Toyota Prius Prime 2018

Essai routier – Toyota Prius –

Toyota Prius 2018

22 kilomètres en prime?

Par Antoine Joubert

Il y a vingt ans, on se moquait de la Prius. Quatre millions d’exemplaires plus tard (en excluant les Prius c et v), la concurrence rit jaune. Sans compter ceux qui se sont essayés en cumulant les échecs (Honda) et qui aujourd’hui tentent tant bien que mal de s’approprier une petite part de marché. Il faut dire que la formule à succès de la Prius est basée sur deux choses. L’efficacité énergétique et la fiabilité. Et pour sa quatrième génération, Toyota n’avait nullement l’intention de déroger de cette règle.

Tour du propriétaire (80 %)

Jolie, la nouvelle Prius? Bof. Originale? Oh que oui. Pourtant, les proportions sont semblables à celles du modèle de précédente génération, mais les stylistes ont souhaité jazzer le tout en lui apportant une touche unique. Personnellement, les phares et les feux arrière ne m’enchantent guère, leurs formes bizarroïdes étant plutôt discutables. Or, Toyota remédiait à la situation en cours d’année en introduisant le modèle Prime, enfichable. Ce dernier propose un traitement esthétique bien distinct à l’avant, plus réussi, ainsi que des feux arrière nettement plus élégants. Seule déception, la Prius Prime conserve les mêmes roues d’alliage de 15 pouces, disgracieusement décorées d’enjoliveurs bon marché.

Vie à bord (90 %)

La Prius Prime nous fait grâce de cette console centrale de couleur blanc céramique qu’utilise la version standard, laquelle a pour but de dynamiser un habitacle plutôt sombre. Il faut dire que la Prime nous sert un écran central tactile si gigantesque qu’il constitue à lui seul un sérieux élément de décor. Quoi qu’il en soit, l’habitacle de la Prius (Prime ou pas) est vaste, confortable, constituant un modèle d’ergonomie. Certains se plaignent toujours de cette instrumentation centrale que Toyota a conservée depuis les débuts du modèle, une caractéristique qui n’est pourtant aucunement déroutante. D’ailleurs, l’information livrée par l’instrumentation centrale est d’une simplicité déconcertante, incitant de surcroît l’automobiliste à conduire de façon écoresponsable. Ajoutons que la Prius contient des sièges ultra-confortables, un dégagement généreux tant à l’avant qu’à l’arrière ainsi qu’un coffre dont le volume cargo est plus généreux que celui d’une Avalon!

Technique (90 %)

Toyota ne propose pas de modèle 100 % électrique comme le fait Hyundai avec sa nouvelle Ioniq, fortement inspirée de la Prius. Toutefois, on parvient à améliorer la formule en présentant une voiture simple et efficace, capable de conserver une moyenne de consommation d’à peine quatre litres aux 100 kilomètres. En de bonnes conditions, nous avons même réussi à effectuer un parcours de 210 kilomètres parsemé de conduite urbaine, d’autoroute et de routes secondaires en obtenant une moyenne de 3,2 litres aux 100 kilomètres. Alors imaginez ce qu’une version Prime, comprenant 31-32 kilomètres d’autonomie en mode 100 % électrique (Toyota annonce 35), est en mesure de faire. Selon votre trajet quotidien, vous pourriez ne consommer qu’à peine un litre aux 100 kilomètres. Qui plus est, le coût supplémentaire pour accéder à cette version est selon moi des plus raisonnables, se situant à environ 3000 $ (taxes incluses) une fois les rabais gouvernementaux supplémentaires appliqués.

Au volant (75 %)

Moins ennuyante à conduire, la Prius est plus stable et mieux connectée avec la route que par le passé. Merci au châssis plus rigide et à cette direction revue et corrigée qui, sans être l’égale de celle d’une Porsche, est aujourd’hui plus communicative. La voiture gagne aussi en confort et en tenue de cap grâce à une suspension mieux adaptée. Un reproche à lui faire? La puissance de freinage, tout simplement inadéquate. Néanmoins, une voiture plus intéressante à conduire, que l’on sent également plus solide et plus légère. Fait intéressant, la Prius Technologie, pourtant mieux équipée que le modèle de base, est plus légère d’une quinzaine de kilos. Comment expliquer cette cure de minceur? Par le poids des batteries à lithium-ion, alors que la version de base, moins onéreuse, conserve des batteries à nickel-hydrure de métal. Un bien petit détail, mais qui explique le prix agressif de la version de base, choisie par plus de 50 % des acheteurs.

Conclusion (90 %)

La voiture tout électrique ne vous convient pas? Et vous cherchez une solution efficace et pas trop coûteuse de combler vos besoins tout en consommant le moins de carburant possible? Alors, la Prius demeure la voiture à battre. Car en ce moment, aucune voiture hybride ne consomme moins.

Forces

• Version Prime convaincante
• Consommation symbolique
• Confort et habitabilité
• Comportement routier amélioré

Faiblesses

• Freinage à revoir
• Esthétique discutable