Toyota Prius V 2018

Toyota Prius v

Même pas un bel effort

Daniel Rufiange

En 2012, Toyota ajoutait une première variante à la famille Prius avec la v. Plus spacieuse, elle avait pour objectif de séduire les familles plutôt que les couples ou célibataires conscients de l’environnement. Six ans plus tard, le bilan est mitigé. Aux États-Unis, ses ventes ne sont qu’un pâle reflet de celles de la Prius, alors qu’ici, elles en sont pratiquement le miroir. Toyota devra bouger rapidement avec sa v cependant, puisque la Prius actuelle est de nouvelle génération et bien plus moderne et intéressante, sans compter que la nouvelle version Prime en rajoute sur le plan de l’efficacité. Au moment d’écrire ces lignes, Toyota n’avait rien annoncé concernant l’avenir de la variante v, mais attendez-vous à ce que ça bouge.

Tour du propriétaire : 50 %

Je le sais, tous les goûts sont dans la nature, mais me demander de trouver la Prius v jolie, c’est me demander de trouver un intérêt intellectuel dans une émission vide de télé-réalité (je vous laisse la choisir). Elle n’est pas là pour faire courir les foules, d’accord, mais comme effort sur le plan stylistique, on repassera. Par rapport à la Prius, cette variante familiale est plus longue de 150 millimètres, soit la longueur d’une réglette. Au catalogue, vous trouvez trois versions, qui se démarquent en fait grâce à leur équipement standard : Standard, Luxe et Technologie.

Vie à bord : 75 %

LA différence principale entre la Prius et la Prius v, elle se situe dans le coffre. Une fois les sièges abaissés, ce sont 1906 litres d’espace qui s’offrent à vous. C’est LA différence et LA seule raison qui pousse à opter pour elle plutôt que pour l’autre. Et encore, il y a quelque chose qui s’appelle un RAV4 hybride au sein de la famille Toyota. Pas mal plus intéressant, à tous les niveaux. Du reste, s’il y a un aspect intéressant à propos de l’habitacle de la Prius v, c’est qu’il nous plonge toujours dans un monde différent avec l’absence d’informations devant le conducteur. Concrètement, tout est regroupé de façon verticale au centre du tableau de bord. Pour le confort des sièges, c’est correct, mais ne cherchez pas de soutien. L’espace est généreux partout, autre élément appréciable.

Technique : 55 %

Je l’écrivais l’an dernier lors de la rédaction de la deuxième opinion consacrée à ce modèle. Si la Prius a longtemps défini les standards en matière de cote de consommation de carburant pour une voiture hybride, il est temps de passer au niveau supérieur. Le mariage du 4-cylindres de 1,8 litre à cycle Atkinson et de l’unité électrique a beau être efficace, il ne permet toujours pas mieux que des moyennes de consommation d’environ 5,5 litres aux 100 kilomètres. C’était parfait il y a 10 ans; on devrait être rendu à trois litres aujourd’hui. Avec une version de base de la Honda Civic, j’ai enregistré une moyenne de 5,9 litres. Voilà pourquoi, si j’avais à m’acheter une Prius, mon choix irait pour la version enfichable Prime. Avec de bonnes habitudes de recharge, on peut abaisser cette moyenne de consommation à trois litres.

Au volant : 60 %

La note d’appréciation de la conduite d’une voiture représente notre appréciation, mais elle demeure subjective. J’ai ici tenté d’être le plus juste possible. Personnellement, la note de 40 % m’interpelle davantage. Cependant, la clientèle ciblée pourrait bien lui accorder 80 % à ce chapitre. J’ai coupé la poire en deux. En fait, la Prius v offre une douceur de roulement intéressante et… c’est à peu près tout. La direction est trop assistée, le châssis réagit mollement à toute manœuvre et la pédale de freinage a cet effet spongieux caractéristique des véhicules hybrides où une récupération d’énergie s’opère à cette étape de la conduite. Ce qui fait encore plus mal à la Prius v, c’est que la nouvelle Prius est assemblée sur un châssis bien plus solide. Les deux ne se comparent même pas. Du nouveau, ça presse.

Conclusion : 50 %

Ai-je besoin d’en rajouter? Disons que vous avez assez de choix dans ce bouquin pour trouver autre chose qu’un produit vieillissant et en fin de carrière.

Forces

• Espace de chargement
• Fiabilité
• Consommation (même si on doit s’attendre à mieux)

Faiblesses

• Conduite d’un ennui mortel
• Abondance de plastiques bon marché à bord
• Elle n’est plus dans le coup