honda Pilot 2012

Honda Pilot

La qualité a un prix

Qu’on les aime ou pas, les véhicules utilitaires sport sont toujours aussi nombreux, et tant qu’ils continueront à se vendre, les constructeurs en auront dans leur gamme. Honda a longtemps résisté, limitant son offre au petit CR-V, mais la demande pour plus gros était trop forte, d’autant plus que Nissan et Toyota avaient déjà leurs Pathfinder et 4Runner.

CARROSSERIE

Le Pilot de première génération se fondait dans la masse, avec sa silhouette anonyme et son allure de grosse familiale. Introduit il y a quatre ans, le Pilot « 2.0 » se démarque nettement de son prédécesseur par son allure, disons-le, plus virile, gracieuseté de ses formes plus carrées. Cette fois, ça ressemble bel et bien à un VUS. Or, c’est ce que veut la clientèle cible. Cela dit, je ne trouve pas ça plus beau pour autant. Même les quelques petites retouches de cette année ne changent pas grand chose au portrait d’ensemble. Qu’en pensez-vous ?

HABITACLE

Confort et fonctionnalité, tels semblent avoir été les mots d’ordre pour la conception de l’habitacle. La qualité de construction et la finition sont impeccables, même s’il y a un peu de trop de plastique à mon goût. Les sièges, confortables et rembourrés comme des fauteuils de salon, offrent aussi un bon maintien latéral et un soutien lombaire. Il y en a moins à l’arrière, comme c’est presque toujours le cas avec les banquettes, et celle-ci est plus ferme. Le dossier de cette banquette est inclinable afin de faciliter l’accès à la troisième rangée de sièges. L’accès est aisé, mais ces trois places supplémentaires conviennent surtout à des enfants. Les deux banquettes peuvent également se replier et s’insérer dans le plancher, complètement ou partiellement, ce qui augmente la modularité de l’habitacle.

L’habitabilité fait aussi partie des forces du Pilot : il y a beaucoup de dégagement pour la tête et les jambes, et pas de perte d’espace. Le soin apporté à l’ergonomie se vérifie également par la disposition des commandes, accessibles du bout des doigts et faciles à utiliser. Peu de véhicules offrent autant d’espace de rangement : les vide-poches abondent, on en retrouve même dans le (vaste) compartiment à bagages, sur les côtés et sous le plancher.

MÉCANIQUE

Le V6 de 3,5 litres affiche une puissance et un couple qui pourraient bien être ceux d’un V8. Sa capacité de remorquage (2 041 kilos) se compare avantageusement à celle de ses concurrents. Ce moteur a aussi les qualités des V6 de Honda : il brille par son onctuosité et son silence de roulement, en plus de consommer de façon très raisonnable (pour un VUS, s’entend). Une version hybride serait cependant pertinente, d’autant plus que Honda maîtrise bien cette technologie.

La boîte de vitesses automatique à 5 rapports demeure la seule à être offerte, mais elle accomplit un boulot irréprochable. Idem pour la direction, précise et bien dosée, avec un rayon de braquage correct, vu le format du véhicule. Le freinage mérite également une bonne note, malgré une pédale un peu spongieuse.

COMPORTEMENT

Malgré la garde au sol, plus élevée que celle d’une automobile, et la faible adhérence de ses gros pneus, la tenue de route du Pilot constitue une bonne surprise. Le roulis est perceptible mais bien maîtrisé, et enfiler une série de virages sur un parcours sinueux ne vous donnera pas mal au cœur, ni à vos occupants. Ceux-ci se laisseront plutôt bercer par la grande douceur de roulement, incontestablement l’un des points forts de ce véhicule. Honda jouit d’une forte réputation, notamment sur le plan mécanique, et les ingénieurs ont fait un superbe travail avec les suspensions du Pilot. On peut emprunter la route la plus accidentée qui soit, les trous et les bosses sont absorbés avec maestria.

CONCLUSION

Pour les consommateurs qui ont un blocage psychologique avec les fourgonnettes, le Pilot représente une excellente alternative. Sans être aussi logeable, il offre néanmoins beaucoup d’espace, huit places réparties sur trois rangées de sièges et la modularité de son habitacle impressionne. Malgré toutes ses belles qualités, il se vend moins que ses concurrents américains, et s’il faut chercher une explication, elle se trouve sans doute du côté du prix.

FORCES :

• Qualité de construction
• Trois rangées de sièges
• Habitacle fonctionnel, spacieux et confortable
• Excellent V6
• Douceur de roulement
• Fiabilité exemplaire

FAIBLESSES :

• Style quelconque
• Plastique à l’intérieur
• Pas de version hybride
• Prix corsé