honda Odyssey 2018

Publication: L’Annuel de l’automobile 2018

Sujet: Honda Odyssey 2018

Par Alexandre Crépault

Titre: Toujours la référence

Il y avait longtemps qu’on attendait du nouveau dans le segment des minivans. Certains ont même cru à la disparition imminente de la bonne vieille fourgonnette au profit des utilitaires à trois rangées. Mais tout pointe vers un retour en force du people-mover. La Chrysler Pacifica a lancé le bal en offrant la première fourgonnette hybride branchable. Honda emboîte maintenant le pas avec sa cinquième génération de l’Odyssey.

90 %

Tour du propriétaire

Contrairement aux nouveaux Pilot et Ridgeline, dont le design a été extrêmement modifié ces dernières années, l’Odyssey 2018 épouse plutôt la stratégie de l’évolution. Cette nouvelle mouture est plus basse, profite de lignes plus accentuées et fait disparaître le bas du pilier D pour lui donner l’air de flotter. Les roues de 18 ou 19 pouces sont de série, les lumières à DEL apparaissent au catalogue, tandis que les volets de la calandre sont désormais actifs pour ainsi améliorer l’aérodynamisme du véhicule. Derrière la carrosserie revisitée se cache une toute nouvelle structure qui entraîne plusieurs avantages notables, dont une meilleure rigidité de la caisse, un niveau de sécurité accru, une baisse de poids ainsi qu’une insonorisation améliorée du véhicule.

95 %

Vie à bord

Toujours aussi bien conçu, construit et fini, l’habitacle étale ses commandes dans une présentation plus compacte qu’auparavant et fait place à encore plus de rangement, comme si c’était possible. L’écran de huit pouces semble léviter au-dessus de la planche de bord et il est plus facile à utiliser qu’avant. Dieu merci, Honda a eu la brillante idée de ramener le bon vieux bouton qui contrôle le volume. En dessous, les commandes de la transmission ont troqué le pommeau traditionnel pour des boutons poussoirs. Ce n’est pas nécessairement plus simple à utiliser, mais c’est moins encombrant. Si jamais vous êtes de ceux qui se plaignent régulièrement de maux de dos, le siège conducteur réglable en 12 positions (10 sur la version de base), dont quatre juste pour l’ajustement lombaire, fera perdre des sous à votre ostéopathe, puisqu’il propose un excellent confort (mais peu de support latéral).

Parlant de places, celles de la deuxième rangée glissent facilement de gauche à droite sur des rails transversaux. Par contre, contrairement au système Stow ’n Go de Chrysler, qui permet de basculer les sièges du centre dans le plancher, l’Odyssey demande encore d’utiliser ses biceps pour retirer ces sièges du véhicule. Autre point négatif : on ne peut rabattre le dossier de ces fauteuils complètement à plat. Au moins, la troisième banquette signée Magic Seat se dissimule dans le plancher, comme chez la concurrence. La liste des équipements et des nouveautés est longue comme le bras, mais on peut au moins rendre hommage à Honda pour une chose : elle a pris soin d’instaurer un équipement de série très complet pour justifier le prix de base, qui frôle les 35 000 $. On apprécie aussi que l’aspirateur central ne soit plus limité qu’au modèle Touring, ainsi que certaines nouveautés telles que le système CabinTalk et CabinWatch, l’accès Wi-Fi et l’application How Much Further.

85 %

Technique

Honda innove et devance la compétition sur plusieurs points, mais peut-être pas autant que certains le souhaiteraient sur le plan de la mécanique. Par exemple, aucun mode d’électrification ne sera offert (hybride, branchable ou autre) et la transmission intégrale continue de briller par son absence (Toyota demeure le seul constructeur à l’offrir). Honda se contente plutôt d’améliorer la combinaison moteur-transmission existante avec le même arsenal qu’elle a introduit l’an dernier sur son nouveau Pilot. Le V6 de 3,5 litres est donc combiné avec une boîte automatique ZF à neuf rapports, la même qu’utilise Chrysler sur sa Pacifica. L’exception à la règle : une boîte automatique à 10 rapports, conçue par Honda elle-même et qui n’est guère plus grosse que l’ancienne 6-vitesses, réservée exclusivement au modèle Touring.

90 %

Au volant

Première impression derrière le volant : l’Odyssey de cinquième génération paraît plus légère et aisée à manœuvrer, carrément plus précise. D’un virage à l’autre, la solidité de la caisse est tangible. Même en poussant, le roulis demeure pratiquement inexistant malgré la hauteur du véhicule. La suspension exécute un travail exemplaire; elle s’avère confortable sur les tranches de pavé inégales, mais ferme ailleurs. Les accélérations ne sont pas les plus puissantes du segment, mais elles restent amplement vives pour accomplir du bon boulot. Par contre, si la boîte de vitesses à 10 rapports la seule essayée au moment d’écrire ces lignes signe un travail admirable la plupart du temps, on peut lui reprocher son manque de rapidité à rétrograder lorsqu’on enfonce le champignon sur l’autoroute pour procéder, par exemple, à un dépassement rapide. Enfin, les bruits de roulement qui nous ont fait froncer les sourcils dans le passé sont maintenant presque complètement disparus. Il faut dire que le modèle Touring, avec notamment ses glaces plus épaisses, possède des atouts supplémentaires par rapport à l’insonorisation.

90 %

Conclusion

À mon humble avis, la nouvelle Odyssey a fait ce qu’il fallait pour conserver son titre de reine des fourgonnettes. Sa conduite est de loin la plus agréable, voire la plus sportive du lot si un tel qualificatif peut être accolé à une minivan. Son équipement est généreux et son habitacle, convivial. La balle est maintenant dans le camp de Toyota, qui répliquera avec sa prochaine génération de Sienna.

Forces

Excellent châssis

Meilleur comportement du segment

Niveau impressionnant d’équipement

Faiblesses

Coûteuse

Absence d’options mécaniques (hybride, AWD, etc.)

Banquette du milieu encombrante à retirer