Toyota Sienna 2019

Toyota Sienna

En attendant…

Contre toute attente, la Sienna nous revient pour une autre année relativement inchangée, ce qui en fait le plus vieux modèle dans sa catégorie, si on exclut la Grand Caravan que Dodge continue d’offrir par quasi-obligation et qui occupe un secteur du marché bien spécifique. Malgré tout, en 2017, la Sienna s’est vendue au Québec presque deux fois plus que la Honda Odyssey et trois fois plus que la Kia Sedona ou la Chrysler Pacifica. Quel est son secret?

Tour du propriétaire – 85 %

La Sienna est un véhicule bien pensé pour accomplir sa mission mais sans faire vibrer la moindre fibre émotionnelle. Au moins, la Pacifica ou même l’Odyssey ont le mérite d’essayer, tant bien que mal, d’égayer les choses. Cela étant dit, au fil des ans, Toyota a réussi à masquer les rides du modèle grâce à plusieurs petites modifications ici et là. Malgré tout, l’âge du châssis commence à se faire sentir, ce qui empêche la Sienna d’égaler les scores pratiquement parfaits de l’Odyssey en matière de sécurité. En revanche, le groupe d’équipement Toyota Safety Sense répond présent sur l’ensemble de la gamme et comprend une myriade de systèmes de sécurité active tels que l’alerte de précollision, l’avertissement de dépassement de voies, etc.

Vie à bord – 85 %

Après avoir passé du temps au volant de la concurrence, on remarque que l’habitacle de la Sienna paraît plus désuet que jamais. Au moins la présentation est-elle simple et facile d’utilisation, à l’exception de certaines commandes difficiles d’accès, comme celles des sièges chauffants ou du volume de la radio. Le bloc de rangement entre les deux places avant représente aussi une source de frustration. De un, parce qu’il brille par son absence sur le modèle de base; de deux, parce que les porte-gobelets sont trop petits et la surface de rangement au-dessus, pas assez profonde.

Sur une note plus positive, la cuvée 2019 apporte quelques améliorations au système d’affichage. Par exemple, l’écran de huit pouces devient standard sur toutes les versions et incorpore maintenant Apple CarPlay et Android Auto, tout comme la suite d’applications Entune 3.0 ainsi que la caméra de recul. Par contre, pour distraire les petits et grands sanglés dans les places arrière à l’aide d’un système de divertissement, Toyota force l’achat de la version haut de gamme, qui affiche une étiquette dépassant les 50 000 $, contrairement à Honda, qui l’offre dans l’Odyssey à partir d’environ 40 000 $. Finalement, si on calcule l’espace intérieur strictement en matière de volume, la Sienna demeure championne de sa catégorie. En revanche, en l’absence d’un système Stow ’n Go comme celui de Chrysler ou Magic Slide de Honda, la flexibilité quant à la configuration possible des sièges perd des points. De plus, le coffre, qu’on peut ouvrir à partir du poste de pilotage ou à l’aide de la télécommande, ne comporte pas de bouton à l’extérieur du véhicule.

Technique – 95 %

Si la Sienna conserve un avantage majeur par rapport à la compétition, c’est qu’elle propose la traction intégrale. Encore aujourd’hui, la Sienna est la seule fourgonnette capable d’envoyer jusqu’à 50 % de la puissance du V6 aux roues arrière. Le système fonctionne dans l’anonymat absolu, sans qu’aucune intervention du pilote soit nécessaire. Chez les conducteurs québécois, l’importance d’une pareille option est telle qu’une Sienna sur deux vendues en est équipée. Le seul dommage collatéral en est la consommation de carburant, qui doit composer avec les kilos supplémentaires du système. Pour 2019, le modèle SE, armé d’une suspension plus ferme, pourra être doté de l’AWD ainsi que de l’ensemble Technologie.

Au volant – 85 %

Elle a beau être la plus puissante du segment, la Sienna n’en donne pas l’impression. D’ailleurs, les accélérations de l’Odyssey sont plus rapides. En fait, il faut vraiment solliciter la pédale de droite pour extraire le muscle du V6, qui se cache principalement en haut de la plage des régimes. Mais soyons réaliste : il s’agit ici d’un détail anodin pour le conducteur moyen d’une fourgonnette. L’absence totale de sensation dans le volant ne devrait pas non plus frustrer beaucoup de propriétaires, surtout qu’elle rend le pilotage en ville d’une aisance inouïe. En somme, le comportement routier est ennuyeux mais confortable et très facile à maîtriser.

Conclusion – 87,5 %

Il n’y a pas que la traction intégrale qui explique le succès de la Sienna. Il s’agit avant tout d’un produit honnête envers lequel les automobilistes entretiennent une grande confiance. Et avec raison… Pourtant, il ne fait aucun doute que, tant et aussi longtemps que Toyota maintiendra le statu quo, la concurrence sera plus intéressante à pratiquement tous les points de vue. Ce qui illustre très clairement l’écart qu’il peut parfois exister entre l’évaluation d’un journaliste automobile, qui dans le cas présent accorde une meilleure note à l’Odyssey et à la Pacifica, et la réalité du marché, qui dans cette catégorie mène à la suprématie de la Sienna.

Forces

Traction intégrale

Spacieuse

Valeur sûre

Faiblesses

Coûteuse

Divertissement arrière sur versions huppées seulement

La nouvelle génération se fait trop attendre…