Volvo S80 2006

Volvo S 80

Une étoile pâlissante

Il semble que la Volvo S80 soit victime d’un sort bien ingrat chez Volvo. Celle qui, à l’aube du XXIe siècle, a contribué à changer l’allure préhistorique de ces voitures suédoises semble laissée à elle-même au sein de la gamme de ce constructeur.

Carrosserie

Devant le peu d’intérêt des consommateurs, Volvo a décidé de réduire l’offre à un seul modèle et une seule configuration. Pour 2006, la traction intégrale est maintenant offerte en série et la version T6 a été retirée du marché. Cette traction intégrale baptisée Instant Traction a fait le tour de la famille chez Volvo. Sa technologie, qui permet une réponse plus rapide de la puissance du moteur aux roues arrière, a d’abord vu le jour sur la XC90 à moteur V8 et son efficacité est remarquable. Par ailleurs, il n’y a aucun changement physique notable.

Habitacle

Demandez à un propriétaire Volvo pourquoi il a fait l’acquisition d’une S80 et la grande majorité vous répondra que c’est la sécurité qu’inspire le véhicule qui a fait pencher la balance. En plus des coussins gonflables latéraux pour le conducteur et le passager avant, des coussins de tête pour tous les passagers et le système SIPS de protection contre les collisions latérales, la S80 compte également sur des appuie-tête avec système anti-coup du lapin et des points d’ancrage pour sièges d’enfants conformes aux normes ISO-FIX. C’est le nec plus ultra de la sécurité passive, sans parler des résultats parfaits dans tous les tests de collision de la planète. Il ne faut pas passer sous silence le savoir-faire légendaire des Suédois en matière d’ergonomie : tout dans ce véhicule tombe sous la main et les sièges sont encore parmi les plus confortables sur le marché. Pour 2006, les deux groupes d’options qui étaient offerts l’an dernier ont été remplacés par un seul, plus luxueux : le groupe Prestige qui vous soulagera de 3 900 dollars.

Mécanique

L’offre est réduite à sa plus simple expression cette année. Avec la disparition du modèle T6, la S80 AWD est maintenant livrée avec le moteur 5 cylindres 2,5 litres avec un turbocompresseur à basse pression développant 208 chevaux. Ce moteur qui se retrouve aussi dans la populaire S60 est combiné à une boîte automatique Geartronic à cinq rapports. Personnellement, je trouve que c’est une excellente décision de Volvo, car non seulement la version T6 était plus dispendieuse, mais il s’agissait aussi du modèle le moins intéressant. Malgré ses 268 chevaux, le moteur était poussif et mal géré par une boîte automatique paresseuse.

Comportement

La S80 est un endroit où il fait bon vivre. Fidèle à l’approche scandinave, cette grande berline offre confort et simplicité. Sans être germanique, l’expérience au volant est très satisfaisante. Avec une combinaison de suspension assez ferme et de sièges moulant à souhait, la S80 distille juste ce qu’il faut de stabilité et de sécurité sur la route. On peut toutefois lui reprocher une direction qui manque de vivacité et n’offre que peu de retour de sensations de la route. Une escapade sur des routes secondaires en moins bon état révèle également une réaction un peu sèche de la suspension. Mais l’ambiance feutrée est très appréciée.

Conclusion

Comment expliquer le déclin d’une voiture comme la S80 ? Il faut regarder du côté de sa petite sœur, la S60, qui offre une plus grande variété de produit à meilleur prix dans un emballage qu’il est bien souvent difficile de différencier avec une S80. C’est pourquoi bien peu de gens sont prêts à débourser 10 000 dollars supplémentaires pour avoir une voiture qui n’a rien de plus (ou très peu) qu’une S60. Volvo devra donner une nouvelle vocation à la S80 ou l’éliminer, car sous sa forme actuelle, elle est vouée à l’échec.

Forces

Sièges et habitacle très confortables

Très haut indice de sécurité

Tenue de route rassurante

Système AWD efficace

Faiblesses

Direction engourdie

Important diamètre de braquage

Fiabilité problématique

Qualité variable du service après-vente