Toyota Sienna 2012

Toyota Sienna

Cochez oui, cochez non !

La nouvelle Sienna présentée il y a quelques mois a pris les grands moyens pour séduire un maximum d’acheteurs potentiels en multipliant ses versions et, donc, ses prix. Sortons notre fil d’Ariane pour tâcher de nous y retrouver.

Carrosserie Les générations se suivent et se ressemblent, du moins au plan des mensurations. Cette troisième mouture reprend à peu près les dimensions de la précédente. Ce qui a changé, c’est l’allure générale. Deux mots : massive et lisse. Les stylistes ont dessiné un véhicule dont la carapace présente autant d’excentricités que la tunique d’un moine. À la rigueur, le bec présente-t-il un petit air plus rapace. Sinon, tous les panneaux sont coulés, polis. Même la rainure qui permet aux portières de coulisser a été intégrée aux glaces pour ne pas défigurer le flanc lustré. Dès que vous avez choisi d’aimer cette silhouette costaude, le véritable embarras du choix commence puisque Toyota propose huit livrées, deux moteurs, deux transmissions ! La moins chère (LE à 7 places) inclut même un 4-cylindres, question d’appâter le client qui serait attiré par l’alléchante facture de la Dodge Grand Caravan. Il y a aussi une édition dite sportive qui fume ses phares, porte des jupes et adopte un comportement plus ferme. Pour le parent un brin rebelle.

Habitacle Vous aurez compris qu’un tel chapelet de versions fait d’autant varier l’équipement offert. Je me suis laissé imprégner par un intérieur plutôt dénudé, et voici ce que j’en ai retenu : un sentiment de vastitude desservi par un tableau de bord épuré et assez d’espace entre les places pour jouer au mini-putt; des plastiques répétitifs et décevants ; un côté pratico-pratique qui l’emporte sur des facéties avant-gardistes; des places médianes qui coulissent facilement mais qui s’enlèvent mal de la fourgonnette; une banquette arrière rembourrée avec du plomb, dont les dossiers s’inclinent à satiété ou qui peut carrément disparaître dans le plancher. Le modèle XLE Limited AWD hausse la facture à plus de 48 000 $. Qu’obtient-on pour autant de pesos ? La liste est longue comme une file d’attente dans une salle d’urgence. Outre les éléments du groupe Mobilité (MP3, XM, CD, etc.), on inclut un système de divertissement à DVD à deux affichages (comme l’Odyssey, la sempiternelle rivale), un système de navigation à commande vocale, un démarrage par bouton-poussoir, un volant mi-cuir et mi-similibois, un toit panoramique, une caméra de recul et j’en passe. C’est la totale !

Mécanique Le 4-cylindres mentionné (commun au Highlander et au Venza), d’une cylindrée de 2,7 litres, fournit 187 chevaux. On s’y intéressera pour sa cote de consommation moyenne d’environ 9 litres. Mais si vous voulez transporter jusqu’à 8 personnes ou remorquer une bébelle, l’extra de 1 000 $ et la consommation de 10 litres aux 100 kilomètres ne devraient pas vous empêcher d’aimer le V6 de 3,5 litres de 266 chevaux. Du tableau de bord jaillit le court sélecteur de la boîte automatique à 6 rapports qui comprend un mode séquentiel manuel pour le parent mentionné plus haut, celui qui n’a pas encore vraiment accepté le rôle des fourgonnettes sur Terre. Exclusivité dans ce créneau : la possibilité d’équiper deux versions d’une transmission intégrale réactive.

Comportement À l’image de la brique stylisée qu’elle mime, la Sienna propose une tenue de route solide mais douce. La charpente robuste se prélasse presque sur nos chemins massacrés. Au moins, les plastiques peu inspirés ne jouent pas aux castagnettes. La direction soutient les mouvements rapides et brusques qu’il faut parfois réaliser dans une circulation capricieuse. Le comportement soporifique de l’ancienne Sienna a cédé sa place à une personnalité plus athlétique, enfin juste un peu, car on perçoit toujours la lourdeur du véhicule. Si la ceinture de caisse est haute, l’accès aux places est facile grâce à un seuil large et bas que les personnes à autonomie réduite apprécient grandement.

Conclusion Laquelle choisir entre l’Odyssey et la Sienna ? À version égale, je dis que le produit Honda présente une teneur accrue en modernité. Pourtant, mes collègues de l’AJAC ont préféré la Toyota au fil d’arrivée au moment d’élire la fourgonnette de l’année. Vos goûts personnels trancheront. Certitude : les deux constructeurs savent ce qu’ils font !

Forces Habitacle spacieux – Places médianes coulissantes – V6 et boîte de vitesses bien dosés – Fourchette de modèles et de prix

Faiblesses Aspect bon marché des plastiques – Sièges lourds à déplacer – Manque d’originalité