Toyota Rav 4 2014

Toyota RAV4

La carte de la prudence

Renouveler un best-seller n’est jamais une mince tâche. En fait, compte tenu du marché, il s’agit à chaque fois d’un défi colossal. C’est donc dans l’optique de conserver une clientèle déjà acquise, mais aussi de séduire de nouveaux clients que le RAV4 de quatrième génération a été lancé en janvier dernier. Maintenant, voici le résultat.

Carrosserie

Si le précédent RAV4 réussissait à se différencier esthétiquement de la masse, notamment grâce une roue de secours juchée sur le hayon, son successeur ne joue nulle part la carte de l’originalité. Ses lignes sont certes harmonieuses, mais on ne retrouve rien ici qui pourrait constituer un coup de cœur. Il se fond dans la masse au même titre que l’Escape, le CR-V et le Rogue, en proposant heureusement quelques éléments visuels intéressants comme les pourtours d’ailes et les bas de caisse de couleur contrastante et les feux arrière massifs, donnant un peu de caractère à l’ensemble. Toutefois, il faut déplorer l’allure très « bas de gamme » de la version LE, dépourvue de glaces teintées et de galerie de toit, et dotée de roues en acier avec enjoliveurs… qui n’enjolivent rien du tout !

Habitacle

Ici aussi, on a coupé à quelques endroits. La qualité de certains matériaux est en baisse, notamment le tissu des sièges, carrément affreux sur la version LE. En passant à la version XLE, vous obtiendrez heureusement un tissu plus adéquat, alors que le modèle Limited vous fera honneur avec ce que Toyota appelle du similicuir de haute qualité. Du reste, on s’est efforcé de vous présenter un poste de conduite beaucoup plus homogène et visuellement intéressant, se voulant, à mon avis, un modèle d’ergonomie.

Évidemment, pour avoir droit à un équipement légèrement cossu, la version XLE est un incontournable. C’est que le modèle LE vous privera de sièges chauffants, de la climatisation automatique, du cache-bagages et d’une plus belle finition du tableau de bord. Et en consultant la fiche technique, vous réaliserez rapidement qu’on fait, sur cette version, des économies de bout de chandelle totalement ridicules. Enfin…

Fort heureusement, l’habitacle demeure spacieux, convivial et confortable. La position de conduite est impeccable, l’espace est généreux tant à l’avant qu’à l’arrière, et le volume de charge est toujours l’un des plus généreux de la catégorie. Il est dommage qu’on ait éliminé la présence d’une banquette coulissante à l’arrière, mais il s’agit sans doute du prix à payer pour avoir droit à un plancher plat lors du rabattement des sièges.

Mécanique

Avant tout, sachez que le moteur V6 n’est plus offert dans le RAV4. Dommage. Toutefois, le 4-cylindres de 2,5 litres est toujours d’attaque et maintenant accompagné (finalement) d’une boîte de vitesses automatique à 6 rapports. Le rendement est donc plus efficace, les performances sont plus intéressantes, et la consommation de carburant est légèrement en baisse, ce qui totalisera une moyenne oscillant entre 9,5 et 10 litres aux 100 kilomètres. Hélas, le 4-cylindres conserve essentiellement la même architecture que par le passé, sans injection directe de carburant.

Comportement

Sur la route, le RAV4 gagne en stabilité, en maniabilité et se fait beaucoup plus silencieux que par le passé. Le confort et le sentiment de sécurité sont donc améliorés, le tout pour offrir un rendement des plus agréables. Toyota s’est également mis à jour en matière de sécurité, proposant une transmission intégrale plus efficace et, sur les versions haut de gamme, des technologies comme la détection de changement de voie et d’angles morts. Cependant, on a choisi de couper dans la qualité des freins en offrant des disques de plus petites dimensions sur la version LE, ce qui est d’autant plus déplorable quand on constate la puissance de freinage très ordinaire des versions XLE et Limited.

Conclusion

Impossible pour moi de ne pas recommander l’achat d’un RAV4, puisqu’il s’agit d’un véhicule fiable, durable et qui fait tout très bien. Toutefois, je vous conseillerais fortement la version XLE ou Limited, plus complète. Car la version LE n’a visiblement été produite que pour pouvoir afficher un prix de base alléchant, ce qui se fait à certains endroits, au détriment d’une qualité à laquelle Toyota nous a habitués.

Points forts

• Fiabilité garantie
• Habitacle spacieux et bien aménagé
• Groupe motopropulseur efficace
• Faible dépréciation

Points faibles

• Abandon du moteur V6
• Manque de puissance du freinage
• Version LE décevante à plusieurs chapitre
• Abandon de la banquette arrière coulissante