Volkswagen Jetta 2019

Volkswagen Jetta

Changement d’approche

La Jetta, c’est d’abord une longue histoire d’amour avec le Québec, mais qui a aussi vécu ses épisodes noirs à la fin des années 80 et au début des années 90 alors que les usines de fabrication ouvraient au Mexique. On aime la Jetta pour son plaisir de conduire à prix raisonnable. Le Québec a un penchant pour l’européen, ce qui n’est pas le cas de nos voisins du Sud, et c’est pour cela que nous n’avons plus la même Jetta.

Tour du propriétaire 75%

Fait intéressant, cette septième génération a été présentée au Salon de l’auto de Détroit devant un public américain. Le représentant américain était fier de dire que l’on avait américanisé la Jetta. Cette fierté est compréhensible, car les États-Unis ont toujours été la bête noire de Volkswagen, qui n’a jamais vraiment réussi à percer le marché américain. Alors, on regarde la moyenne des voitures populaires dans le créneau, qui ont en majorité autant de charme qu’un morceau de fromage qui fond au soleil, et on décide d’aller dans la même direction. N’exagérons pas trop quand même, elle n’est pas laide, cette nouvelle Jetta, mais elle a perdu l’attrait des anciennes générations, qui visuellement avaient un style distinct. Comme les Américains aiment tout ce qui est gros, la Jetta est plus longue de 35 cm. Elle est également plus large, plus haute et, dans l’ensemble, plus imposante. Toutefois, cette américanisation du style lui donne des airs de déjà-vu. En la regardant, on voit des contours de Hyundai Sonata, de Ford Fusion ou autre compacte de cette catégorie. Volkswagen a vendu son âme pour plaire au public au sud de la frontière. Il y a tout de même un prix de consolation : l’ensemble R-line pour 1700 $. Cela comprend des roues Viper uniques à cette version, une suspension sport, une calandre noir lustré, des pare-chocs arrière avec échappement double, les phares antibrouillard, les emblèmes R-Line à l’extérieur et à l’intérieur (avec sièges noir et gris et surpiqûres contrastantes en option) et un différentiel électronique.

Vie à bord 80%

Après avoir passé huit ans sur le marché sans réel changement, un nouvel habitacle était de mise. Volkswagen arrive enfin dans le XXI^e siècle avec la Jetta. La qualité des matériaux utilisés est à la hausse, mais Volkswagen a voulu garder les choses simples pour une raison qu’elle n’admettra pas en public. Le scandale Volkswagen a coûté cher, très cher. Le montant a dépassé les 26 milliards de dollars et plusieurs poursuites sont encore en cours. Vous allez donc voir à travers tous les modèles de la gamme, y compris la nouvelle Jetta, la pratique de la simplicité volontaire pour épargner sur les coûts. Il y aura donc trois versions seulement pour le Canada. Le tout débute avec la version Comfortline, qui inclut de série une caméra de recul, des sièges avant chauffants, un écran tactile de 6,5 pouces et Apple CarPlay ou Android Auto. L’écran tactile passe à huit pouces dans la version Highline avec climatisation automatique et quelques aides à la conduite comme la détection des angles morts et l’alerte de circulation arrière. À bord de la version Execline, Volks est allée voir Audi pour intégrer l’écran numérique modulable de 10,3 pouces devant le conducteur. Beats Audio s’associe à cette version en fabriquant un système de son de 400 watts destiné à la Jetta. Pour tous les modèles, vous avez aussi un groupe d’assistances à la conduite qui comprend le régulateur de vitesse adaptatif, le freinage d’urgence autonome, le système de suivi de voie, l’éclairage d’appoint pour 995 $. Les sièges sont confortables comme nous les aimons, fermes et avec un bon soutien. 

Technique 80%

Pour continuer dans la pratique de la simplicité volontaire, il y a pour l’introduction du modèle sur le marché un seul moteur disponible. Il s’agit d’un 4-cylindres turbo 1,4 litre de 147 chevaux qui offre 184 lb-pi de couple. Contrairement à nos voisins américains, qui peuvent uniquement obtenir une boîte manuelle dans la version de base, chez nous, toutes les versions se servent d’une boîte manuelle à six rapports ou automatique à huit vitesses. Il y a au moins une caractéristique qui a tenu compte de notre marché. À noter aussi que la Jetta se contente d’essence à indice d’octane de 87 pour fonctionner. Ce qui est une bonne nouvelle. Pour ceux qui veulent un peu plus de puissance sous le pied droit, il y aura vers la fin de l’année ou quelque part l’hiver prochain une version GLi qui va se parer d’un moteur 4 cylindres 2,0 litres turbo de 220 chevaux. Un modèle qui a généralement la cote chez nous.

Au volant 85%

Malgré un style général qui a perdu de sa superbe, la conduite elle demeure à la hauteur des attentes. Le petit 4-cylindres donne l’impression d’être plus gros qu’il ne l’est en réalité. Les boîtes de vitesses tirent le meilleur parti de la mécanique avec une excellente consommation de carburant qui s’est terminée à 6,7 litres de moyenne lors de notre première rencontre avec la voiture. Le couple arrive tôt et est généreux. La rigidité de la plateforme MQB donne de l’aplomb à la conduite. Malgré son format modeste, le moteur ne manque pas de cœur. Il faut noter aussi le grand silence de roulement et une certaine autorité accordée généralement à des modèles de voitures plus imposantes. En dépit d’un certain embourgeoisement, la Jetta conserve un réel plaisir de conduire. Dans la version Execline, vous aurez le choix de différents modes de conduite : Eco, Normal, Sport et Custom. Dans tous les modes, sauf Sport, la direction est un peu légère (comme les aiment les Américains), ce qui lui confère un peu de flou. En mode Sport, le volant se raffermit, offrant une sensation et une rétroaction plus dynamiques. Le mode Custom permet de mettre le moteur et la boîte de vitesses en mode Normal et de choisir Sport pour la direction sans pénaliser la consommation de carburant. Le mode Sport a été le seul utilisé. Côté visibilité, le tableau de bord est bas et le pilier A, étroit, ce qui permet une vue non obstruée de la route. De même, la caméra de recul de série facilite la vie. En ce qui concerne le confort, les sièges avant sont maintenant plus confortables que les sièges de l’ancienne génération et il y a une tonne d’espace pour les sièges arrière, qui sont capables d’accueillir trois adultes avec une relative aisance.

Conclusion 80%

Alors oui ou non, cette Jetta? Nous y allons avec un oui, car elle possède encore ses gènes de conduite qui en font toujours une voiture agréable. Nous regrettons seulement son style trop commun qui se fond dans le décor grisonnant des berlines compactes. Et pour ne pas aider la cause, les couleurs disponibles se comptent en 12 nuances de gris, blanc ou noir. Il faut aller dans une version R (plus chère, naturellement) pour avoir droit à un peu de fantaisie.

Forces

Silence de roulement

Qualité de construction

Excellente économie de carburant

Plus d’espace

Faiblesses

Style insipide

Direction un peu légère