Toyota venza 2014

Toyota Venza

Comme un bon soldat

Le Venza est un produit Toyota qui tire assez bien son épingle du jeu sans pour autant stimuler les passions. On entend rarement quelqu’un s’écrier : « Mon royaume pour un Venza ! » Mais les ventes sont décentes, et l’attrait pour la famille est incontestable. Pourquoi au juste ?

Carrosserie

Autrefois, on aurait dessiné une bonne vieille familiale. Tiens, comme une Camry familiale, qui a bel et bien existé, mais qui n’est plus au goût du jour. Toyota s’est plutôt tournée vers l’un de ces fameux multisegments qui chevauchent sans vergogne les créneaux confondus des breaks, des berlines et des utilitaires. Comme la carrosserie longiligne a été déployée sur une architecture de Camry, on se retrouve avec un gabarit qui nous rappelle vaguement quelque chose. Des gens m’ont avoué passionnément détester les formes du Venza, alors que d’autres les adoptent sur-le-champ. Je crois que le choix de la couleur influe sur ce verdict émotionnel, les teintes foncées permettant aux subtils reliefs de la coque de mieux ressortir. Sinon, on frise l’anonymat informe…

Habitacle

Précisons tout de suite ce que le Venza n’est pas un immense hall de cuir pourvu d’une troisième banquette. Celle-ci n’existe pas. Le multisegment propose cinq places, pas une de plus, et encore la cinquième est-telle plus ou moins confortable à cause de l’accoudoir qui nous éperonne le dos et l’assise très ferme. La soute à bagages double de capacité dès qu’on se donne la peine de rabattre les dossiers asymétriques (40/60) de la banquette, sans toucher aux appuie-tête. Le plastique abonde dans toutes les directions au-dessus de la planche de bord, mais au moins Toyota s’est-elle donné le trouble de le texturer. Les accents de similibois vernis comme un miroir rehaussent aussi l’ensemble général, tout comme les deux panneaux de toit ouvrant qui aèrent grandement la cabine sans nuire au dégagement vers le haut. Seule concession visuelle au modernisme obligé, l’écran central de 6 pouces cohabite avec des cadrans et des interrupteurs typiquement Toyota, c’est-à-dire façonnés pour des myopes et grisâtres avec inscriptions blanchâtres. Il suffit néanmoins d’être juste un peu distrait pour fréquemment confondre le bouton du volume de la radio avec celui de la climatisation.

Mécanique

Deux moteurs et deux motricités au menu. Si votre consommation de carburant vous importe davantage que les performances, le 4-cylindres de 2,7 litres de 182 chevaux fera votre bonheur (à l’instar de l’utilisateur de la camionnette Tacoma animée par le même moteur). S’il vous faut plus de muscle et peut-être la possibilité de remorquer un gros jouet, tournez-vous vers le V6 de 3,5 litres de 268 chevaux. Dans les deux cas, les 6 rapports de la seule boîte de vitesses automatique offerte peuvent être changés manuellement si le cœur vous en dit et, dans les deux cas toujours, vous pourrez choisir entre une traction et une intégrale. La suspension à roues indépendantes, l’ABS et les aides électroniques que Toyota a répandues dans l’intégralité de son portfolio sont là pour assurer le confort et la tranquillité d’esprit qu’une Toyota se doit d’évoquer chez le consommateur averti.

Comportement

Toyota a les fonds nécessaires et le personnel à sa disposition pour exaucer le bon peuple quand celui-ci souhaite quelque chose. Il veut du confort et de l’espace mais sans payer une fortune et surtout pas en conduisant une fourgonnette trop pépère ou un utilitaire trop carré ? Il veut un choix d’équipement à bord et même la possibilité de remorquer facilement sans y perdre son pare-chocs ? Il veut un minimum de style ? Le Venza propose tout cela. Avec une certaine classe à bord, qui ne va pas sans rappeler la pureté Lexus, mais avec également une anesthésie généralisée des réactions routières. Volant plus dégourdi, suspension moins neutre, boîte plus vive et consommation de carburant plus frugale rendraient le Venza encore plus désirable.

Conclusion

Le Venza est l’un des véhicules préférés des voleurs. Pourquoi ? Pour les pièces et l’exportation dans des conteneurs clandestins vers des pays exotiques. La prime d’assurance forcément s’en ressent. Si la mécanique et la fiabilité Toyota vous attirent, considérez aussi le nouveau RAV4 qui comble les mêmes besoins que le Venza mais dans une enveloppe carrément différente.

Forces

Allure qu’on peut adorer

Bel intérieur

Moteurs éprouvés

Fiabilité

Faiblesses

Allure qu’on peut détester

Accélérations bruyantes

Bruits de vent

Pneus coûteux, particulièrement l’hiver