Toyota Supra 2022

Annuel de l’automobile 2022 – Toyota GR Supra

Titre : Sportive de haut niveau

Vincent Aubé

Elle roule sur nos routes depuis l’automne 2019, et pourtant, on a presque l’impression que la GR Supra est toute neuve! C’est vrai que sa diffusion est limitée, mais il ne faut pas oublier que la cinquième du nom a pris un temps fou avant de revenir au sein de la gamme du constructeur. Son retour a été marqué d’embûches et d’un débat entourant les origines bavaroises du bolide conçu en collaboration avec BMW, mais au final, Toyota l’a enfin, sa sportive de haut niveau.

Deux moteurs, deux saveurs

La première année modèle de la GR Supra a été celle de la version à moteur 6 cylindres en ligne. Or, l’an passé, Toyota a ajouté une livrée équipée d’un moteur 4 cylindres turbo de 2,0 litres livrant une puissance de 255 chevaux et un couple de 295 lb-pi, une première dans l’histoire du modèle si on tient compte du fait qu’à ses deux premières générations, la Supra partageait sa plateforme avec une certaine Celica, elle qui héritait d’une mécanique à 4 cylindres. Ce nouveau moulin plus économe en carburant et un brin moins puissant a non seulement abaissé le prix d’entrée de la sportive, mais il a également insufflé une dose d’adrénaline – ou de puissance – à l’autre livrée, celle qui compte deux cylindres et un turbocompresseur en sus. En effet, les 335 chevaux sont passés à 382 chevaux en 2021. Sans rien enlever à la GR Supra 2.0, pour les émotions fortes et une sonorité digne du passé de la voiture, c’est à bord de la GR Supra 3.0 que l’amateur voudra repartir.

Une seule boîte de vitesses (encore)

Je ne relancerai pas le débat sur la disponibilité (éventuelle ou non) d’une boîte manuelle à six rapports dans la GR Supra ou même le roadster Z4, boîte qui existe ailleurs sur le globe, soit dit en passant. Non, car au moment d’écrire ces lignes, les deux partenaires n’avaient aucune intention d’offrir la boîte manuelle sur notre continent, que ce soit sur l’une ou l’autre des mécaniques disponibles. La boîte automatique à huit rapports accomplit un travail remarquable au quotidien, surtout en conduite urbaine, où ce type de transmission est apprécié pour sa douceur. Par contre, lorsqu’est venu le temps d’augmenter le niveau d’adrénaline à bord, l’unité automatique est capable de suivre la cadence, que ce soit à l’accélération, où les rapports s’enchaînent à vitesse grand V, ou même à la décélération, où les rétrogradages sont assez efficaces malgré tout. Bon, c’est vrai, une boîte à double embrayage ferait probablement mieux à ce niveau, mais on ne parle pas d’une terrible faute ici.

Lorsque le pied droit s’enfonce dans le plancher, la vitesse légale est atteinte en moins de temps qu’il n’en faut pour prononcer « Toyota GR Supra 3.0 2021 ». En effet, il faut être vigilant, car la Supra n’a pas perdu de son caractère délinquant, le train arrière qui cherche à passer devant au moindre moment d’inattention si, bien sûr, le système antipatinage est désactivé.

Une authentique Supra ou une BMW déguisée?

C’est un débat qui perdure depuis l’annonce du retour de la voiture. Les habitués des produits BMW n’ont pas besoin de beaucoup de temps à bord de la GR Supra pour reconnaître des boutons communs ou d’autres similitudes avec les voitures du groupe allemand. C’est la même histoire lorsque le capot en forme de coquille d’huître s’ouvre. Sous ce dernier, outre le couvercle du moteur, tout ce qui est dans le compartiment moteur appartient au catalogue de la marque allemande. Les puristes devront regarder du côté des exemplaires usagés de la Supra, un modèle qui gagne constamment en valeur, mais pour les autres, la GR Supra, malgré sa concentration très forte de BMW, est une incroyable machine à conduire ou à piloter. Les amateurs de sensations fortes seraient fous de s’en passer.

Conclusion

On va se le dire, le retour de la Supra n’aurait pas été possible sans l’apport de BMW. Les critiques en ce sens peuvent bien envoyer leur mécontentement à la haute direction de Toyota, ça ne changera rien. Ces amateurs passionnés devraient plutôt apprécier le fait que le constructeur nippon soit de retour dans l’arène des sportives et que la plus récente version soit une fichue de bonne voiture sport amusante, puissante et agile. Et en cette période où l’être humain vit ses dernières années avec l’automobile à combustion interne, il serait préférable d’en profiter!

Forces

Conduite nerveuse
Habitacle soigné
Suspension BMW (donc confortable)

Faiblesses

Seulement deux modes de conduite (cinq dans la BMW Z4)
Visibilité arrière déficiente
Pas de boîte manuelle (!)