Toyota Tacoma 2005

Toyota Tacoma

J’étais timide, mais je me soigne

L’ancien Tacoma était aussi discret qu’immuable. On aurait dit qu’il n’avait pas changé depuis des décennies ce qui, sur le plan mécanique était un peu vrai. Ce nouveau modèle, entièrement renouvelé pour 2005, est non seulement plus massif que son timide prédécesseur, mais il possède maintenant une gueule qui ne laissera personne indifférent. Sa taille a tellement augmenté qu’il rejoint maintenant le Dodge Dakota dans la catégorie des camionnettes intermédiaires.

CARROSSERIE

Au premier coup d’œil on remarque que la nouvelle carrure du Tacoma. On est aussi immédiatement frappé par l’agressivité de ses formes. Ne trouvez-vous pas qu’il a l’air méchant ? En tout cas, la ligne est très réussie, et ce nouveau Tacoma respire le dynamisme, alors que son prédécesseur était terne et austère. Le Tacoma sera disponible en trois configurations: la cabine Accès avec deux portes suicide à l’arrière sera toujours jumelée à une caisse de 6′ de longueur, alors que la version Double Cab, avec quatre portes qui s’ouvrent dans le bon sens, se verra dotée d’une caisse de 6′ seulement si vous choisissez la boîte automatique, ou d’une caisse de 5′ si vous préférez la boîte de vitesse manuelle. Oui, vous avez bien lu, mais ne cherchez pas à comprendre, c’est comme ça et c’est tout ! La caisse du Tacoma innove par sa contruction en matériaux composites. L’intérieur de la caisse est fait d’un plastique renforcé qui ne rouille pas et permet de au Tacoma de sauver quelques kilos. Toyota affirme que ce matériau est plus solide et plus durable que l’acier amis l’aspect visuel et tactile ne donne pas cette impression. Cette caisse est équippée de rails d’ancrage, en équipement standard, et peut même recevoir une prise de courant alternatif 110V, pratique en camping ou pour brancher des outils. De petits caissons de rangement peuvent aussi s’intégrer aux parois.

HABITACLE

Naturellement, l’habitacle est plus généreux qu’auparavant, tant avec la cabine Accès qu’avec la cabine Double. Même si notre véhicule d’essai était un prototype de présérie, et qu’il était bardé d’autocollant nous demandant de ne pas tenir compte de la qualité d’assemblage, disons que ça augure plutôt bien: les matériaux sont de très bonne qualité et l’assemblage irréprochable. On est chez Toyota après tout ! Le conducteur est traité aux petit oignons avec de gros cadrans et des contrôles clairs et faciles à manipuler. Les sièges sont confortables et les ajustements permettent de trouver facilement une bonne position de conduite, d’autant plus que le volant est à la fois inclinable et télescopique. Le dossier du siège passager peut se rabattre à l’horizontale et les sièges arrière de la cabine Accès cachent d’astucieux rangements. Lorsque ces derniers sont rabattus, ils forment une surface parfaitement plate. Le dossier de la banquette arrière de la version Double Cab comporte trois appui-têtes. C’est judicieux puisqu’on a toute la place d’y asseoir trois adultes mais ça gène sérieusement la visibilité lors des manœuvres de reculons. En plus, Toyota semble avoir oublié d’agrandir la fenêtre coulissante arrière et on a l’impression de regarder à travers un hublot.

MÉCANIQUE

Deux moteurs seront disponibles mais il nous a seulement été possible d’essayer le V6 de 4l qui équipera toutes les version Double Cab et les Access Cab à quatre roues motrices. Les modèles à cabine Accès, en version « deux pattes », se contenterons d’un petit quatre cylindres de 2,7l qui doit se sentir bien seul au milieu de cette grosse carcasse. Le V6 a toute la puissance et le couple requis mais sa sonorité à bas et moyen régime est loin d’être plaisante à l’oreille. La boîte manuelle est agréable mais celui qui a décidé de placer le levier du frein à main sous le volant devait être fouetté. Essayez de faire un démarrage en côte, avec une lourde remorque accrochée derrière, en tentant de manipuler cette espèce de canne absurde, et vous m’en donnerez des nouvelles. Le châssis a des longerons a profil rectangulaire sur toute la longueur, ce qui devient la norme dans cette catégorie. Par ailleurs, la présence de freins à tambours à l’arrière étonne un peu.

COMPORTEMENT

Puisque nos véhicules d’essai étaient des prototypes, les deux seuls au Canada à ce moment là, il était hors de question d’aller vérifier les aptitudes du nouveau Tacoma hors des sentiers battus (et asphaltés). Bon, disons que j’ai un peu désobéi en empruntant un chemin de terre pour me rendre dans une carrière et y prendre quelques photos et, cela, malgré les protestations et les regards furieux du représentant de Toyota qui m’accompagnait. Une courte excursion qui m’aura permis de conclure que, même quand il n’y a plus d’asphalte, on a l’impression qu’il y en a encore tellement la suspension est efficace sans être trop souple. Sur la route, on a l’impression de conduire une voiture et, avec son manche court et son maniement précis, le levier de vitesse de la version manuelle se charge de vous faire oublier que vous êtes à bord d’un camion. Le Tacoma, et particulièrement la version à cabine Double, est une grosse bête à manœuvrer mais son agilité sur les petites routes sinueuses peut être surprenante. J’ai eu la possibilité de re-parcourir un tronçon du parcours d’essai, à travers la campagne au nord de Toronto, au volant d’un Toyota Tundra et ça ne se compare pas: malgré seulement quelques pouces en moins, le Tacoma est beaucoup plus docile que son grand frère.

CONCLUSION

Le Tacoma n’a jamais été parmi les camions les plus vendus car, mis à part la qualité et la fiabilité propres aux produits Toyota, il n’offrait rien de plus que ses concurrents. Par ailleurs, son prix a toujours été un cran au-dessus de celui des autres. La grande question est maintenant de savoir si Toyota a tiré un numéro gagnant avec son nouveau Tacoma. Certes, il est plus gros et offre un contenu très supérieur à celui de l’ancien modèle mais, son format est inhabituel pour la clientèle visée qui a ses petites habitudes. Et la réponse viendra certainement des prix que demandera Toyota pour ce camion car, si le prix est trop élevé, beaucoup d’acheteurs détourneront le regard au profit d’une camionnette pleine grandeur. Nous nageons ici en pleine conjecture car ces prix n’étaient pas finalisés au moment d’aller sous presse. Mais, pour résumer, si Toyota en offre plus pour moins, je n’ai pas de difficulté à croire que ce produit aura du succès. Par contre, si les prix sont à la hausse, ce sera comme par le passé et vous verrez les Tacoma accumuler la saleté pendant de long mois au fond des cours des concessionnaires. On peut aussi s’interroger sur l’absence d’un V8 dans un camion de cette taille même si le V6 est amplement suffisant. Par contre, comme le Tacoma a pas mal de gènes en commun avec le 4Runner, on peut présumer que Toyota serait en mesure de rectifier le tir rapidement si la demande était là.

FORCES

Ligne réussie

Caisse en composites

Tenue de route

FAIBLESSES

frein à main absurde (manuelle)

Caisse en composites