Volkswagen Tiguan 2009

VW Tiguan

Le meilleur pour la fin

Plus de dix ans après ses principaux concurrents, Volkswagen se décide enfin à entrer dans l’arène des petits utilitaires avec le Tiguan. Ce nom un peu bizarre est un amalgame des mots « tigre » et « iguane » qui allient la force et le côté passe-partout. Plutôt que de tenter de réinventer le segment, Volkswagen a misé sur un modèle connu en Europe, la Golf Plus, pour jeter les bases du Tiguan. Ensuite, pour éviter la confusion, les concepteurs lui ont modelé des contours qui s’inspirent eux du Touareg. Il faut également admettre que le moment est bien choisi pour présenter ce type de véhicule. Les parts de marché des gros utilitaires continuent de fondre comme neige au soleil, et les petits utilitaires eux ont la cote. Les ventes depuis 2007 seulement ont augmenté de 24 % au Canada. C’est donc un moment bien choisi pour Volkswagen qui amène un nouveau joueur pour faire la lutte au RAV4, CR-V et Nissan Rogue de ce monde. Il est vrai que Volks arrive un peu tard à la fête, mais l’attente en valait la peine et le petit frère du Touareg n’a pas déçu.

Carrosserie

Le physique du Tiguan a fait tourner bien des têtes lors de son lancement. Le premier mot qui me vient à l’esprit pour le décrire est : sympathique. Le bas de calandre est joliment dessiné, les optiques sont souriantes et bien proportionnées. Les proportions à l’arrière sont aussi agréables à l’oeil, toujours des formes douces et équilibrées. Les rétroviseurs, très ronds, contribuent à donner un air gentil à ce petit utilitaire citadin. Ses flancs se caractérisent également par une belle alternance de lignes concaves et convexes. La poupe ne peut, elle, cacher son appartenance à la lignée Volkswagen avec ses feux ronds qui s’inscrivent dans les hautes et puissantes épaules de ce véhicule. Pour faciliter l’accès au coffre, le hayon descend très bas jusqu’au pare-chocs. La version de base, baptisée Trendline, ne se prédestine pas vraiment au tout-terrain avec ses roues motrices avant, mais propose un équipement de base suffisamment complet. Un brin plus chère, la version Confortline comptera pour près de 70 % des ventes, selon les pronostics de Volkswagen Canada. Enfin, la variante Highline propose un luxe flatteur avec cuir, chaîne audio Dynaudio, jantes de 18 pouces spécifiques et autres. À noter aussi que chaque version est chaussée de jantes différentes, 16 pouces pour la version Trendline, 17 pouces pour la Confortline et 18 pour la Highline, une manière simple de distinguer les modèles.

Habitacle

S’il y a un domaine dans lequel Volkswagen est souvent en retrait par rapport à la concurrence, c’est celui de l’habitacle, peu inspiré. En général, la finition est excellente, et l’ergonomie, soignée, mais cela ne va pas plus loin. Le Tiguan ne fait guère mieux, mais il faut souligner que beaucoup d’efforts ont été faits. Par exemple, le toit ouvrant traditionnel est remplacé par un toit panoramique entièrement vitré et à l’ouverture généreuse. Cette caractéristique, à elle seule, égaye tout l’habitacle toujours de noir vêtu. Ce toit est offert sur les versions Confortline et Highline. En ce qui concerne l’ergonomie générale, elle est très proche des autres produits VW comme la Golf ou la Jetta avec des ouïes rondes pour l’aération et des commandes idéalement placées. L’habitabilité est particulièrement intéressante, notamment à l’arrière, avec un espace aux jambes généreux; mais il ne faut pas oublier que le Tiguan est plus grand que la plupart de ses concurrents.

Un seul bémol : on peut reprocher à la version de base un certain manque de raffinement comme le volant en plastique qui fait bon marché.

La deuxième révolution pour Volkswagen se fait au chapitre du système multimédia. Le fabricant a finalement opté pour un brin de modernisme dans son approche. L’ensemble multimédia, offert en option, intègre notamment une caméra de recul avec lignes d’orientation, un lecteur de carte SD, des haut-parleurs Dynaudio (comme Volvo), un écran tactile de 6,5 pouces et un disque dur de 30 gigaoctets (avec 20 gigaoctets pour la musique). Vous obtenez en plus une entrée auxiliaire pour brancher un lecteur MP3 ou un iPod et un lecteur de DVD vidéo. L’opération de l’écran tactile est intuitive, et son esthétique, bien pensée. Même l’écran a été traité pour éviter les traces de doigts.

Mécanique

Sous le capot, VW a opté pour la simplicité. Une seule mécanique sera offerte. Il s’agit de la 2e génération du moteur à 4 cylindres de 2 litres Turbo qui développe toujours 200 chevaux. En modèle de base, il peut être associé à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports qui pourrait être plus agréable à manier, et dans les autres versions, une efficace boîte automatique à 6 rapports transmet la puissance aux quatre roues. Nous avons naturellement demandé aux gens de Volkswagen si une version à motorisation diesel, comme en Europe, faisait partie du cahier des charges. Pas avant 2011, selon VW. La demande a été faite, mais pour le moment, le moteur diesel qui alimente le Tiguan en Europe n’est pas conforme aux normes d’émissions polluantes en vigueur en Amérique du Nord.

Comportement

Comme la majorité des produits Volks, les mots rigueur et efficacité arrive en tête de liste au moment de prendre le volant. Le compromis entre le confort et le comportement est au-dessus de la moyenne. Les suspensions bien calibrées font preuve d’une agilité surprenante. Le silence de roulement est appréciable, et la tenue de route, sans faute. Équipé du système 4Motion du type Haldex, il fonctionne en transmission intégrale permanente dont la répartition du couple varie selon l’utilisation et le terrain. En temps normal, 90 % du couple est transmis à l’avant, et 10 %, à l’arrière. En cas extrême toutefois, presque 100 % peut être attribué à l’essieu arrière. Le freinage et la direction ne font l’objet d’aucune critique. Mon seul hic va au frein à main électrique, il faut un certain temps pour s’acclimater à sa logique de fonctionnement. Surtout qu’il est doublé d’une assistance au démarrage en côte ! L’habitabilité est bonne à l’avant comme à l’arrière, sauf dans le coffre qui n’offre que 395 litres, sous la moyenne pour un véhicule de cette catégorie. En revanche, il y a un pneu de secours pleine grandeur. Si vous avez à faire un stationnement en parallèle, le système ParkAssist le fait pour vous avec caméra de recul qui vient en aide, il faut par contre être patient, le système n’est pas aussi rapide qu’un conducteur habitué à cette manoeuvre.

Conclusion

Honda Toyota et Nissan vont voir de l’allemand dans leur soupe au cours des prochain mois. Volkswagen a fixé à 7 000 exemplaires ses objectifs de ventes pour la première année au Canada. À en juger par notre première prise en main, c’est un objectif tout à fait réalisable car le prix demandé est réaliste et la conduite à la hauteur des produits allemands.

Forces

Comportement routier

Moteur brillant,

Équipement à la pointe

Habitabilité

Faiblesses

Frein à main peu pratique

Options onéreuses et nombreuses,

Coffre un peu à l’étroit