Volkswagen Golf 2006

Volkswagen Golf GTi 2006

Le retour de l’enfant prodige

J’irais droit au but, la cinquième génération de Volkswagen Golf GTi est la plus réussie de la firme germanique depuis ses débuts en 1976. Elle accélère, freine, se faufile, colle à la route comme une vraie GT. Elle reprend à juste titre l’appellation «pocket rocket», une identité que les Allemands avaient égarée en chemin depuis la fin de la 2^e génération de la voiture. Avis aux amateurs, la véritable GTi est de retour.

Carrosserie

Volkswagen a fait savoir que la GTi, offerte en version 3 ou 5 portes, sera commercialisée comme un modèle à part entière distinct du reste de la famille et l’image est très importante. La voiture retrouve son agressivité perdue aux fils des générations. Les trois teintes uniques rouge, noir ou blanc offrent un heureux mélange de sobriété rehaussée d’une touche sport avec la calandre noire proéminente en nid d’abeille qui se retrouve aussi sur la Jetta GLI. L’arrière est plus classique et se distingue du modèle de base uniquement par l’ajout d’un petit aileron plus imposant. Il est impossible de confondre cette GTi avec une autre Golf. De la calandre en alvéole au bas de caisse sport en passant par les roues de 17 ou 18 pouces et le double échappement chromé, elle dévoile clairement ses intentions..

Habitacle

Volkswagen a aussi fait plusieurs clins d’œil aux glorieuses GTI du passé comme le célèbre volant à trois branches cousu cuir, les pédaliers en aluminium et les sièges à motifs «Interlagos» en tissu de compétition (le cuir beige ou anthracite est en option) qui rappellent tous la première génération de la voiture. La prise en main du volant et le passage onctueux de la boîte six vitesses contribuent immanquablement au plaisir renouvelé de conduire. Notre voiture d’essai bénéficiait même d’un écran de navigation qui sera, sous toute réserve, offert en option. Pour le reste, cette Golf respecte la tradition de la marque avec le noir qui domine l’habitacle et une disposition familière des commandes. Un seul anachronisme qui fait sourire et qui concerne l’optimisme délirant des concepteurs qui ont placé un odomètre gradué jusqu’à (tenez-vous bien) 300 km/h ! Dans l’ensemble la qualité d’assemblage et la finition se comparent avantageusement aux produits Audi, ce qui confère beaucoup de classe à cette jolie sportive.

Mécanique

La première impression ne laisse aucun doute sur les intentions du véhicule. Sur la route qui nous a menés de l’usine de production de Wolfsburg à Paris (plus de 1000 km) nous avons rencontré toutes sortes de routes. Son nouveau moteur Turbo Fsi 2,0 litres de 200 chevaux pousse la GTi à 100 km/h en 7,2 secondes avec la boîte manuelle à six rapports. La complicité de l’autobahn nous a permis de pousser la mécanique jusqu’à 233 km/h. mais ce n’est pas en vitesse de pointe que la voiture brille de tous ces feux. Ce moteur se démarque par sa large plage d’utilisation et surtout par une poussée quasi instantanée. Cette force provient de la technologie Fsi qui utilise à l’image des moteurs Turbo-Diesel, l’injection directe. Un coup d’accélérateur, et sa sonorité travaillée, à la fois rauque et mélodieuse, suffisent à vous donner la chair de poule. Ce n’est pas un monstre de puissance, mais la vivacité de sa mécanique doublée de sa grande rigidité en fait une petite sportive très enjouée. Il faut également souligner que la GTI profitera d’une boîte DSG qui sévit déjà depuis quelques années chez Audi. Cette boîte à double embrayage m’a conquis dès la première rencontre par la rapidité d’exécution et sa très grande précision. Mais plusieurs conducteurs soucieux de décider eux-mêmes de ce que la voiture va faire préfèrent la bonne vieille manuelle. Personnellement, je dois admettre mon penchant pour la DSG.

Comportement

Autant vous le dire tout de suite, il ne faut pas comparer la GTI à une Porsche derrière le volant. La vocation première de la Golf GTI a toujours été de pouvoir concilier performances et agrément de conduite, et cette nouvelle génération ne déroge pas à la règle. Cela offre comme avantage de prendre le volant d’une voiture très conviviale, la prise en main vient naturellement, la période d’apprivoisement se fait en l’espace de quelques minutes. Malgré une remarquable stabilité en grande partie redevable à la direction électromécanique, c’est sur les routes en lacets que la GTi montre vraiment ce dont elle est capable. Elle s’accroche furieusement à la route et apprécie par-dessus tout que le pilote remette les gaz à la sortie d’un virage serré. Le châssis sport issu de la Golf V bénéficie pour l’occasion de quelques modifications : abaissement de 15 millimètres, suspension raffermie ainsi qu’un degré de rigidité de la barre stabilisatrice arrière augmenté de 20 %. De quoi garantir une adhérence à toute épreuve ainsi qu’un meilleur ressenti de conduite, grâce à la direction assistée électroniquement à programmation sportive spécifique, remarquable de fermeté et de précision. Ajouté à cela des pneus 17 ou 18 pouces très collants et vous avez la recette d’une véritable petite sportive. Soulignons aussi au passage que les freins sont aussi performants qu’endurants et peuvent suivre le rythme du conducteur le plus téméraire. Enfin, Volkswagen a été en mesure de concilier toutes les avancées techniques modernes et une panoplie d’instrumentations électroniques sans nuire à l’agrément de conduite. Le poids de plus de 1 300 kg ne dérange pas vraiment les prestations et l’agilité de la voiture (qui faisait à peine 800 kilos lors de ses débuts dans les années 80). Un mot aussi pour souligner l’excellente insonorisation de l’habitacle. Les puristes trouveront là une raison de porter plainte, car cette étanchéité nous coupe un peu des bruits du moteur et certains diront qu’un taux raisonnablement élevé de décibels est souhaitable dans une voiture à vocation plus sportive. On se doit d’entendre les complaintes mécaniques au moment de pousser le moteur dans ses derniers retranchements. Personnellement, peut-être en raison de mon âge, je trouve que c’est une bonne chose et il est encore possible d’entendre chanter le moteur lorsque l’on veut bien.

Conclusion

C’est un retour aux sources pour Volkswagen qui nous ramène avec la GTi de 5e génération le vrai plaisir de conduire d’une petite GT. Le moteur enjoué à tous les régimes, une grande facilité d’utilisation qui fait aussi une beaucoup de place aux aspects pratiques d’une voiture familiale en font une voiture gagnante sur toute la ligne. Un des meilleurs rapports prix/performances/équipement dans sa catégorie. Et si vous voulez mon avis, la boîte DSG est réellement géniale.

Forces

Ligne sympathique

Équipement généreux

Moteur efficace

Faiblesses

Moteur un peu effacé

Poids élevé