Volkswagen Passat 2018

Essai routier – VW Passat –

VW Passat 2018

Par Antoine Joubert

Getaway Car?

Les berlines intermédiaires vendent moins. Beaucoup moins. Et encore plus au Canada, où les acheteurs n’en ont que pour les VUS et les multisegments. Pourtant, les efforts déployés par les constructeurs afin d’offrir des voitures compétitives sont ahurissants. Cela inclut Volkswagen qui, depuis maintenant six ans, nous sert une Passat à saveur américaine, visiblement mieux adaptée aux besoins des acheteurs que les modèles d’ancienne génération, plus onéreux.

Tour du propriétaire (70 %)

Évidemment, la Passat telle qu’on la connaît est en fin de carrière. Encore un an ou deux, et on la remplacera sans doute par une nouvelle génération, elle aussi conçue et développée pour le marché nord-américain. Mais il faudra avant cela voir arriver la nouvelle Jetta, dont le lancement initialement prévu pour cet automne a été retardé. De son côté, la Passat nous revient inchangée. Enfin presque. Mêmes lignes génériques, sans éclat, lesquelles ont l’avantage de bien vieillir, mais certainement pas d’impressionner la plèbe. On ne se contente en fait que de modifier les roues de la version Comfortline et d’ajouter à la gamme une version GT à moteur V6 dont la production débutera en fin d’année.

Vie à bord (80 %)

Extrêmement spacieuse, la Passat ne propose pas non plus un habitacle visuellement très impressionnant. La finition est irréprochable tout comme la qualité d’assemblage, mais disons que la présentation est aussi excitante qu’une tranche de pain blanc. Pour un peu de « folie », il faut minimalement opter pour la version Highline, où une sellerie de cuir deux tons nettement plus riche est possible. Bien installé au volant, le conducteur profite d’un siège et d’un environnement extrêmement confortable, digne de celui d’une berline encore plus huppée. L’ergonomie comme la position de conduite sont parfaites et les commodités sont plus nombreuses que jamais. Les technophiles pourront sans doute se plaindre de la présentation graphique conservatrice de l’écran central, mais ils apprécieront en revanche la présence d’un équipement très à jour en matière de connectivité.

Technique (80 %)

Nouvellement assemblée à l’usine de Silao, au Mexique, la Passat ne change que peu sur le plan technique. On aurait souhaité voir apparaître la transmission intégrale, surtout en considérant la disparition pour 2018 de la berline CC, mais en vain. Toutefois, Volkswagen remplace cette année le 4-cylindres de 1,8 litre par un nouveau 2-litres turbocompressé ne produisant que sept chevaux de plus que son devancier, mais qui innove sur le plan technique. On a notamment modifié le processus de fermeture des soupapes et augmenté à 11,7:1 le taux de compression, de façon à réduire considérablement la consommation de carburant. Le couple maximal livré entre 1450 et 4200 tours/minute a quant à lui été augmenté de 12 % par rapport au précédent moteur, un avantage non négligeable. Besoin de plus de puissance? Alors le V6 de 3,6 litres est toujours au catalogue, proposant un couple et une souplesse incroyables.

Au volant (85 %)

Loin d’être compacte, la Passat livre le meilleur d’elle-même sur de belles routes sinueuses ou sur l’autoroute pour de longs trajets. Voyageur de commerce, cette voiture est sérieusement à considérer, d’autant plus qu’avec le 4-cylindres, la consommation se situe sous la barre des sept litres aux 100 kilomètres sur route. Stable, solide, confortable et dotée d’une direction très précise, cette berline impressionne aussi par sa tenue de route. Ironiquement, vous percevrez un petit effet de rebond de la suspension sur route cahoteuse, plus particulièrement avec le V6, dont le poids est plus important. Rien d’agaçant, au contraire, puisque cela contribue au confort. Mais l’effet est curieux. Comme seul irritant, il faut toutefois mentionner l’absence d’un bouton pour désactiver l’antipatinage, ce qui, en certaines situations, peut réellement devenir problématique.

Conclusion (80 %)

Elle n’est pas aussi jolie que la Mazda6, pas aussi moderne que la dernière Camry et ne propose malheureusement pas l’avantage de la transmission intégrale comme la Legacy. Par contre, son comportement, son niveau de confort et son habitacle spacieux font d’elle une berline extrêmement appréciable au quotidien. Voleur de banque, considérez-la également, puisqu’il s’agit d’un getaway car parfait! Or, on dit toutefois qu’elle est plus difficile à voler que par le passé!

Forces

• Confort
• Comportement routier
• Qualité de construction et de finition
• Faible consommation sur route (4 cyl.)

Faiblesses

• Pas de transmission intégrale
• Présentation extérieure très américaine
• V6 un peu gourmand