Volkswagen Jetta 2020

VW Jetta 2020

Une nomenclature, diverses personnalités

Les ventes de Volkswagen Jetta le confirment : américaniser la septième génération de la compacte allemande était la bonne décision. En effet, au moment d’écrire ces lignes, au Québec, les ventes de la berline étaient en augmentation de 64 % par rapport à l’année précédente. C’est encore plus impressionnant lorsqu’on considère que les ventes des automobiles sont actuellement en chute libre partout à travers le pays (au profit des VUS)!

Tour du propriétaire 75 %

Au moment de redessiner sa compacte, VW profitait de la légendaire page blanche et aurait pu présenter quelque chose d’excitant, d’innovateur. Ce ne fut pas (tellement) le cas. Plutôt, les designers ont accouché d’une silhouette à la fois sobre et reconnaissable, qui ne choque pas et qui sait plaire à la masse. Autrement dit, c’est du déjà-vu. Un déjà-vu puisé chez les concurrentes (pensez Hyundai Sonata), mais également inspiré des cousines Audi A3 et A4, par exemple pour l’arrière-train.

Entre les trois versions grand public de la Jetta Comfortline, Highline, Execline , on décèle peu de différences, outre peut-être les roues de 17 pouces qui équipent exclusivement cette dernière. Cela dit, et comme pour plusieurs modèles VW, l’optionnelle R-Line ajoute un peu de piquant à la berline, d’abord visuellement, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, de même que sur le plan mécanique, avec une suspension sport et un différentiel avant électronique.

Tout ceci, c’est bien. Mais pour réellement s’amuser au volant d’une Jetta, il faut choisir la variante GLI. Et ce, même si campée plus près du sol, avec sa calandre noire en nid d’abeille traversée d’une ligne rouge, son toit lui aussi noirci, ses roues de 18 pouces et un subtil aileron arrière, la seule vraie sportive de la famille joue davantage la carte du sleeper que celle d’une vedette des Rapides et Dangereux.

Vie à bord 85 %

Je me rappelle : en 2010, j’avais fait l’essai du Land Rover Range Rover équipé de l’un des premiers cockpits numériques. Eh bien, ça aura pris moins d’une décennie avant que cette technologie ne se retrouve à bord des automobiles bon grand public, comme c’est le cas pour les Jetta Execline et GLI.

De pair avec un écran de huit pouces (6,5 pouces pour la Comfortline), des sièges revêtus de cuir (du similicuir pour la Highline), des matériaux de haute qualité et une longue liste d’équipements de série, on se rapproche dangereusement du luxe offert par l’univers d’Audi…

Si les dimensions extérieures de la Jetta ont (encore!) pris de l’expansion, curieusement, l’habitacle a quant à lui un peu rétréci. Du coup, le dégagement aux jambes en souffre, tandis que le coffre perd presque deux litres cubes. Cela dit, la VW Jetta demeure l’une des plus spacieuses de sa catégorie, à peine devancée par la Civic – mais alors, de très peu.

Technique 85 %

Le cœur de la VW Jetta est un petit 4-cylindres de 1,4 litre générant 147 chevaux. C’est pas mal lorsqu’on considère que l’ancien moteur 5 cylindres de 2,5 litres des VW Golf/Rabbit de la dernière décennie développait à peine trois chevaux de plus. Mieux encore : 184 lb-pi vous attendent dès les 1400 tr/min, le tout doublé d’une excellente cote de consommation. La majorité des VW Jetta sont livrées avec la boîte automatique à huit rapports, mais la manuelle six vitesses s’offre pour toutes les versions.

Puisque la Jetta partage désormais sa plateforme d’assemblage (la MQB) avec la Golf, sa variante de performance a pu emprunter les joujoux mécaniques de la GTI. La GLI reprend donc le 4-cylindres turbo de 2,0 litres, lui-même jumelé, au choix, à la manuelle six rapports ou à l’automatisée DSG sept rapports. Du coup, ce sont 228 chevaux qui sont envoyés aux roues avant au moyen du différentiel à glissement électronique Vorderachsquersperre – VAQ, pour les intimes.

Ajoutons que la GLI est livrée avec le contrôle dynamique de châssis et la direction à assistance variable de la GTI, de même que l’ensemble de freinage de la Golf R – avec disques avant ventilés de 13,4 pouces, s’il vous plaît. Par contre, si la GLI profite du superbe volant à base plate, elle doit composer avec des sièges avant qui lui sont propres et qui, malheureusement, supportent un peu moins que ceux trouvés dans la GTI.

Au volant 85 %

Avec autant de couple disponible si rapidement, la Jetta n’a pas de misère à quitter la ligne de départ. Mais elle s’essouffle rapidement, comme lors des manœuvres de dépassement. De même, sa direction est d’une légèreté et ses éléments suspenseurs sont d’une mollesse encore jamais vues sur une VW Jetta. Au moins, la rigidité de la caisse est excellente et un sélecteur de conduite permet de raffermir certains paramètres des versions Execline, celles équipées en R-Line et, évidemment, de la GLI.

Cela dit, si l’américanisation de la compacte allemande se fait (bien) sentir derrière le volant, le cas est tout autre pour la GLI : la direction est vive, la tenue est superbement balancée, la puissance est idéale… Bref, et pour la première fois dans l’histoire de la GLI, nous avons vraiment affaire à une GTI munie d’un coffre. Avouez : le compliment est de taille!

Conclusion 82,5 %

Si les ventes de la Jetta vont si bien, c’est que Volkswagen donne au peuple ce que le peuple veut. La version de base est une véritable aubaine, la variante Execline offre un incroyable niveau de luxe pour le prix (presque une alternative à une Audi) et la GLI est l’une des berlines les plus agréables à piloter du marché à pareille étiquette.

Forces

Agrément de conduite (GLI)

Luxe (Execline)

Aubaine (Comfortline)

Faiblesses

Comportement plus « américanisé »

Allure généraliste

Absence des sièges de la GTI sur la GLI