honda Ridgeline 2012

Honda Ridgeline

Couteau suisse, heu, japonais…

Contrairement à ses collègues asiatiques, Honda n’a pas de camionnette. Mais Honda n’aime pas non plus suivre la parade. Retranché derrière son indépendance jalousement protégée, le constructeur nous balance des véhicules parfois inusités : Insight, Element, Crosstour, CR-Z ! Et puisqu’il paraît que les Nord-Américains apprécient aussi les camionnettes, en voici une : l’étonnante Ridgeline.

Carrosserie Pourquoi s’embarrasser d’une berline, d’un utilitaire et d’une camionnette quand on peut fondre les trois créneaux ensemble ? En examinant l’avant et la cabine, on jurerait avoir affaire à une camionnette classique. C’est quand on aperçoit la drôle de diagonale que dessinent les parois de la caisse de cinq pieds qu’on se rend compte que ce véhicule n’est pas comme les autres. La calandre présente une allure à la fois sobre et robuste. Vous y reconnaissez le Pilot ? Vous avez l’œil. Même la plateforme s’en inspire. Dans son ensemble, la Ridgeline a l’air d’une camionnette dessinée pour des gens qui aiment s’afficher différemment.

Habitacle L’habilité de Honda à concocter des intérieurs confortables s’est répercutée jusqu’ici. Les rares options se limitent à peu près au système de navigation et à la caméra de vision arrière. J’avoue toutefois que la connectivité Bluetooth devrait être de série, et illico à part ça. Les interrupteurs sont immenses, adaptés à des mains gantées. L’assise de la banquette arrière se relève, et la capacité de chargement dans la cabine devient alors phénoménale. La caisse offre elle-même d’intéressantes solutions. D’abord, Honda l’a traitée avec un produit composite trempé d’acier pour qu’elle résiste aux chocs et à la corrosion. Ensuite, la section du fond dissimule sous le plancher un coffre hermétique et à verrou de 240 litres; le hayon est à double action, il se couche et pivote (côté rue); enfin, la caisse comporte quatre lumières à minuterie. Une seule crainte : qu’une crevaison survienne avec la caisse pleine; on devrait tout décharger pour accéder au pneu de secours sous le plancher. Un seul regret : contrairement à la Chevrolet Avalanche, la cabine et la caisse ne communiquent pas à l’aide d’une cloison amovible. De la part des compatriotes du papa des Autobots et des Decepticons, ça me chagrine un peu…

Mécanique Pour la faire travailler vigoureusement, les ingénieurs l’ont gratifiée d’un V6 de 3,5 litres de 250 chevaux et d’une boîte de vitesses automatique à 5 rapports. La transmission intégrale, qui favorise d’abord l’essieu avant dans une proportion 60/40, accepte qu’on lui verrouille le différentiel arrière pour nous sortir d’embarras. Cela dit, si la Ridgeline doit persister dans la gamme Honda, ce serait une bonne idée d’en réduire l’appétit à la pompe et d’y ajouter un rapport. Des gens grognent contre le fait que la Ridgeline n’offre qu’une seule motorisation. Pas d’accord. Un moteur à tout faire pour un véhicule à tout faire. Mais assurez-nous qu’il soit le meilleur sous le capot.

Comportement Quand on la traite avec tous les égards dus à son luxe et son prix, la Ridgeline se comporte comme une grosse berline qui veut prendre soin de ses occupants. Sa carrosserie monocoque et sa suspension à 4 roues indépendantes y veillent. Vous voulez remplir sa caisse ? Allez-y gaiement jusqu’à 705 kilos. Vous voulez remorquer un machin pas commode ? Si son poids n’excède pas 2 268 kilos, aucun problème. Ce qui devrait être amplement suffisant pour la majorité d’entre nous. D’autant plus que la transmission intégrale nous seconde tout au long de l’opération. Puisque ce dispositif 4 x 4 n’incorpore pas une gamme basse, et que la suspension privilégie le confort, vous éviterez de parcourir des sentiers trop sauvages ou de vous attaquer à des tâches extrêmes. Vous avez entre les mains le meilleur de deux mondes, mais ce n’est ni un Wrangler, ni un outil super robuste.

Conclusion L’Element s’est révélé fort populaire pour une clientèle qui avait autant besoin d’un moyen de transport que d’un pratique mulet pour des menus travaux. La Ridgeline a été pensée dans le même esprit, mais les travaux souhaités n’ont plus besoin d’être menus. Ni herculéens, remarquez, sinon il vaudrait mieux se tourner vers une véritable camionnette.

Forces Design audacieux (et donc forcément controversé) – De l’ingéniosité à l’extérieur comme à l’intérieur – Roulement doux

Faiblesses Bluetooth offert en option – Pneu de secours d’accès difficile – Prix corsé