Volkswagen GolfGTI 2017

Volkswagen Golf 2017

Retour en force

Renouvelée en 2013… mais en 2015 pour le marché nord-américain (!), la Golf connaît depuis un succès monstre, qui nous ramène aux beaux jours de ce modèle. Il faut dire que pendant quelques années, cette compacte plus onéreuse que la Jetta avait du mal à justifier sa facture. Chez nos voisins du Sud, l’insuccès de la Golf fut tel qu’à une certaine époque, la GTI constituait le modèle le plus populaire de la gamme. C’est donc en revoyant sa stratégie que Volkswagen a su avec sa Golf regagner la faveur du public, rejoignant plus de 20 000 acheteurs canadiens l’an dernier.

Tour du propriétaire

Commençons par les mauvaises nouvelles. Toujours pas de Golf Cabriolet au menu (un jour peut-être…), ni de e-Golf (Golf électrique), laquelle est offerte dans plusieurs États américains. Est-ce que le nouveau projet de loi du gouvernement Trudeau pourrait forcer Volkswagen à nous l’offrir? Et bien sûr, au moment d’écrire ces lignes, toujours pas de retour officiel du TDI, pour les raisons que vous connaissez. Qu’à cela ne tienne, Volkswagen propose pour 2017 une panoplie invraisemblable de versions, ainsi que trois choix de carrosseries. C’est d’ailleurs parce que Volkswagen ne fait rien comme les autres qu’on persiste toujours à présenter une familiale (SportWagen) ainsi qu’un modèle à 3 portes. Vous pensiez à une Golf ordinaire? Vous aurez donc le choix entre un modèle à hayon à 3 ou 5 portes, ainsi qu’à la familiale. Passez à la GTI, et on élimine l’option de la familiale, alors que la puissante Golf R n’est offerte chez nous qu’en 5 portes.

Cela dit, la grande nouveauté au sein de la famille Golf se nomme cette année Alltrack. Très attendue, cette dernière reprend essentiellement le principe de la Subaru Outback, en proposant une robe de Golf SportWagen plus haute sur pattes, ornée d’arches d’ailes et de bas de caisse de couleur contrastante. Avec un traitement esthétique distinctif et, bien sûr, l’ajout de la transmission intégrale (yeah!), Volkswagen compte séduire une toute nouvelle clientèle.

Vie à bord

Tout comme la ligne extérieure, ne cherchez pas à bord de fioritures excessives et d’élans d’originalité. À ce chapitre, Volkswagen joue une carte contraire à celle de Mazda. La planche de bord est donc simple, efficace et plutôt classique. En revanche, la qualité de finition est impeccable, proposant non seulement des matériaux de belle facture, mais une qualité d’assemblage tout simplement supérieure à la concurrence. Bien entendu, l’équipement y est aujourd’hui très complet, même dans la version Trendline. Voilà sans doute ce qui explique pourquoi cette dernière demeure la plus vendue. Sachez cependant que l’application Apple CarPlay/Android Auto ainsi que la radio satellite, qui étaient offertes de série en 2016, deviennent des éléments en option pour 2017. Volkswagen avait-elle trop gâté sa clientèle? Chose certaine, difficile de justifier l’écart de prix de plus de 37 % qui existe entre une Golf Trendline et un modèle Highline tout équipé.

Comme toujours, la Golf propose une excellente position de conduite. Volant inclinable et télescopique, accoudoir coulissant et réglable en hauteur accompagnent donc des sièges donnant beaucoup de latitude sur le plan des réglages afin de convenir à tous les gabarits. Vous mesurez deux mètres, peut-être plus? La Golf est probablement la compacte qui vous sied le mieux. Quant aux sièges, ils procurent déjà beaucoup de soutien et de confort dans les versions ordinaires. Alors, imaginez ce que vous obtenez avec la GTI ou la Golf R…

Un mot sur le volume cargo de la Golf SportWagen (non plus Sportwagon changement de nomenclature face au modèle 2016), lequel est franchement exceptionnel. À peine inférieur à celui d’un Ford Escape, et de loin supérieur à celui du Tiguan, l’espace s’exploite également très facilement en raison d’une bonne découpe.

Technique

Qu’importe la version convoitée, vous aurez droit à la turbocompression. D’emblée, la Golf propose un 4-cylindres de 1,8 litre produisant un couple généreux pour une très faible consommation de carburant. Faible dans le sens de… à peine 6 litres aux 100 kilomètres sur route (lire consommation de 6,1 L aux 100 km enregistrée sur un trajet Montréal-Toronto en plein été). On se rapproche donc dangereusement des cotes de la TDI! À ce 4-cylindres peuvent se jumeler au choix une boîte manuelle à 5 rapports (on en aurait pris un sixième…), une automatique à 6 rapports ou encore une boîte séquentielle à double embrayage (DSG), dans le cas des versions à 4 roues motrices. Cela inclut bien sûr la Golf Alltrack, mais également toutes les versions de la SportWagen, qui peuvent aussi être commandées avec la transmission intégrale 4Motion. Une nouveauté qui risque de plaire à plusieurs acheteurs québécois.

Amateur de performance, 220 chevaux vous attendent sous le pied avec la GTI, alors qu’une version plus poussée du même 2-litres vous servira 292 chevaux dans la Golf R. Bien sûr, cette dernière se distingue aussi par sa transmission intégrale, qui peut cette fois faire équipe aussi bien avec la boîte manuelle qu’avec la DSG.

Au volant

Un mot sur la transmission intégrale, le temps de vous dire que son efficacité est énorme. Des essais hivernaux réalisés avec la Golf R m’ont prouvé que cette voiture pouvait accomplir des prouesses sur les pires surfaces hivernales que vous pourriez imaginer. Ajoutez à cela la notion de plaisir, et il devient impossible de ne pas tomber sous le charme. Voilà sans doute pourquoi Volkswagen a vendu cette année presque autant de Golf R que de GTI. Il faut dire que la R impressionne aussi bien par ses performances quasi exotiques que par son confort et son raffinement, deux éléments que les rivales, nommément Focus RS et WRX STi, ne peuvent se vanter d’offrir.

Bien sûr, la Golf R a attiré notre attention cette année, ayant fait énormément jaser. Maintenant, la majorité des acheteurs choisissent un modèle plus sobre et qui ne coûte certainement pas 40 000 $. Un modèle certes plus sage et plus rationnel, mais qui propose un comportement routier à faire rougir toute concurrence. Silencieuse, confortable, raffinée et amusante à conduire. Voilà comment je me permets de qualifier la Golf, à laquelle j’attribuerais même le titre de routière. Ma seule déception? Une boîte manuelle à 5 rapports dont l’étagement est plutôt long et une calibration décevante du système ABS, que nous avons pu constater après un essai réalisé à l’émission RPM.

Conclusion

Une augmentation des ventes de près de 100 %, ça ne se voit pas tous les jours. C’est pourtant ce qu’a connu l’an dernier Volkswagen avec sa Golf qui, rappelons-le, voyait de surcroît son moteur TDI retiré du marché en septembre 2015. Certains hauts dirigeants de Wolfsburg se sont foutus non seulement de l’environnement, mais aussi des consommateurs et de tous les employés et concessionnaires qui leur vouaient une confiance aveugle. Malgré cela, la clientèle est demeurée fidèle. Voilà également un élément qui prouve que cette damnée réputation de mauvaise fiabilité a été oubliée, ce qui ne signifie pas pour autant que vous aurez, avec la Golf, l’esprit aussi tranquille qu’avec une Corolla. Maintenant, à vous de voir si l’automobile doit être source de plaisir. Si oui… oubliez la Corolla et pensez Golf.

Points forts

• Comportement routier
• Qualité d’assemblage et de finition
• Polyvalence (SportWagen)
• Golf R… WOW!
• Transmission intégrale disponible (SportWagen)

Points faibles

• Boîte manuelle à 5 rapports (sauf GTI/R)
• Calibration de l’ABS/ESP à revoir (1,8 litre)
• Toujours pas de e-Golf au Canada
• Version Highline onéreuse