Volkswagen CC 2017

L’Annuel de l’automobile 2017

Évolution

Volkswagen

CC

Bonsoir, elle est partie!

Par Michel Crépault

La CC est un drôle d’oiseau. Nous l’avons d’abord connue en tant que Passat CC. Puis la berline à l’allure de coupé a obtenu le privilège de brandir seulement ses deux C (pour Comfort Coupe), car la Passat, de son côté, amorçait en 2012 une offensive américaine en devenant dodue et bon marché. La CC devait s’en dissocier. En fait, c’est comme si VW avait continué à assembler la CC pour se souvenir à quoi peut ressembler une intermédiaire svelte et agile…

Tour du propriétaire

La dernière génération datait tout de même de 2009 et nous étions convaincus que 2017 allait nous en livrer une nouvelle, surtout après avoir admiré le concept Sport Coupe GTE à Genève en 2015. Surprise : la CC s’apprête plutôt à effectuer son dernier tour de piste. Sa production cessant en décembre 2016, elle ne sera pas de retour en 2018. Alors, pour ses quelques mois de sursis, VW nous a concocté une unique édition Wolfsburg à roues Talladega de 18 pouces qui s’en vient chasser du catalogue les variantes Sportline et Highline usuelles.

L’ensemble optionnel R-Line (3700 $) ajoute des jupes latérales et des accents « Black Style » à la grille et aux rétroviseurs. Chose certaine, malgré les années, la CC séduit toujours. Particulièrement son pavillon, qui dépose au-dessus de longs flancs athlétiques un dôme sensuel, conférant une croupe de coupé à un véhicule pourtant bel et bien percé de quatre portières.

Vie à bord

Au départ, la CC marie une certaine opulence mais présentée d’une manière qui tient davantage du minimalisme que du tape-à-l’œil. Sans tomber dans l’américanisation de la Passat mais sans non plus éviter l’abondance de plastique, la version Wolfsburg garantit des sièges sport drapés de cuir nappa, un tableau de bord aux garnitures plus huppées et un système de navigation. L’ensemble R-Line ajoute un panneau de toit ouvrant panoramique, un volant sportif et des touches de fibre de carbone.

Contrairement à ce que vous pourriez penser en admirant l’arc du toit, les passagers de la banquette n’ont pas besoin de rentrer la nuque pour protéger leur permanente. En fait, le dégagement tous azimuts étonne. Le plus difficile pour les personnes de grande taille se borne à accéder aux places arrière sans se scalper.

Technique

C’est drôle comme la vie change : pour la cuvée 2016, VW avait tassé le VR6 de 3,6 litres FSI, la transmission intégrale 4Motion et la boîte manuelle en faveur du 4-cylindres turbocompressé 2.0T de 200 chevaux associé à la transmission robotisée DSG à 6 rapports, un tandem qui expédiait le couple aux roues avant. Pour son chant du cygne, virage total : retour du VR6 de 280 chevaux (qui, bonne nouvelle, se contente d’essence régulière) et du rouage aux quatre roues. La boîte manuelle, par contre, reste planquée dans sa maison de retraite.

Au volant

Vous savez déjà ce que veut dire une « conduite à l’européenne », c’est-à-dire un châssis qui semble avoir été conçu à l’abri des cratères, une direction à la fois lourde et agile (imaginez un haltérophile qui aurait conservé sa souplesse…) et une telle assurance dans les virages qui fait que plus on enfile de courbes, plus on en redemande. C’est ce genre de comportement que propose la CC, mais sans jamais mettre en péril le bien-être de ses occupants. Autrement dit, comme son acronyme le suggère, nous avons véritablement entre les mains une auto qui se conduit comme un Coupé, mais qui n’oublie jamais son Confort. Comme en plus le système 4Motion se joint au party d’adieu, on se retrouve en bonne compagnie. Et même si le toit chute à l’arrière avec la complicité de gracieux piliers C, la visibilité n’en souffre pas vraiment.

Conclusion

Le sort de la CC m’a toujours fait penser à celui de la Mazda6 : deux excellentes voitures mais boudées par le public pour des raisons encore obscures. D’ailleurs, j’ai eu beau éplucher les statistiques de ventes de véhicules au Québec pour 2015, nulle trace de la CC comme telle, puisque ses chiffres sont avalés par ceux de la Passat. J’ai peine à croire que VW ne sortira pas éventuellement une digne remplaçante. En attendant, la chasse aux aubaines est ouverte!

Forces

Silhouette toujours plaisante

VR6 et 4Motion

Comportement à la fois sain et sportif

Faiblesses

Matériaux inégaux

Une livrée, un point c’est tout!

Dernière année…