honda Pilot 2018

Honda Pilot

L’exemple à suivre

Charles René

Avec l’extraordinaire quantité de multisegments intermédiaires qui inondent le marché, il est tout sauf simple d’arrêter son choix sur un seul, voire en circonscrire trois ou quatre. Bien que bénéfique pour le consommateur en raison de la chaude concurrence qu’elle crée, cette variété a de quoi donner le tournis. Pour Honda, la réplique à cette concurrence diversifiée, c’est le Pilot, dont la cuvée actuelle date de 2016. Une réplique particulièrement achevée.

Tour du propriétaire (75 %)

À l’instar de son prédécesseur, l’actuel Honda Pilot donne l’illusion d’être un baroudeur expérimenté avec sa garde au sol surélevée, ses bas de caisse massifs en apparence et ses angles qui rappellent l’âge d’or des VUS pur jus. Dans les faits, c’est une illusion, bien exécutée certes. La calandre faite d’une pièce et de trois bandes de chrome s’imbrique dans de gros phares pour donner une certaine carrure. Le problème du Pilot, et c’est applicable chez plusieurs produits de Honda, c’est que les designers cherchent souvent à en faire trop. Les fausses entrées d’air à l’avant et sur les côtés du pare-chocs ne servent absolument à rien sinon qu’à collecter plus d’insectes égarés. La bande chromée sur le pare-chocs arrière témoigne également de cette propension à surfaire.

Vie à bord (85 %)

Avec sa vocation de véhicule familial, c’est ici que le Pilot doit s’illustrer. Force est d’admettre qu’il le fait de fort belle façon. L’accessibilité est sans faille autant aux places avant qu’aux places arrière. La troisième rangée, étonnamment spacieuse mais basse, bénéficie quant à elle d’un ingénieux système qui fait avancer les sièges du centre à la pression d’un simple bouton. Pour ce qui est du rangement, c’est encore là un sans-faute. Les espaces sont nombreux et bien disposés. La finition est irréprochable et les matériaux, bien choisis. L’ergonomie des commandes est bonne, mais le volant est carrément surchargé de boutons. Au chapitre des technologies, l’offre est généreuse, mais le GPS n’est pas disponible à la carte. Il faut donc opter pour une version plus onéreuse pour en bénéficier. Le système d’infodivertissement est en outre assez complet, mais un peu confus dans sa gestion des applications. Finalement, Honda doit absolument revenir, comme dans le CR-V, avec une molette de contrôle du volume dans tous ses modèles. Voilà, c’est dit.

Technique (80 %)

Ici, le consommateur n’a aucun choix à faire, ou presque. Une seule motorisation répond présente, un V6 de 3,5 litres à injection directe de 280 chevaux, le même que l’on retrouve dans le Ridgeline ainsi que dans certains produits Acura. Encore là, malgré ses ennuis en Formule 1, Honda reconfirme son adresse en tant que motoriste. Ce V6 tracte ce Pilot avec une belle poigne, surtout dès la mi-régime. Bon, il peut paraître un peu bruyant près de la zone rouge, mais ce chant attribué au système VTEC n’est pas désagréable. Seul bémol : Honda gagnerait à revoir le réglage de l’accélérateur, trop peu linéaire. Côté boîte de vitesses, il y en a deux, une automatique à six rapports qui fait un travail sans tache et une automatique à neuf rapports. Cette dernière a paru, lors de l’essai, beaucoup plus docile qu’auparavant, ce qui donne à croire que Honda a revu sa programmation. Elle demeure toutefois trop hyperactive en conduite urbaine.

Au volant (80 %)

Le Pilot se veut en quelque sorte une solution de rechange plus agréable à conduire qu’une fourgonnette. Sur cet élément, c’est tout de même bien réussi. Bon, la direction mériterait d’être plus directe et plus communicative, mais le dosage de sa fermeté est bon. Le roulis est aussi bien contenu lorsqu’on force un peu en virage. Le réglage des éléments suspenseurs brille réellement lorsque la route se fait moins carrossable. On se sent alors très isolé de ses aspérités, sans verser dans le comportement « guimauve » d’un Ford LTD. En opposition, la répartition du freinage mériterait d’être retouchée pour favoriser une meilleure stabilité en situation d’urgence. Mais, dans l’ensemble, le mandat est rempli.

Conclusion (85 %)

Avec cette troisième génération du Pilot, Honda n’avait pratiquement aucune marge de manœuvre. Le résultat obtenu permet certainement à ce multisegment de figurer parmi le trio de tête de sa catégorie, autant sur l’aspect pratique de son habitacle que sur son groupe motopropulseur assez frugal et amplement nerveux. Un produit certainement à considérer si vous cherchez un véhicule de ce gabarit.

Forces

– Volume intérieur bien utilisé

– Groupe motopropulseur

– Transmission intégrale de série

Faiblesses

– Ergonomie de certaines commandes

– Prix de départ élevé

– Commandes de la transmission peu intuitives (9 vitesses)

Feu vert