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TOYOTA PRIUS
Grandes attentes, résultat moyen
À en croire de nombreux chroniqueurs spécialisés, la Prius serait la plus grande invention depuis le pain tranché. Lors du lancement de la deuxième génération, l’an dernier, tout a été dit : certains ont affirmé qu’il s’agissait de la voiture de l’avenir, d’autres ont été jusqu’à parler de révolution et que sais-je encore… Les plus perspicaces d’entre vous s’en doutent déjà : je suis loin de partager cet enthousiasme qui, dans certains cas, a frôlé le délire. CARROSSERIE
Risquons une explication : le design de la Prius de deuxième génération a peut-être affecté le sens critique de certain(e)s collègues. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’une belle voiture, mais il y a un effort au chapitre du style qui mérite d’être souligné, surtout si on compare avec le modèle qui l’a précédé, toute droit sortie d’un épisode d’Ultraman. Une allure plus européenne, donc, avec le côté pratique en prime, gracieuseté du hayon arrière. Cette allure moderne laisse aussi croire à une grande efficacité aérodynamique. Première déception : la Prius se montre sensible aux vents latéraux et les bruits éoliens sont très présents dans l’habitacle, dès qu’on atteint le cap des 100 kilomètres-heure. Chez Toyota, on se pète les bretelles en faisant état d’un coefficient de traînée (Cx) de 0,26, mais à l’usage, c’est plutôt décevant.
HABITACLE
L’aménagement intérieur et l’ergonomie constituent deux des points forts de cette berline. On y retrouve d’abord les qualités qui sont le propre des produits Toyota : l’assemblage et la finition se placent à l’abri de toute critique, tandis que les matériaux respirent la qualité. Qui plus est, la présentation est originale, résolument moderne, sans toutefois sombrer dans le bizarroïde. J’avoue que c’est un peu martien, mais nous sommes dans un véhicule futuriste, alors… N’empêche, on a poussé le bouchon un peu loin : je pense notamment aux boutons-poussoirs qui permettent de démarrer la voiture et de l’immobiliser. Les amateurs de gadget apprécieront l’écran tactile, véritable centre nerveux de l’habitacle.
Le confort est l’une des marques de commerce de Toyota et la Prius ne fait pas exception. À l’avant comme à l’arrière, on est très bien assis dans cette berline. Les baquets sont particulièrement réussis, mais je ne rechignerais aucunement à prendre place sur la banquette arrière pour une longue randonnée, tant celle-ci est confortable. Ma seule réserve concerne le dégagement pour la tête à l’arrière, en raison de l’inclinaison du toit.
MÉCANIQUE
Le principal attrait de la Prius demeure sa motorisation hybride. On peut parler d’une réussite sur tous les plans : il consomme peu, pollue encore moins, on l’entend à peine et ses performances constituent une agréable surprise. Mais je dois admettre qu’au chapitre de la consommation, je m’attendais à constater une différence plus marquée qu’avec une compacte à essence – une Corolla, par exemple. Mais ce qui m’a vraiment agacé, c’est sa boîte de vitesses ésotérique. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
COMPORTEMENT
Avertissement : si l’agrément de conduite est votre priorité (ou l’une d’elles), passez votre tour et optez pour un vélo, un skateboard, un cheval… n’importe quoi sauf une Prius. Quel ennui ! Elle parvient toutefois à se racheter par son confort et sa douceur de roulement. La mollesse de la suspension, combinée à une direction franchement atroce – l’une des pires que j’ai pu voir en 13 ans de carrière – parce que floue et surassistée, nécessitent une vigilance de tous les instants, tout en astreignant à une conduite des plus sages. Quant à la tenue de route, n’en parlons pas : c’est un concept abstrait au volant d’une Prius. Roulis important, sous-virage prononcé, tout cela nous ramène à une autre époque. Bel anachronisme sur une voiture aussi moderne !
CONCLUSION
Malgré son confort, son silence de roulement, sa mécanique avant-gardiste et ses vertus environnementales, la Prius ne m’a pas convaincu. Hybride pour hybride, je préfère la Honda Civic, nettement plus agréable à conduire et de conception moins « martienne ».
FORCES :
- Design moderne à l’intérieur comme à l’extérieur
- Finition impeccable
- Habitacle spacieux et confortable
- Motorisation réussie sur tous les plans
- Douceur de roulement
FAIBLESSES :
- Carences aérodynamiques
- Certaines commandes bizarroïdes
- Boîte de vitesses ésotérique
- Agrément de conduite inexistant
- Direction atroce
- Suspension flasque
Fiche d'identité
modèle prius
version(s) unique
roues motrices avant
portières 4
première génération 2000
génération actuelle 2004
construction toyota city, japon
sacs gonflables 2, frontaux, latéraux et rideaux optionnels
concurrence honda civic hybrid
Fiche technique
moteurs l4 1,5 l dact iems 76 ch à 5000 tr/min
couple 82 lb-pi à 4200 tr/min
transmission à variation continue
0-100 km/h 10,3 s
vitesse maximale 175 km/h
consommation (100 km) 4,1 l (87 octane)
sécurité active freins abs, antipatinage, contrôle de stabilité électronique (option), distribution électronique de force de freinage, assistance au freinage
suspension avant indépendante
suspension arrière semi-indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assisté
pneus p185/65r15
Au quotidien
prime d'assurance
25 ans 2100 à 2300$
40 ans 1500 à 1700$
60 ans 1100 à 1300$
garantie générale 3 ans/60 000 km
garantie groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
garantie contre la perforation 5 ans/kilométrage illimité
assistance routière 3 ans/60 000 km
collision frontale 5/5
collision latérale 4/5
ventes du modèle l'an dernier
au québec 41
au canada 249
nombre de concessionnaires
au québec 63
au canada 206
dépréciation (3 ans) 47,4 %
rappels (1999 à 2004) (1) boîtier de direction électrique
cote de fiabilité 5/5
nouveautés en 2005 pas de changement majeur
Dimensions
empattement 2700 mm
longueur 4445 mm
largeur 1725 mm
hauteur 1490 mm
poids 1310 kg
diamètre de braquage 10,4 m
coffre 455 l
réservoir de carburant 45 l