Volkswagen New Beetle 2006

Volkswagen New Beetle

Originale au coton

S’il existe une voiture qui a connu une carrière en dent de scie, c’est bien la New Beetle. Lors de son inauguration en 1998, elle a intéressé, ou au moins intrigué, tout conducteur automobile âgé de 17 à 77 ans. Les ventes ont chuté dramatiquement jusqu’à ce que la version cabriolet soit introduite, puis elles ont repris un deuxième souffle, mais rien de comparable avec les résultats des premières années. Étiquetée voiture de femme, la New Beetle souffre énormément de son image, sans parler de la piètre réputation de VW en matière de fiabilité. L’effet « le fun », qui faisait sourire ceux qui la croisaient du regard, est totalement disparu, si bien que certains concessionnaires ne veulent même plus en garder en inventaire.

Carrosserie – Pour la première fois de son histoire, la New Beetle subit quelques changements esthétiques, qui devraient lui permettre, selon les dirigeants de Volkswagen, de prolonger sa carrière de quelques années. Si discrètes soit-elles, ces modifications se traduisent par de nouveaux pare-chocs, de nouvelles ailes, des phares et feux arrière redessinés, ainsi que des jantes au style différent. Des modifications plus visibles auraient pu attirer le regard de nouveaux acheteurs; malheureusement, je suis prêt à parier que la grande majorité n’y verra que du feu.

Habitacle – La New Beetle, c’est la bagnole que l’on adore lorsqu’on est installé à l’avant, et que l’on déteste en prenant place sur le banc de parc situé à l’arrière. Les sièges avant proposent un confort étonnant, ainsi qu’un bon soutien à tous les niveaux. Le levier servant au réglage vertical de l’assise est un charme à l’utilisation, contrairement à cette damnée molette, qu’il faut tourner sans cesse pour ajuster le dossier. Toutefois, ces commandes permettent d’obtenir une excellente position de conduite. La planche de bord, inchangée depuis le début, brille toujours par son esthétisme et sa simplicité. Parmi les irritants, on dénote des porte-gobelets souvent inutilisables, ainsi qu’un tachymètre difficile à lire, parce que trop petit.

Mécanique – Cette année, la New Beetle se débarrasse finalement du moteur 2 litres, qui cède sa place au 5-cylindres de 2,5 litres qui loge sous le capot de la nouvelle Jetta. D’une sonorité typique, ce moteur permet des performances finalement adéquates, qui combleront d’emblée les acheteurs. La version 1.8T disparaît aussi du catalogue, et sera remplacée prochainement par la 2.0T, développant 200 chevaux. Quant à l’infatigable TDI, il est reconduit sans changement, mais uniquement dans le coupé.

Comportement – La New Beetle, malgré les millions de choses qui ont été dites à son sujet, demeure ce que j’appellerais un secret bien gardé, au sein de la gamme Volkswagen. Son long empattement, sa suspension bien calibrée et sa direction aussi précise que directe, lui confèrent un comportement routier dynamique, presque sportif. La prise de roulis est réduite au minimum et le survirage ne peut survenir qu’en conduisant à la façon des kamikazes. Quant au freinage, il est fidèle à la réputation du constructeur en la matière, c’est-à-dire excellent.

Conclusion – Malgré de bons ingrédients, la New Beetle est d’abord une question de mode. Elle a énormément plu pendant quelques années, et s’est fait boudée par la suite. Rappelez-vous de l’époque où les boutiques Original au Coton faisaient des affaires d’or. Tout le monde se baladait en ville avec des cotons ouatés aux couleurs voyantes, en affichant fièrement le gros logo de la marque. Aussi originaux que ces vêtements aient pu être, ils se sont par la suite rapidement démodés, au point de devenir un symbole de « kétainerie ». Les boutiques ont fermé leurs portes, et personne ne les pleure aujourd’hui. La New Beetle n’est heureusement pas rendue là, mais encore quelques années, et ça va y être. Dommage.

Forces

Comportement routier relevé

Motorisation de base enfin adéquate

Version TDI

Excellente finition

Garantie sérieuse

Faiblesses

Voiture démodée

Places arrière à faire sacrer

Modifications esthétiques discrètes

Facture salée (cabriolet)

Fiabilité encore problématique