Volvo S80 2011

Volvo S80

Entre deux eaux

Revue en 2007 à l’occasion de sa 2^e métamorphose, la S80 poursuit son petit bonhomme de chemin en 2011 sans coup d’éclat. Normal : en plus de concentrer ses efforts sur la nouvelle S60, le constructeur doit aussi encaisser une transition entre Ford, son ancien maître, et le chinois Zhejiang Geely Holding Group, son nouveau.

Carrosserie Le lancement de la première génération en 1999 a célébré le départ des formes bêtement rectangulaires pour embrasser un design résolument moderne. Pour Volvo, c’était une révolution totale. Par rapport à la concurrence, c’était enfin se mettre un peu à niveau. En termes de gabarit comparable, songez à une Acura RL.

Habitacle On s’extasie toujours sur le confort des sièges de Volvo. Ils offrent un agréable cocktail de soutien et de chaleur, les effets douillets, sportifs et thérapeutiques conjugués ensemble. Le cuir, les phares au xénon, les nobles incrustations de bois rare et une climatisation à double zone sont de série. Les options concernent de jolies gâteries comme les systèmes de navigation, de communication et de divertissement, toujours spectaculaires dans leur efficace sobriété (hormis la navigation, d’utilisation pas si intuitive qu’on le souhaiterait).

Mécanique Trois versions, trois engins. D’abord un 6-cylindres en ligne de 3,2 litres de 235 chevaux. Un deuxième, toujours en ligne, mais de 3 litres et turbocompressé (T6) bon pour 281 chevaux. Enfin, un puissant V8 de 4,4 litres de 311 chevaux. Bien que la majorité des concurrents directs privilégient la propulsion, la S80 persiste et signe en restant une traction. Pour les plus sceptiques (et les acheteurs des modèles T6 et V8), la transmission intégrale est standard. Les trois engins utilisent une boîte de vitesses automatique Geartronic à 6 rapports, tandis que la suspension adaptive Four-C, qui procure au pilote un choix de calibrage pour les amortisseurs, est facultative.

Comportement Des concurrentes comme l’Audi A6 et la BMW Série 5 éclipsent, et de loin, la S80 quand on compare le plaisir au volant. Par contre, elles coûtent plus cher que la suédoise. En réalité, dans un créneau fort disputé, la S80 a acquis ses lettres de noblesse en misant sur deux atouts en particulier : la sécurité et un équipement sophistiqué. Non pas que les Suédois dédaignent la performance et le style. Leur maîtrise du turbocompresseur et du design stylisé est éloquente à cet égard. Dans les faits, plus précisément, la S80 équipée du V8 peut quand même boucler le 0 à 100 km/h en 6,5 secondes (et atteindre 250 km/h). Mais le souci de sauver des vies, à commencer par celles du conducteur et de ses passagers, fait passer la sécurité en premier. Et puisqu’il convient de garder les occupants en bonne santé, aussi bien leur donner du bon temps dans l’habitacle. D’où le soin maniaque qu’apportent les Scandinaves à intégrer des accessoires qui rendent l’information, le divertissement et le confort aussi importants, sinon plus, que la puissance. Et voilà pourquoi l’auto détecte pour vous les intrus dans vos angles morts, les zigzags sur la ligne blanche, la fatigue insidieuse et les risques imminents de collision. Sans oublier mon préféré, le PCC (Personal Car Communicator), un capteur qui vous avertit si, par inadvertance, vous avez oublié quelqu’un dans l’auto verrouillée. À la condition toutefois que son cœur batte encore…

Conclusion Le prix de la S80 plaide en sa faveur quand on le compare à ses rivales européennes et asiatiques. Elle distille une tenue de route confortable, mais sa peur maladive des accidents l’empêche d’être une vraie sportive. Et puis, bien qu’il en émane un luxe évident, il y a comme un léger décalage quelque part. Souvenez-vous des vieilles Volvo pas tuables. Elles avaient dans les tripes de l’huile de tracteur. Les Volvo modernes ont incroyablement progressé, mais on ne passe pas de terrien à citadin en criant ciseau.

Forces

Possiblement la berline la plus sûre sur le marché

Des efforts de design qui font honneur à l’imagination scandinave

Confort des sièges

Faiblesses

Pour s’éclater sur un chemin de campagne sinueux, on repassera

Moteur de 3,2 lires intrusif en accélération

Système de navigation qui manque de fluidité