Toyota Yaris Berline 2017

AUTEUR: Luc Gagné

SUJET : Toyota Yaris berline

TITRE

Une Mazda déguisée en Toyota

INTRO

Ce n’est pas la première fois qu’un constructeur achète à un autre constructeur des véhicules pour les revendre sous son nom. GM l’a souvent fait. Qu’on se souvienne, par exemple, du Chevrolet Tracker, qui était en fait un Suzuki Vitara. Dans ce cas-ci, Toyota a fait appel à Mazda pour obtenir une sous-compacte servant à remplacer son ancienne berline Yaris, un modèle inscrit au catalogue de la marque jusqu’en 2012. Cette Mazda2, qui n’est même pas offerte par nos concessionnaires Mazda, est donc devenue cette nouvelle berline Yaris.

Tour du propriétaire

Assemblée à l’usine mexicaine de Mazda, cette Yaris devait être la Scion iA aux États-Unis, du moins jusqu’à ce que les stratèges de Toyota décident d’éliminer cette marque moribonde. Par rapport à la berline Mazda2, qu’on y produit également pour le Mexique et Puerto Rico, elle se reconnaît à son bouclier avant dont les formes s’harmonisent à celles d’une Yaris à hayon. Elle a également des phares et des feux arrière différents. Au Canada, cette berline se décline en deux versions : de base et Premium, cette dernière se reconnaissant à ses antibrouillards et à ses roues de 16 pouces en alliage d’aluminium.

Vie à bord

L’intérieur de la berline n’a naturellement rien à voir avec celui de sa contrepartie à 5 portes. Les habitués des produits Mazda le remarquent dès qu’ils aperçoivent l’écran tactile flottant de 7 pouces posé au centre du tableau de bord, une exclusivité de la Yaris Premium. Cette dernière est également dotée de sièges baquets chauffants, un équipement qui ne figure même pas au catalogue de la Yaris à hayon, pas plus d’ailleurs que le démarreur à bouton poussoir, de série pour la berline. Cette « Mazdayota » dispose aussi d’un volant inclinable et télescopique, alors que le volant de la Yaris à hayon n’est qu’inclinable. La berline se démarque par une finition soignée et des matériaux de plus belle qualité. Quant à son coffre, il est aussi volumineux que celui d’une berline Hyundai Accent, un modèle populaire de ce créneau. De plus, en repliant les dossiers asymétriques de sa banquette arrière, il est possible de prolonger la surface de chargement.

Technique

En comparant le moteur de ces deux Yaris, on pourrait imaginer qu’elles proviennent d’un seul et même constructeur. Chacune est entraînée par un 4-cylindres de 1,5 litre à calage variable des soupapes et injection multipoint séquentielle, qui livre 106 chevaux et 103 livres-pieds de couple aux roues avant. Mais là s’arrête les similitudes, car le moteur Skyactiv de la berline a un taux de compression plus élevé (12,0 plutôt que 10,5 à 1) et il est jumelé à des boîtes de vitesse plus sophistiquées : deux boîtes à 6 rapports, une manuelle et une automatique. Pour la Yaris à hayon, Toyota se contente d’offrir une manuelle à 5 rapports et une automatique n’en ayant que 4. Qui plus est, la berline consomme moins de carburant que la Yaris à hayon, bien qu’elle soit plus lourde. Avec la boîte automatique, l’écart entre leurs cotes de consommation moyennes respectives atteint même 14 %!

Au volant

Par rapport à la Yaris 5 portes, la berline paraît plus raffinée, par sa finition intérieure, la rigidité exemplaire de son châssis, l’étagement efficace des boîtes de vitesse et la vivacité du moteur. La boîte automatique dispose d’ailleurs d’un mode Sport, qui rend la réponse du moteur encore plus vive qu’en conditions normales. En revanche, la servodirection manque cruellement de précision et l’essieu arrière rigide rend cette voiture sensible aux défauts du revêtement, problème commun à la Yaris à hayon d’ailleurs. Le coffre a aussi une ouverture étroite, surtout à sa base, et courte, en plus d’un seuil élevé, trois écueils qui peuvent compliquer le chargement d’objets lourds ou encombrants.

CONCLUSION

La berline Yaris sert-elle seulement d’option pour les acheteurs aux tendances conservatrices en quête d’une petite berline ? Après tout, malgré sa conception plus raffinée, son habitacle n’offre pas la polyvalence de l’autre Yaris. Une comparaison avec la Toyota Corolla la déprécie encore plus. Dans ce cas, son habitacle s’avère moins spacieux (surtout ses places arrière) et sa mécanique, moins performante que celle de la populaire compacte. Bien entendu, le moteur de la petite berline est plus écoénergétique et son coffre a même un volume utile légèrement supérieur à celui de la Corolla. Mais les prix de ses différentes versions s’apparentent beaucoup trop aux prix des Corolla offrant une dotation comparable. Voilà autant de raisons pour douter de son attrait.

FORCES

– Finition soignée

– Moteur vif

– Consommation (boîte automatique)

FAIBLESSES

– Servodirection perfectible

– Réactions occasionnelles de la suspension arrière

– Éventail de prix peu attrayant