Toyota Venza 2022

Toyota Venza

Plus efficace, mais…

Daniel Rufiange

C’est à l’automne 2008 que Toyota lançait la première génération du Venza, une espèce de métissage entre un VUS et une… Camry. Le produit avait le mérite d’être différent et le public avait très bien répondu. À un certain moment, il figurait même sur la liste des plus volés de l’industrie. La sauce a cependant été étirée longtemps, si bien qu’à la fin de 2017, il disparaissait sans laisser de traces. En 2021, Toyota le ramenait au catalogue avec une robe complètement nouvelle et une configuration uniquement hybride. L’efficacité a fait un prodigieux bond en avant, mais est-ce que ce sera suffisant?

Le bon produit au bon moment

Lorsque la première cuvée du Venza est apparue sur le marché, elle est venue répondre à un besoin. D’où le succès du modèle. Seulement, depuis 2008, les VUS et autres créations du genre se sont multipliés comme de la mauvaise herbe, si bien que l’acheteur a énormément de choix aujourd’hui. Si la première génération du Venza s’est pointée au bon moment, on peut se poser la question concernant la deuxième.

Le secret

Pour connaître du succès avec un nouveau véhicule, il est nécessaire de le doter d’un petit quelque chose, d’un élément qui va lui permettre de vraiment se démarquer. Pour le faire avec son Venza, Toyota a puisé dans son coffre à outils pour lui greffer une motorisation hybride. Le résultat est un modèle en matière d’efficacité; mon essai hebdomadaire s’est soldé par une moyenne de 5,8 litres aux 100 km. Il est difficile de demander mieux avec ce format de véhicule.

Est-ce que ce sera suffisant? Avec la flopée de modèles hybrides, hybrides enfichables et électriques qui vont inonder le marché au cours des prochaines années, l’engouement pourrait être éphémère. Toyota pourrait toujours en faire une version Prime, surtout que ses organes sont empruntés au RAV4.

Le format

En s’insérant entre le RAV4 et le Highlander, le Venza vient combler un vide, c’est une évidence. Cependant, combien d’acheteurs ne peuvent se contenter de ce que propose un RAV4 et trouvent un Highlander trop gros? La réponse à cette question va assurer ou non le succès du Venza. Jusqu’ici, aux États-Unis, le nouveau Venza est en voie de surpasser la meilleure année de vente du premier modèle, survenue lors de sa première année complète en 2009. Au Canada, on se dirige vers une année… ordinaire. Toyota aurait-elle trouvé la recette pour le marché américain, celui qui peut garantir la survie de son modèle?

Efficace et beige

On s’est longtemps moqué de la Corolla en la traitant de beige, sa couleur fétiche et symbole ultime de l’ennui en fait de conduite automobile. Le Venza pourrait assurer la suite de cette tradition, car il ne fait rien pour nous émouvoir. Voyez davantage mon commentaire comme un message d’intérêt public plutôt qu’une critique, toutefois. Dans les faits, la conduite du Venza, qui est axée sur le confort, est rassurante et va satisfaire la majorité des acheteurs. À ce titre, Toyota vise juste. Seulement, si vous souhaitez une conduite un peu plus épicée de votre VUS, vous n’êtes pas à la bonne adresse. C’est tout.

Quant à la version à choisir, je préfère la XLE, celle située en milieu de gamme. Elle propose l’essentiel de la version de base avec quelques ajouts intéressants comme une chaîne audio JBL, le hayon mains libres, le volant chauffant et les sièges avant ventilés avec mémoire pour le conducteur, bref, une dotation aussi complète que pertinente.

Conclusion

Le Venza a tout pour réussir, mais pas pour vous faire vivre de grandes sensations. Il a été conçu avec la mission d’être efficace et c’est exactement ce qu’il fait. L’important ici, c’est de bien connaître son interlocuteur. Si c’est le cas, vous allez être charmé. Si vous vous méprenez sur son identité, vous allez rester sur votre appétit.

Forces

Consommation fort intéressante

Niveau de confort

Fiabilité anticipée

Faiblesses

Conduite très neutre

Capacité de remorquage très limitée

Commutateurs tactiles capacitifs qui peuvent provoquer des élans de rage