hyundai Genesis coupe 2010

Hyundai Genesis coupe

Sensuelle

La tradition veut que les constructeurs d’automobiles, qui présentent des voitures sport sur le marché, possèdent, en général, un musée où se sont accumulés au fil des décennies les trophées un peu poussiéreux des grandes conquêtes dans le sport automobile. Les Porsche, Audi, BMW, Mercedes-Benz, Ford, GM et, même, Chrysler font partie de ce club. Avec des couleurs aux noms évocateurs comme vert Lime Rock, jaune Interlagos ou gris Nordschleife, nous pourrions croire que Hyundai abrite une longue tradition de course. Pourtant la Corée a construit son premier circuit de course en 1993 et nous a plutôt habitués à de petites voitures économiques sans fantaisie. Mais voilà que, depuis quelques années, le prestige des voitures ne cesse de grimper. Hyundai est devenue une spécialiste de la voiture de luxe abordable et vise la concurrence sous la ceinture en réussissant chaque fois à marquer des points. Le nouveau coupé Genesis démontre encore une fois que le constructeur coréen apprend vite et bien. Exit la Tiburon, Hyundai a maintenant une véritable sportive pour les amateurs.

Carrosserie

Basé sur la berline Genesis, le coupé Genesis est la première véritable voiture sport du constructeur coréen. Même si, dans la hiérarchie des modèles de la famille, elle remplace la Tiburon, ces deux voitures n’ont rien en commun, sauf un prix abordable. La Tiburon était une pseudo sportive timide à traction, le coupé Genesis est une sportive exubérante à propulsion. Ses lignes sont tendues, musclées et respirent la performance. Son regard hargneux nous donne l’impression qu’elle est prête à dévorer la route ! Un point caractéristique du modèle : le long empattement, doublé de courts porte-à-faux, lui confère un cachet tout à fait particulier. Les concepteurs ont même volontairement sacrifié de l’espace pour la tête à l’arrière au profit de la ligne et ils ont eu raison. La silhouette est définitivement l’élément le plus vendeur de cette voiture. Le traitement de la vitre de custode et les lignes de caisse qui s’entrecroisent lui donnent une personnalité affirmée. Quand il s’agit d’une sportive, ce n’est pas le rationnel qui domine, on vend de l’émotion, et le coupé Genesis transpire l’émotion. Une note parfaite à ce chapitre.

Habitacle

L’intérieur comporte des plus et des moins. Tous les modèles sont tapissés de plastiques durs offrant une qualité correcte, mais sans plus. Les sièges confortables sont réglables manuellement dans les modèles plus bas de gamme, et celui du conducteur est électrique dans les versions GT. Toutefois, le volant réglable en hauteur n’est pas télescopique et, comme à chaque nouveau modèle plus haut de gamme qui fait son apparition chez Hyundai, le système de navigation n’est pas offert, il le sera pour la deuxième année modèle. Une prise pour iPod est bien située dans la console centrale, et la chaîne audio haut de gamme vaut l’investissement. Les places arrière sont un peu plus généreuses que la majorité des 2+2 grâce à un empattement qui fait 10,6 pouces de plus qu’une 370Z, mais seuls les enfants seront à peu près à l’aise. Enfin, le coffre assez profond offre malheureusement un seuil de chargement très étroit qui limite sérieusement la taille des objets qui y trouveront leur place. En résumé, il ne faut pas s’attendre à un intérieur de coupé allemand, mais considérant le prix, Hyundai a fait du bon boulot. Durant toute ma semaine de conduite, j’ai eu la sensation de me retrouver à bord des anciennes Honda Prélude que j’aimais bien.

Mécanique

Deux moteurs sont prévus dans un premier temps. Le plus petit des deux est un 4-cylindres turbocompressé de 2 litres qui développe 210 chevaux. Il propulse le coupé de 0 à 100 km/h en 8,3 secondes avec la boîte de vitesses manuelle à 6 rapports. Pour les amateurs de performances plus viriles, Hyundai offre un V6 de 3.8 litres. Ce moteur, déjà introduit en 2004, a subi ici quelques modifications pour le rendre plus puissant. Entièrement en aluminium et doté d’une distribution variable tant à l’admission qu’à l’échappement, il délivre 306 chevaux. Accouplé à une boîte manuelle ou automatique à 6 rapports, il ne demande que 6,3 secondes pour atteindre les 100 km/h. Pour ceux qui recherchent une performance encore plus pointue, le coupé Genesis offre le modèle GT habillé de freins Brembo, d’une suspension sport et de pneus de 19 pouces Bridgestone Potenza. Hyundai n’a pas exclu l’ajout du moteur V8 qui se trouve déjà sous le capot de la berline, mais ce ne sera pas dans un avenir immédiat.

Comportement

La première chose qu’on réalise au volant de cette voiture, c’est la rigidité exemplaire du châssis suivi de l’excellente répartition des masses 55/45. Sur le circuit de Spring Mountain, dans le Nevada, la voiture a démontré un fort potentiel à s’accrocher au bitume, même sous la torture. Il y a toutefois quelques bémols. La boîte manuelle est solide, mais son synchronisme est imparfait. Le poids est également un handicap, on sent le véhicule lourd lors des changements de rapports; et le V6 est creux. L’embrayage est un peu dur, mais la direction, précise. Le dynamisme monte d’un cran avec la version GT qui se montre plus sportive, plus nerveuse, sans perdre son confort sur l’autoroute. Si vous devez conduire de manière un peu plus agressive, mieux vaut enlever l’antipatinage électronique qui est un peu trop sensible et intervient trop tôt si vous avez l’intention de tester les limites d’adhérence de votre coupé Genesis. Hyundai a tout de même eu la bonne idée de pouvoir le désactiver totalement. Mais c’est tout ou rien. En deux mots, vous n’avez pas la conduite technologiquement avancée des BMW ou des Audi, mais aucune voiture à ce prix, même les Mustang ou Challenger V6 à rabais ne peut prétendre à une tenue de route aussi saine et un rapport prix-performances aussi bon.

Conclusion

Dans un segment de marché qui représente 2 à 3 % des ventes totales de véhicules, Hyundai a l’intention de vendre 2 000 exemplaires par année au Canada. Ce n’est pas ses chiffres qui vont redorer les coffres de l’entreprise. Mais avec chaque nouveau produit qui arrive sur le marché, la perception des produits Hyundai va toujours vers le haut. Hyundai est en train de démontrer à tous qu’on peut faire de la qualité à prix abordable sans faire de sacrifices ou très peu. Cette version coupé de la Genesis est aussi bien née que la berline et représentera un sérieux défi aux coupés Nissan Altima ou Honda Accord. Car contrairement à ces voitures qui sont plus ou moins des versions à deux portes des berlines, le coupé Genesis est aussi sexy que bien des allemandes et débute à 24 495 $. À ce prix, le succès suivra. Hyundai prendra un peu de repos bien mérité pour le reste de l’année 2009 et nous prépare un nouveau Tucson pour 2010.

Forces

Châssis très rigide

Excellente répartition des masses

Direction précise

Prix plus que concurrentiel

Faiblesses

Boîte manuelle qui manque de synchronisme

Pédale d’embrayage un peu dure

Seuil de coffre très petit