Volkswagen New beetle 2010

Volkswagen New Beetle

Fleur de macadam

Je me souviens très bien de son lancement, en 1998. Toutes les voitures avaient été disposées dans une clairière : un tapis de New Beetle multicolores qui étincelaient au soleil comme des Smarties géantes. On aurait dit une scène d’Alice au pays des merveilles !

Aussitôt la voiture mise en vente, les nouveaux acheteurs se sont mis à s’envoyer la main quand ils se croisaient sur la route. Une fraternité s’est spontanément formée. Était-ce la nostalgie d’une auto qui a fourni tant de loyaux services à d’anciens cégépiens ? Était-ce le soulagement de voir que les stylistes n’avaient pas raté leur coup en osant revisiter la légendaire Coccinelle ?

Carrosserie Des années plus tard, l’effet de nouveauté s’est, bien sûr, estompé; mais ne trouvez-vous pas que la New Beetle a toujours l’air aussi moderne ? Et toujours aussi coquine ! Elle a beau avoir des racines qui remontent au Troisième Reich, elle se promène encore avec une calandre enjôleuse qui n’a pas pris une ride. Mais pour combien de temps encore ? Dans son catalogue 2010, VW n’annonce rien de neuf vraiment. Que ce soit le coupé ou le cabriolet, les deux versions n’ont droit qu’à la livrée Comforline.

Habitacle Pour un intérieur censé charmer les abonnés de Décormag, il me semble qu’il y manque de chaleur. Les plastiques utilisés sont froids et durs. Oui, il y a des éclairs de design un peu exubérants, mais ils sont trop parcimonieux. La smart et la MINI sont plus folichonnes. Par ailleurs, vive les serrures puisqu’on peut verrouiller la boîte à gants, la trappe à skis et toutes les portières et portillons qui truffent la coque.

Le toit de la décapotable se dégrafe sans problème du pare-brise. L’abaissement total se fera à la main ou électriquement, selon l’option choisie. La toile se range en accordéon sur le dessus du coffre et, franchement, ce n’est pas joli. L’armature reste visible et on imagine facilement la tonne d’insectes qui auront la mauvaise idée d’aller mourir dans les interstices. D’où l’obligation d’utiliser la housse protectrice. Comme les autres décapotables dissimulent leur toit dans le coffre, la NB nous impose cette fastidieuse opération.

Au moins, on peut s’attendre à un coffre généreux puisque la toile couche dehors. Oubliez cela ! D’abord, l’embrasure est minuscule – il existe des ailerons plus gros que ce hayon ! – et, ensuite, l’espace de rangement ovale permettra d’y mettre surtout les valises en forme de ballon de football. Heureusement, la banquette est rabattable sur le coupé (le cabrio se contente d’une trappe).

Mécanique Fini les tentatives de jazzer les performances, on en reste au moteur à essence à 5 cylindres de 2,5 litres de 150 chevaux, associé, au choix, à une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports ou à une automatique Tiptronic à 6 rapports. Des aides électroniques rassurantes sont tout de même au rendez-vous.

Comportement La New Beetle a provoqué un glissement de clientèle. Même si Volkswagen n’aime pas le claironner, la clientèle est majoritairement féminine. Les formes rondes ? Les couleurs pimpantes ? Le vase à fleur accroché au tableau de bord depuis la renaissance ? Chose certaine, une New Beetle est « cute » et, du coup, je connais plus d’un homme qui l’éviteront sciemment à cause de son côté bonbon fleuri…

Cet empilage de cercles conquiert l’œil mais suscite des bizarreries dans l’habitacle. L’arc du pare-brise oblige le tableau de bord à vivre avec une profondeur inhabituelle. Que d’espace perdu. À l’arrière, en revanche, c’est de l’espace gagné pour les deux passagers de la banquette, du moins au plan du dégagement crânien; pour leurs rotules, priez un peu.

Sur la route, la décapotable émet des craquements auxquels on s’attendait. Enfin, on pouvait toujours espérer qu’il n’y en aurait pas, mais on déchante rapidement. On ne les entend plus, remarquez, dès qu’on file à bonne vitesse ou qu’on allume la sono. Quant à l’étanchéité dans un lave-auto, tenez-vous loin des glaces…

Mais tout n’est pas perdu : malgré son allure pas sérieuse, la New Beetle colle à la route avec une nette habilité. Une fois vaincue l’étrange position de conduite et la visibilité aléatoire, on se surprend à avoir du plaisir au volant.

Conclusion L’attrait d’une New Beetle, pour moi, se limite à sa résurrection réussie et à son allure amusante. Le reste me laisse perplexe. Le coupé n’est guère pratique, alors imaginez le cabriolet ! J’ignore quel avenir VW réserve à la New Beetle mais, personnellement, je choisirais de porter ma fleur à la boutonnière.

Forces

Silhouette encore originale

Comportement routier qui surprend

Faiblesses

Formes qui entraînent une praticabilité limitée

On dirait que même VW se demande quoi faire avec ce modèle…