Toyota Prius C 2018

Toyota Prius c 2018 (LOC)

L’urbaniste

Par Luc-Olivier Chamberland

Avec nous depuis 2012, la petite Prius c se refait, pour la deuxième fois, une beauté en 2018. Copie conforme de l’Aqua européenne, elle continue son bout de chemin en ville toute seule, puisque c’est toujours l’unique option du genre dans l’industrie. Urbaine accomplie, elle représente une solution aux citadins qui veulent réduire leur empreinte écologique tout en restant indépendants du transport en commun.

Tour du propriétaire (75 %)

La c revient en 2018 avec quelques améliorations stylistiques. Pour ce millésime, on redessine l’ensemble de l’avant. À ce titre, on se souvient de l’original en 2012, puis du rafraîchissement de 2015. On renouvelle partiellement la petite aux trois ans sans réellement la changer. L’essentiel demeure sur le plan de la forme, alors que tout le carénage se transforme tout comme les blocs optiques, qui adoptent même des sourcils. On propose des DEL pour une signature visuelle singulière. Pour l’arrière, la formule se veut encore plus simple, on ne fait que reconfigurer la structure interne des feux. À l’instar de la Chevrolet Spark Activ, une gamme plus dynamique s’invite avec un groupe d’apparat inspiré des activités hors route. En plus d’un pare-chocs plus sportif, on ajoute des arches de roues en plastique contrastantes et l’on pousse l’audace en intégrant des plaques de protection aux extrémités! Détrompez-vous, toutes aventures en terre éloignée resteront impossibles si les chemins pour s’y rendre ne sont pas pavés!

Vie à bord (60 %)

On comprend que la technologie hybride coûte encore assez cher à produire. Par contre, considérant les 24 000 $ et plus que l’on exige pour la c, la qualité des matériaux intérieurs devrait être supérieure. On ne veut pas de boiseries, d’aluminium brossé ou de cuir d’élevage, juste un minimum, autre chose qu’un puits de pétrole plastifié.

Heureusement, on se réconcilie avec la c devant son design très moderne, un peu déroutant mais fonctionnel. Ici, on ne trouve pas une pléthore d’accessoires ou de commodités. Pour 2018, on améliore quelques éléments, dont la présentation graphique de l’instrumentation et de nouvelles commandes pour la climatisation. Toyota revoit l’équipement à la hausse en incluant la caméra de recul et le programme Safety Sense, qui incorpore le système antilouvoiement et le freinage d’urgence. La sécurité reste prioritaire avec neuf coussins gonflables.

L’acheteur plus exigeant devra se tourner vers la Tech, qui demande un surplus de 5000 $. Pour cette somme, on ajoute un toit ouvrant, des sièges chauffants, la reconnaissance vocale, des commandes supplémentaires au volant, le régulateur de vitesse, la navigation et l’horrible cuirette synthétique Softex sur les assises.

Même s’il s’agit d’une belle interprétation d’une citadine, l’espace et les dégagements étonnent. Quatre adultes pourront y prendre place dans un confort intéressant. Le volume du coffre suggère 481 litres, ce n’est pas mal du tout.

Technique (70 %)

Alors que l’extérieur évolue, lentement mais sûrement, la mécanique demeure exactement la même qu’à ses débuts. On conserve le petit 4-cylindres de 1,5 litre à cycle Atkinson de 72 chevaux soutenu par un moteur électrique totalisant 99 chevaux. On ne s’excite pas derrière son volant, ce n’est pas le but. On jouit d’une certaine capacité de rouler 100 % électrique pour quelques kilomètres avant que le thermique ne vienne en soutien. Pour contribuer à l’économie de carburant, on intègre une boîte CVT qui cherche constamment à améliorer le rendement général de la voiture. Fait étonnant, bien que la c soit plus petite que la Prius « normale », ses cotes de consommation sont plus élevées. Alors que la Prius obtient une moyenne de 4,5 litres aux 100 kilomètres, la c ne fait que 4,7… Trouvez l’erreur!

Au volant (85 %)

Selon l’endroit de votre utilisation de la Prius, vous l’aimerez ou vous la détesterez. En ville, elle se faufile partout grâce à son diamètre de braquage de seulement 9,6 mètres. Elle vire sur un « 10 cents », comme on dit! Jouissant de son énergie électrique, les départs, sans être affolés, accordent un bon zeste de vitalité. Même chose pour les reprises! Faite pour la cité, la c donne à chaque freinage l’occasion de plus pour régénérer ses piles. L’instrumentation nous informe de la qualité de notre ralentissement, c’est tout dire. La direction communique assez bien et avec une belle précision. Considérant la configuration et les technologies intégrées aux freins, on doit conduire quelques kilomètres pour s’y faire. Aux suspensions, la notion de confort en prend pour son rhume. Assez sèche et avec peu de débattement, elle « porte dur ». Là où le bât blesse : dès que l’on sort d’une zone urbaine. Dire qu’elle est désadaptée lui sied mieux. La c n’est pas conçue pour de longues heures d’autoroute entre les turbulences des poids lourds qui la font virevolter. Considérant sa légèreté, elle subit constamment les contrecoups des vents latéraux. De plus, on oublie la notion de régénération, le moteur fonctionne en permanence, ce qui entraîne une hausse de la consommation.

Conclusion 75 %

La C est sympathique comme tout, mais la pertinence même de son existence se questionne pour deux raisons très évidentes. À près de 30 000 $ pour la Tech, aussi bien se tourner vers une Prius de base à peine 300 $ de plus. On obtient ainsi une voiture nettement plus moderne et beaucoup plus confortable. Finalement, on revient ultimement sur la consommation, où la c n’a plus l’avantage face à la Prius. Pour plusieurs, c’est l’unique argument.

Forces :

1. Habile citadine
2. Fiabilité
3. Espace intérieur intéressant

Faiblesses :

1. Consommation plus haute que la Prius
2. Prix trop près de celui de la Prius
3. Mal à l’aise sur l’autoroute