Toyota Tacoma 2016

L’Annuel de l’automobile 2016

Nouveauté

Toyota

Tacoma

La riposte aux Yankees

Par Michel Crépault

Ce Tacoma est tout nouveau. Tellement que nous avons pu nous en approcher, au bureau-chef de Toyota Canada à Toronto, mais point l’essayer, l’événement médiatique consacré à sa conduite étant prévu, hélas, quelques jours après le rendez-vous de L’Annuel chez son imprimeur. Voici tout de même un aperçu statique des changements que le constructeur se devait d’apporter pour notamment tenir en respect les non moins nouveaux Chevrolet Colorado et GMC Canyon.

Tour du propriétaire

Déjà que les Japonais aiment donner des airs de Tonka à leurs camionnettes, le style du Tacoma 2016 voit son côté dur-à-cuire prendre du galon. Les arêtes sont plus rudes, comme le visage d’un cow-boy buriné par les grands espaces. Mais un cow-boy quand même coquet, puisqu’il pourra choisir parmi quatre différentes grilles, deux capots (dont celui du TRD avec son nouvel extracteur d’air) et trois nouvelles couleurs de carrosserie (orange, bleu et sable). Seulement deux morceaux ont été rescapés du précédent Tacoma, soit le toit et le pilier C. La ceinture de la caisse a été haussée de 10 millimètres (sortez le ruban à mesurer) et les roues demeurent à 16 et 17 pouces mais en faisant tournoyer quatre nouveaux motifs. Désormais, l’abattant de la caisse (courte ou longue avec une profondeur accrue de 7 % et dorénavant disponible avec un couvre-caisse rigide à trois panneaux repliables) se verrouille et exhibe fièrement le mot Tacoma embossé. Surtout, quand on l’ouvre, la benne ne tombe plus en produisant un claquement désagréable; plutôt, un mécanisme amortit gentiment sa descente. Côté cabine, toujours l’Accès avec ses deux portières principales et deux portillons inversés pour accéder aux strapontins de dépannage à l’arrière, et la Double Cab, plus généreuse.

Vie à bord

Et plus richement garnis, ces habitacles! Il faudra voir la répartition exacte de l’équipement entre les livrées SR+, SR5, TRD Hors route, TRD Sport et Limited, mais chose certaine, à bord de la version TRD HR où je me suis engouffré, rien ne semblait manquer à mon futur bonheur. Des garnitures moussées, une caméra de recul, des prises de 110 volts un peu partout (jusque dans la caisse), un démarrage à bouton-poussoir, un écran de 7 pouces cerclé du métal de la couleur de la coque, un deuxième écran inséré entre les cadrans derrière le volant, un réglage bizone de la climatisation, des rétroviseurs chauffants, le frein d’urgence activé désormais à la main et non plus avec le pied, une recharge sans fil Qi, un toit ouvrant (cabine double seulement), une télécommande pour la porte de garage et, le plus rigolo, un support intégré pour la caméra GoPro qui filmera mes exploits en terrain inhospitalier.

Technique

L’ancien Tacoma prévoyait deux moteurs, le nouveau aussi. Le 4-cylindres 2,7 litres de 159 chevaux reprend du service, tandis que le V6 voit sa cylindrée de 4 litres baisser à 3,5 litres mais adopter au passage le cycle Atkinson. Ce cycle, le préféré des hybrides, consomme moins d’énergie mais en produit aussi moins. Les ingénieurs ont contourné le problème grâce à la double injection (D-4S), l’une directe, l’autre classique pour éviter l’encrassement. Alors que le précédent moulin développait 236 chevaux, Toyota s’attend cette fois à en fournir quelque 270. On a fait le ménage (il était temps) du côté des trop nombreuses (quatre) boîtes de vitesses pour en suggérer une seule manuelle et une seule automatique, toutes deux à 6 rapports. Il y aura moyen encore de se contenter de la motricité aux roues arrière mais seulement avec le 4-cylindres et la cabine Accès. La version TRD Hors route disposera du système Crawl Control (« marche lente ») propre au 4Runner.

Au volant

Romaric Lartilleux, du bureau des relations publiques de Toyota Canada qui a fait les honneurs du nouveau Tacoma en primeur à L’Annuel, m’a affirmé que sa nouvelle camionnette intermédiaire serait plus puissante, mieux insonorisée et plus économe à la pompe. L’utilisation d’un acier plus résistant, la multiplication des joints d’étanchéité et un verre multicouche pour le pare-brise y veilleront. Avec l’ancien Tacoma, le 4-cylindres manifestait bruyamment sa présence mais accomplissait son boulot décemment, tandis que le V6 allait de soi pour les séances de remorquage plus intenses. Je m’attends à des prestations similaires avec les 2016, juste mieux enrobées.

Conclusion

La meilleure valeur de sa catégorie? Bien sûr, Toyota en est convaincue. Et je le pensais déjà par rapport à la combinaison 4-cylindres/4×4/caisse de 6 pieds, un cocktail redoutable. Dès l’instant où l’on veut plus pour son pick-up intermédiaire, on tombe dans le piège de l’inévitable comparaison avec les camionnettes américaines pleine grandeur, qui proposent plus de métal pour autant de dollars.

Forces

Design attirant

Habitacle modernisé

Aptitudes hors route réelles

Réputation de fiabilité

Faiblesses

Places arrière étriquées (Accès)

4-cylindres bruyant

Attention à la facture qui monte, qui monte…