lui, ne fait pas semblant d’être un 4 x 4, malgré ses formes et ses couleurs à la mode. Il a tout ce qu’il faut pour déjouer les traîtrises d’une ornière. Outre son robuste squelette, il compte sur une sérieuse garde au sol, une gamme de vitesses basses, et des angles d’approche et de départ conçus pour grimper et dévaler. En prime, la puissance de son V6. Quand on délaisse la forêt, apparaît alors un comportement routier très civilisé, beaucoup moins chaotique qu’à bord du Wrangler.

Conclusion

Les rivaux ne sont pas nombreux, et le produit Chrysler s’impose souvent dans cette catégorie. Les concepteurs du FJ ont choisi sciemment de mettre au point un 4 x 4 qui ne pourrait peut-être pas égaler tous les exploits hors route du Jeep, mais qui prodiguerait davantage de confort en direction du dépanneur. En fait, le FJ se rapproche plus du Nissan Xterra, un autre baroudeur qui, au moment opportun, peut ranger au vestiaire ses manières rustres.

Forces

Style original

V6 puissant

Vrai 4 x 4 quand il le faut, un véhicule civilisé le reste du temps

Faiblesses

Glouton

Accès aux places arrière qui n’est pas de la tarte

Il faut faire installer un périscope pour améliorer la visibilité