Toyota Prius C 2013

Toyota Prius C

L’hybride du peuple

Au commencement, acheter une Toyota Prius consistait à faire un geste pour satisfaire la conscience écologique de certains, mais en apparence seulement. En effet, le jeu n’en valait pas la chandelle : des centaines de milliers de kilomètres devaient être parcourus pour rentabiliser son achat. En 2012, la voiture à motorisation hybride devient de plus en plus pertinente, même si son rendement est encore décevant. De fait, les moteurs Diesel sont souvent aussi efficaces, sinon davantage, surtout en hiver. En revanche, comme nous vivons en Amérique du Nord, et que les constructeurs sont assujettis aux normes américaines, l’hybridation est devenue, au fil des ans, un concept à la mode.

Toyota est le constructeur le plus prolifique dans ce domaine. Plusieurs modèles sont munis d’un bloc thermique jumelé à un moteur électrique. La famille Prius compte maintenant quatre membres. En effet, la Prius v a fait son entrée en scène plus tôt cette année, tout comme la Prius c. Nous verrons enfin l’arrivée de la Prius en version enfichable d’ici peu de temps. La dernière venue, la Prius c, est la seule édifiée sur une autre plateforme, soit celle de la Yaris. Les ingénieurs ont imaginé une voiture hybride plus petite, plus légère, plus équilibrée et mieux adaptée à une conduite urbaine. Parce que le c signifie « city ». Pour les dirigeants de Toyota, le pari est gros : offrir une voiture hybride que tout le monde peut s’acheter, donc abordable, conviviale, jeune et amusante. Nous pouvons affirmer, a priori, que le pari a été gagné.

Carrosserie

Difficile de ne pas reconnaitre le faciès de la Prius c qu’on associe d’emblée à la famille Prius. Par contre, ses lignes s’apparentent en partie à celles de la Yaris avec laquelle elle partage la plateforme. Il y a tout de même quelques différences : les phares sont plus discrets, la silhouette, plus profilée, et la voiture semble mieux campée au sol, ce qui annonce une tenue de route plus sure. L’arrière de la Prius c nous informe qu’il ne s’agit pas d’une Yaris, en particulier avec ses phares en position verticale. Pour une voiture aux prétentions de frugalité appréciable, l’aérodynamisme revêt une grande importance. De fait, le coefficient de traînée de la Prius c est de 0,28. Des roues de 15 et de 16 pouces sont offertes, selon la livrée choisie.

Habitacle

À l’intérieur, les concepteurs proposent une planche de bord discrète et dont la largeur accentue l’impression d’espace. L’affichage numérique est encore placé au centre, tandis que l’instrumentation pour divertissement et climatisation a été dessinée en forme diagonale. L’ergonomie des sièges a été optimisée afin d’offrir un confort adéquat tout en réduisant l’épaisseur de la bourre. De fait, les passagers ressentent la dureté des matériaux, mais sans souffrir d’inconfort. Afin de réduire les coûts de production, des matériaux de qualité moyenne ont servi à l’élaboration de l’habitacle. La dureté des plastiques témoigne de ce souci d’économie. Selon les dirigeants de Toyota, la Prius c se positionne dans un marché de voitures sous-compactes de luxe, mais le choix des matériaux qui composent l’intérieur de la voiture, tout comme l’insonorisation, ne donne pas cette impression. En définitive, il s’agit d’une petite voiture comme les autres qu’on a équipée de quelques dispositifs électroniques, dont la connectivité Bluetooth, la climatisation automatique et le système à commandes vocales.

Mécanique

L’idée d’édifier une petite voiture frugale à motorisation hybride ou, même, fonctionnant uniquement à l’électricité n’est pas nouvelle. Cependant, proposer un tel produit à environ 20 000 $ constitue une nouveauté en soi. Pour y parvenir, les ingénieurs ont usé d’astuces. Dans un premier temps, il fallait tarabiscoter un moteur existant, en optimiser le rendement et le jumeler à un moteur électrique. La raison est simple : les coûts de développement d’un nouveau bloc sont faramineux. Pour les ingénieurs, il ne fallait pas y penser bien longtemps : le 4‑cylindres de 1,5 litre faisait l’affaire. Quelques modifications étaient à prévoir, notamment la conversion au cycle Atkinson (une astuce qui consiste à modifier le calage des soupapes pour réduire la consommation de carburant). Il en résulte, toutefois, une perte en couple, mais le moteur électrique viendra éventuellement compenser. D’autres modifications ont été apportées pour certains composants du moteur : pompe à eau, collecteur d’échappement, courroie, etc. On obtient un moteur produisant une puissance timide de 73 chevaux et un couple de 82 livres-pieds. La puissance combinée des blocs thermiques et électriques est de 99 chevaux.

D’autres pièces ont également subi les affres d’une compression budgétaire. Les freins à tambour à l’arrière, selon les ingénieurs, suffisent amplement à la tâche. Aussi, on a opté pour une poutre de torsion rigide pour assurer la suspension à l’arrière de la voiture. Malgré ces choix discutables, la Prius c n’en souffre pas trop, mais les frais d’entretien pourraient éventuellement grimper.

Comportement

Nous avons été surpris de prendre le volant d’une voiture hybride qui ne soit ni ennuyeuse, ni détestable. La Prius c, contrairement à la Yaris, procure une certaine satisfaction et offre une tenue de route appréciable. Évidemment, son gabarit en fait une citadine maniable et peu encombrante. Vous ne battrez aucun record de vitesse, mais ses 99 chevaux suffisent pour s’amuser un peu et assurent une consommation de carburant raisonnable. De fait, il s’agit là du nerf de la guerre, sans vouloir abuser des clichés. Cette voiture se doit de présenter des données de consommation intéressantes pour séduire les acheteurs. On annonce des chiffres évidemment trop optimistes avec la Prius c, soit une consommation moyenne de 3,7 litres aux 100 kilomètres. De façon plus raisonnable, il faut prévoir entre 4,5 et 5 litres aux 100 kilomètres.

Conclusion 

S’il vous faut débourser entre 20 000 et 25 000 $ pour faire l’achat d’une Toyota Prius c, est-ce que la dépense en vaut la peine ? Supposons (de façon réaliste) que votre c consomme en moyenne 5 litres aux 100 kilomètres et qu’une Toyota Yaris en consomme deux de plus, soit 7,5 litres aux 100 kilomètres, environ. Pour économiser 2,5 litres aux 100 kilomètres, vous devez donc allonger quelques milliers de dollars de plus. Faites vos calculs, selon un prix du carburant donné et votre kilométrage habituel et vous aurez la réponse. Chez Toyota, on affirme que l’achat d’une Prius c revient (en ce qui concerne le budget) à choisir la Yaris endimanchée. Donc, si nous suivons bien le raisonnement, vous obtenez en prime la consommation de carburant. Mais désirez-vous vraiment faire l’achat d’une Yaris équipée ?

L’essai de la Prius c nous aura permis d’apprécier la prestation de la petite citadine. Elle procure une meilleure expérience de conduite grâce à une direction plus communicative et à son centre de gravité abaissé. Évidemment, son terrain de jeu de prédilection est surtout la région urbaine, mais elle se débrouille également sur la route. N’oublions pas que le gouvernement du Québec offre une remise de 1 000 $ (probablement pour un temps limité) pour l’achat d’un véhicule hybride. Cela signifie que votre Prius c pourrait vous coûter 20 000 $ (en livrée de base).

Points forts

Conduite agréable

Hybride abordable

Intérieur à jour

Points faibles

Rendement énergétique moyen

Certaines pièces désuètes

Matériaux bon marché