Volvo S80 2016

Volvo S80

Oisive

Benoit Charette

Volvo a vendu en 2014 un nombre impressionnant de 68 S80 dans tout le Canada. Pas surprenant que cette berline se soit d’abord retrouvée dans notre rubrique des disparus de l’Annuel 2016. Elle est toujours là, mais nous savons cette fois que c’est la dernière année, car Volvo roule déjà des modèles de préproduction de la S90 qui viendra remplacer la S80 l’an prochain.

Tour du propriétaire

Ce vaisseau amiral a toujours cultivé la discrétion. Le genre de véhicule que l’on voit passer dans la rue et qui n’engendre aucune émotion. Volvo a tout de même raffiné le style au fil des ans pour l’amener plus près de la S60, le modèle le plus populaire de la famille. La voiture a progressivement abaissé son châssis en l’élargissant un peu pour donner un peu de gueule. Les pare-chocs allongés à l’avant comme à l’arrière renforcent cette impression. Les phares rectangulaires à l’avant et les feux ronds à l’arrière sont aussi devenus des traits de caractère qui font partie de l’historique du véhicule. Pour 2016, la S80 offre un nouveau dessin de roues dans tous les formats disponibles.

Vie à bord

Il faut connaître le côté épuré de la culture suédoise pour voir ce qui motive Volvo dans la conception de ses habitacles. Il faut d’abord donner un 10 sur 10 pour les sièges. Il s’agit, à notre avis, des plus confortables de l’industrie. Ils offrent à la fois confort, soutien, maintien et réglages idéals. Si vous avez à traverser l’Amérique en voiture, voici le meilleur candidat. Au chapitre de la présentation, tout est sobre et de bon goût, à l’image des Suédois, qui ne font jamais dans le clinquant. Le cuir qui habille les sièges est doux et souple, le tableau de bord demande un peu d’entraînement, mais les pictogrammes sont faciles à comprendre après quelques minutes. Les mélomanes apprécieront le système audio Harman Kardon offert en option. L’information de bord est transmise sur un écran central bien conçu.

Technique

L’offre est assez simple, elle se résume à une seule mécanique issue de la nouvelle technologie Drive-E. Il s’agit d’un moteur 4 cylindres de 2 litres qui fait 240 chevaux et 258 lb-pi de couple. Il est jumelé à une boîte automatique à huit rapports. Ce moteur est efficace et annonce une consommation moyenne sous la barre des 10 litres aux 100 kilomètres. Mais entre vous et moi, nous allons nous ennuyer de la musicalité des moteurs 5 et 6 cylindres, qui ont été balayés du revers de la main. La puissance n’est pas remise en cause, c’est l’émotion qui est retirée de l’équation.

Au volant

Voici pourquoi personne n’achète de Volvo S80. Conduire un corbillard est plus excitant. Rien, mais alors rien, dans cette berline ne soulève la moindre passion. Vous avez l’impression d’être assis dans une guimauve qui roule sur un nuage. Vous ne ressentez rien dans le volant, la communication avec la route est nulle, le moteur est tellement discret que vous pouvez faire du somnambulisme automobile et, en plus, la direction à huit rapports est d’une paresse maladive. Vous avez donc un véhicule d’un ennui mortel, et même avec toutes ses autres qualités, nous demeurons convaincus que 90 % des clients potentiels qui font l’essai d’un modèle sortent de la S80 en bâillant et vont voir ailleurs, mais en prenant avant une boisson énergisante pour se remettre de leur essai.

Conclusion

Avez-vous déjà raconté une bonne blague à un Suisse? Je parie qu’il n’a même pas esquissé un sourire. Les Suisses sont efficaces, mais ne semblent jamais avoir de plaisir dans la vie. Voilà comment nous pourrions résumer la S80, une voiture sérieuse, mais qui retire complètement l’émotion de l’équation. C’est comme le pain intégral de la méthode Montignac. Tout le monde sait que c’est bon pour la santé, mais personne ne veut en manger.

Forces

Ligne sobre et épurée

Excellente qualité de fabrication

Sièges hyper confortables

Faiblesses

Boîte automatique paresseuse

Aucune dynamique de conduite

Direction ankylosée