Volkswagen Beetle 2017

L’Annuel de l’automobile 2017

Évolution

Volkswagen

Beetle

Saveurs et couleurs

Par Michel Crépault

Malgré des ventes décevantes parmi les compactes (il s’est écoulé plus de Chevrolet Volt que de Coccinelle en 2015 au Québec), VW n’a pas encore jeté l’éponge. On peut comprendre le constructeur. Il s’agit après tout d’un modèle mythique, qui doit être traité avec les égards dus à sa légende. Et puis, si BMW a su y faire avec la MINI, un autre véhicule du passé apprêté avec une sauce contemporaine, VW espère toujours dénicher la recette gagnante. Pour 2017, la liste des ingrédients comporte des éditions spéciales.

Tour du propriétaire

Souvenez-vous : parce que la Beetle semblait n’intéresser que les femmes, on l’a virilisée un brin. Pour la nouvelle cuvée, on mélange des chromosomes avec une attitude unisexe et on propose des variantes originales. Ainsi, les messieurs apprécieront que le pare-chocs de l’ensemble R-Line soit désormais de série pour toutes les Beetle, de même que l’aileron arrière, même sur la Cabrio (50 % des ventes chez nous, seulement 25 % dans le ROC). La livrée Classic est de retour, mais sonne le glas de la Comfortline, tandis que les versions Denim et Dune méritent un temps de réflexion.

En effet, après avoir touché le Cabrio en 2016, au tour du coupé en 2017 de recevoir le traitement Denim, tels la couleur et le tissu dans l’habitacle. Les roues Heritage de 17 pouces sont absolument craquantes. Même les pochettes à l’endos des dossiers avant arborent des coutures rouges semblables à celles de vos jeans. Le Dune, inspiré du prototype montré à Détroit en 2014, joue la carte du « dune buggy » en adoptant des contours tout-terrain et des centimètres supplémentaires, d’abord sous les traits d’un coupé, puis d’un Cabrio au printemps 2017.

Sans oublier l’édition baptisée #PinkBeetle. Très rose ? Disons magenta. En fait, la teinte Fresh Fuchsia Metallic change d’apparence selon la lumière. Mais au moment où vous lirez ces lignes, vous devrez convaincre un particulier de vous céder la sienne, car seulement 200 exemplaires (dont 100 Cabrio) auront été promis au printemps, puis livrés en septembre.

Vie à bord

Le tableau de bord est germanique par son côté symétrique, mais plus jojo que celui d’une Golf sans tomber dans l’excentricité d’une MINI. Parce que l’écran central élargi propose le CarPlay d’Apple, la navigation via votre iPhone rend caduque l’option offerte par le constructeur. Quand on examine la banquette arrière, on se dit qu’elle est invitante grâce à ses deux places (pas trois) clairement délimitées par des motifs heureux, mais qu’elle conviendra surtout à des culs-de-jatte. Erreur : outre le très bon dégagement pour la tête, vos rotules survivront si l’occupant devant les respecte.

Technique

Offre on ne peut plus simplifiée depuis le retrait du 2-litres et du TDI envoyé au purgatoire : pour toutes les Beetle, un 4-cylindres 1,8 litre turbo de 170 chevaux. Le fait que la manuelle se contente de 5 vitesses prouve que la majorité des acheteurs se tourne de toute façon vers la Tiptronic à 6 rapports.

Au volant

La première chose qui fait plaisir quand on conduit la Beetle, c’est sa docilité et sa douceur. L’impression européenne est bien en place, mais enrobée de réactions feutrées qui frôlent la soie. Les accélérations ne sont pas à l’emporte-pièce (calculez pas loin de huit secondes au test du 0-100 km/h, notamment à cause d’une transmission paresseuse), mais elles s’avèrent tout de même suffisantes pour assurer des dépassements sécuritaires. À bord du Cabrio, le toit baissé, ma casquette est restée en place sans que j’aie eu à la brocher, ce qui constitue toujours une preuve probante du succès des concepteurs de l’auto à dompter les turbulences éoliennes.

Conclusion

J’aimerais mener une étude de marketing pointue pour comprendre l’écart de popularité entre la Beetle et la MINI. Les deux se comparent non pas en matière de plaisir au volant (à ce chapitre, la MINI domine sans partage) mais en tant qu’objet culte. Les deux véhicules ont du design à revendre, les stylistes ayant sans doute carte blanche pour imaginer des coloris et des accessoires qui font triper. La VW a pour elle une meilleure praticabilité au quotidien et un comportement plus civilisé sur l’asphalte, mais l’autre allemande d’origine britannique projette une personnalité plus affûtée. D’où les nouvelles éditions spéciales de la Coccinelle pour secouer ses ventes léthargiques.

Forces

Du style à profusion

Roulement harmonieux

Cabrio à 4 places abordable

Faiblesses

Petitesse du coffre (Cabrio)

Accélération modérée

Visibilité arrière moyenne