hyundai Tucson 2017

Hyundai Tucson

Éric LeFrançois

La qualité fixe son prix

Quatre roues, un volant, une conception un peu datée mais sérieuse, un bon niveau d’équipement, une garantie généreuse et, surtout, un prix serré. Les produits de Hyundai ont longtemps incarné cet « idéal automobile ». Plus maintenant, comme en fait foi cette troisième génération de Tucson qui, dans sa version la plus élaborée (et la plus chère), affiche sa maîtrise technique sans faire trop attention au prix.

Tour du propriétaire

La troisième génération du Tucson prend ses aises. L’inflation habituelle des cotes des nouveaux modèles, quoi! Cet embonpoint rapproche cet utilitaire sud-coréen de la concurrence qui, sans exception aucune, occupe aujourd’hui plus d’espace dans les rues. Pour bien saisir cette « évolution », il y a 10 ans, la première génération était plus courte (150 mm) et moins lourde de quelque 400 kilos.

Vie à bord

À l’intérieur, ce Hyundai ne met pas de temps à séduire, surtout dans sa présentation bicolore. L’aménagement intérieur n’innove en rien, mais la qualité et le souci du détail font très bonne impression. La finition est impeccable et ne prête flanc à aucune critique particulière. On s’étonne en revanche de retrouver dans un véhicule de facture aussi moderne un frein d’urgence au pied. À l’avant, les sièges offrent un maintien acceptable. À l’arrière, les places sont suffisamment spacieuses pour deux adultes normalement constitués, avec assez de dégagement pour les épaules et les hanches. L’un des points forts de cette refonte touche l’augmentation appréciable du volume utilitaire du véhicule, dont la modularité demeure somme toute classique. La surface de chargement se fait à peu près plane, mais les tourelles de la suspension arrière, couvertes d’un plastique qui, visiblement, résistera mal aux éraflures, rognent sur l’espace utile en largeur.

Technique

Hyundai aime rappeler que le châssis de son dernier-né fait usage d’une plus grande quantité d’acier à haute résistance que dans le modèle qu’il remplace. La société sud-coréenne ne manque pas non plus de souligner que cette structure améliore également la gestion des impacts en cas de collision et réduit le poids. La première affirmation ne peut être mise en doute à la suite des tests réalisés par la National Highway for Traffic Safety (NHTSA); en revanche, la seconde doit être légèrement nuancée. Dans le cas présent, elle ne réduit pas le poids, mais cherche plutôt à le contenir.

Au volant

Contre toute attente, des deux mécaniques appelées à se glisser sous le capot de cet utilitaire, la plus faible cylindrée représente la meilleure affaire, même si elle commande un prix plus élevé. Le moteur de 1,6 litre turbocompressé affiche des prestations plus éclatantes dans tous les domaines, y compris la consommation que le 2-litres atmosphérique (lire non suralimenté). Un bon moteur, mais aussi efficace qu’effacé. Une fois n’est pas coutume, le rapport poids-puissance ne dit pas tout des performances de ce moteur. Le 1,6-litre ne craint pas la comparaison par rapport à des moteurs de plus forte cylindrée (atmosphériques), bien au contraire. Sa large plage d’utilisation (à bas et moyen régimes) lui permet de prendre l’ascendant sur la vaste majorité de ses concurrents au chapitre de l’accélération et des reprises, et ce, en dépit d’un léger temps de réponse lorsque l’automobiliste sollicite de son pied droit plus de puissance.

Sans atténuer le mérite de ce moteur, force est de reconnaître qu’il est magnifiquement assisté d’une boîte à double embrayage à 7 rapports. Rapide et directe, cette transmission représente un facteur tout aussi déterminant dans l’exécution de ces performances. On ne peut cependant s’empêcher de songer que celles-ci auraient été bien meilleures encore si cet utilitaire avait pesé moins lourd.

D’un point de vue dynamique, le Tucson ne fait ni mieux ni pire que ses proches concurrents. De fait, au volant, ce véhicule apparaît plus volumineux qu’il ne l’est réellement. La direction autorise une configuration à la carte, c’est-à-dire qu’il est possible de la rendre plus légère ou plus ferme. Ces modes n’apportent aucune satisfaction, tant ils sont tous deux artificiels. Mention honorable au diamètre de braquage très court, qui permet de le garer aisément.

Conclusion

Plutôt avant-gardiste dans son approche technique (moteur suralimenté, boîte à double embrayage) et spacieux, le Tucson pèche cependant par son manque de charisme, son agrément de conduite moyen, sa modularité réduite et son prix.

Pour

Boîte à double embrayage réussie

Souci du détail

Moteur 1,6 litre convaincant

Contre

Direction « artificielle »

Poids à la hausse

Prix appliqué aux versions 1,6 litre