Acura TSX 2004

Acura TSX

Un anonymat qui surprend

Bon, soyons honnête ! En lançant sa nouvelle berline sport TSX à l’assaut des BMW de Série 3 et des Audi A4, Acura se trompe sans doute de cible. Il y a peu de chances qu’on trouve dans les concessionnaires Acura une clientèle qui envisage de faire l’acquisition d’une sportive allemande. On la verra plutôt dans les salles d’exposition de la concurrence japonaise en train de reluquer l’Infiniti G35 ou encore la Lexus IS 300. Mais reste que la personne qui optera pour la nouvelle TSX sera sûre d’une chose : elle aura entre les mains l’un des meilleurs rapports qualité-prix de la catégorie, allemandes et japonaises confondues.

Carrosserie

En s’insérant entre le coupé sport RSX et la berline 3.2TL, la nouvelle TSX à quatre portes d’Acura vient compléter la gamme du constructeur japonais. Elle présente un air de famille certain avec la RSX, au point que sur Sunset Boulevard, à Hollywood, où nous en avons fait l’essai, un automobiliste nous a lancé, interrogateur : « Est-ce la nouvelle RSX à quatre portes ? » La réponse est non. En fait, la TSX est issue de la Honda Accord vendue en Europe. Elle est assemblée sur une plateforme tout à fait différente de notre Accord et ne partage aucun panneau de carrosserie avec elle. Remarquez bien les lignes extérieures de la nouvelle berline : vous les retrouverez sur les prochains véhicules Acura. C’est presque dommage : très sobre, ce style ne laisse guère présager du comportement fougueux dont peut faire preuve la voiture…

Habitacle

Si l’extérieur de la berline en laisse plusieurs froids, son intérieur nous fait dire qu’elle mérite un deuxième, et même, un troisième regard. En fait, la voiture montre davantage son luxe quand on la regarde de près. À une qualité d’assemblage légendaire et à une fiabilité quasi indéfectible, se joint un équipement de série difficile à battre. Nous l’avons dit plus tôt, le catalogue d’Acura ne propose qu’une seule version de la TSX, mais elle comprend de série les sièges de cuir chauffants à l’avant – très confortables, soit dit en passant –, le toit ouvrant, les rétroviseurs extérieurs chauffants, le régulateur de vitesse, les commandes audio au volant, la climatisation bizone ainsi que les coussins de sécurité gonflables et les rideaux latéraux gonflables (une première pour Acura du Canada). Ne cherchez pas le système de navigation, cependant : il n’est offert qu’aux États-Unis. Et pas un mot encore de la part des dirigeants canadiens d’Acura sur son éventuelle arrivée chez nous. À l’arrière, la banquette se rabat 60/40, à plat si vous vous donnez la peine de retirer les appuie-tête. Le coffre, à lui seul, peut héberger jusqu’à 368 litres de marchandises, soit autant que l’Audi A4 et davantage que la BMW de Série 3 et la Lexus IS 300.

Mécanique

L’Acura TSX ne s’amène qu’en une seule version, dotée d’un moteur à 4 cylindres de 2,4 litres développant 200 chevaux et produisant un couple de 166 livres-pied. Pas de moteur V6 en vue, même si, du côté de Honda, l’Accord en reçoit un qui produit 240 chevaux. Pas de transmission intégrale non plus, contrairement à la concurrence allemande visée qui, d’ailleurs, mise sur la propulsion plutôt que sur la traction. Tout au plus, la TSX dispose, de série, des freins ABS, du programme d’assistance à la stabilité (VSA) et du système d’antipatinage (TCS), histoire de cimenter la relation entre la voiture et le bitume. La suspension est indépendante aux quatre roues, réglée à la mode « sport ». À prix égal, vous avez le choix entre la boîte de vitesses manuelle à 6 rapports ou l’automatique à 5 rapports avec mode SportShift.

Comportement

Surprise ! Sous des atours physiques plutôt austères se cache un comportement routier étonnant, quasi infaillible. La TSX ne craint pas les routes sinueuses qu’elle attaque au contraire solidement et avec vigueur. Prévisible, à la fois stable et agile, elle colle bien à la route grâce à ses pneus de 17 pouces, laissant au conducteur tout le loisir de manier avec enthousiasme le court levier de vitesses (modèle essayé). Cette boîte manuelle à 6 rapports courts et rapprochés se fait souple et précise, proposant une réponse instantanée, sans à-coup. Un vrai charme.

En situation paisible, le moteur se fait silencieux. Quand on le pousse un petit peu, il fait entendre une belle sonorité qui a ravi nos oreilles. Comme il renferme quelques éléments de magnésium, un matériau plus léger que l’acier et l’aluminium, le 4-cylindres permet à la voiture de se faire plus légère, plus athlétique en fait qu’elle ne le laisse paraître. Parlant d’apparence, même si elle n’en a pas l’air, la TSX bénéficie d’un coefficient de traînée relativement bas de 0,27. C’est moins que tous les concurrents japonais et allemands réunis, à l’exception de l’Infiniti G35 munie d’un aileron arrière. La stabilité, la précision et la motricité font partie des qualités indéniables de la voiture. Même sur les routes en lacets des montagnes, la voiture ne se désunit jamais et il faut vraiment adopter une conduite extrême pour prendre la TSX en défaut. Et même à la limite, elle réagit très progressivement et prévient bien à temps. Il faut remercier le système d’assistance à la stabilité du véhicule (VSA) et le système de contrôle de la traction (TCS) qui apporte une aide précieuse dans les situations extrêmes. Autre point positif, la boîte de vitesse manuelle à six rapports d’une homogénéité sans égale. J’affirme sans trop me mouiller qu’Honda aurait pu écrire le livre sur l’art de construire une boîte manuelle. Celle de la TSX offre une gradation serrée des six rapports. Pour ceux qui ont l’âme plus «zen» une transmission automatique séquentielle «sportshift» à cinq rapports est aussi disponible. Deux points à retravailler, les pneus Michelin d’origine montre un peu rapidement leur limite d’adhérence et le rayon de braquage limité vous donnera quelques maux de tête pour les manoeuvres serrées en ville.

Conclusion

Un peu comme si elle s’était assise entre deux chaises, la nouvelle TSX d’Acura, à 34 800 $, se montre moins coûteuse que ses concurrentes japonaises, mais plus équipée que la concurrence allemande de prix comparable. Malgré des lignes quasi anonymes, elle n’en mérite pas moins d’être considérée dans le lot comme une berline sport. Ne dit-on pas qu’il ne faut jamais se fier aux apparences ?

Forces

Tenue de route

Performances

Qualité de la finition et de l’assemblage

Faiblesses

Ligne un peu fade

Nouveautés

Nouveau modèle

-30-