Thundertruck, la camionnette électrique de 800 ch à l’auvent solaire
Cette 4x4 futuriste a été imaginée pour se transformer en 6x6 en un tournemain
Voici ce à quoi pourrait ressembler votre prochaine camionnette. On l’appelle Thundertruck et si elle paraît issue d’un film de science-fiction, c’est parce qu’on l’a imaginé à partir d’une feuille blanche.
Cette camionnette électrique à quatre roues motrices serait animée par une motorisation bimoteur de 800 ch livrant autant de livres-pied de couple. Alimentée par une batterie de 180 kWh, elle permettrait à ce mastodonte de près de 3 t (2 776 kg) d’accélérer de 0 à 100 km/h en un peu plus de 3,5 s et de parcourir jusqu’à 640 km environ. Qui plus est, la Thundertruck pourrait remorquer une charge atteignant 3 402 kg.
Avec une garde au sol de 368 mm et des angles d’approche et de sortie de 48 et 82 degrés, on comprendra qu’il s’agit d’un véritable tout terrain. Et pour accroître sa polyvalence, on l’a rendue modulable.
Imaginons, par exemple, que vous devez accroître sa capacité de remorquage à 4 990 kg ou allonger la longueur de sa caisse de 6 à 10 pi, ou encore augmenter l’autonomie à 900 km. Pour ce faire, il vous suffirait d’arrimer derrière un module ajoutant un troisième train de roues et une batterie additionnelle de 120 kWh. Du coup, la 4×4 deviendrait aussi une 6×6.
C’est clair, les concepteurs de la Thundertruck ont donné libre cours à leur imagination, d’où les formes anguleuses inhabituelles. Ils ne se sont imposé aucune contrainte liée aux méthodes traditionnelles de fabrication.
Le coléoptère sur roues
L’allure du véhicule devient d’ailleurs hétéroclite lorsqu’on déploie son « auvent solaire ». On croirait alors voir un coléoptère déployant ses ailes et ses élytres. Couvert de capteurs solaires, cet auvent fixé au pavillon servirait à renouveler une part de l’énergie puisée dans la batterie en roulant ou en utilisant des accessoires électriques. Il procurerait aussi un peu d’ombre pour se protéger des chauds rayons du soleil.
Oubliez aussi les cadrans derrière le volant. Le conducteur utilisera plutôt un affichage holographique pour surveiller sa conduite et connaître l’état de son véhicule et de ses systèmes. Ce dispositif futuriste lui permettra aussi de contrôler à distance le drone fixé à l’avant du toit. Pour faire quoi ? On l’ignore, mais ça fait jaser !
D’un point de vue pratique, enfin, soulignons la présence de marchepieds et de rampes arrière escamotables facilitant l’embarquement à bord et le chargement de vélos, de motos ou d’un VTT dans la caisse. De même, au centre du véhicule, un plateau de rangement, qui s’encastre transversalement, permettra de ranger un BBQ ou un frigo; ces accessoires qui rendront la vie en nature moins ardue.
Ce n’était qu’un rêve…
Pour paraphraser Céline Dion, ce n’était qu’un rêve. Vous aurez sans doute compris que cette imposante camionnette n’existe qu’en pixels sur l’écran de l’ordinateur qui vous permet aujourd’hui d’en découvrir les vertus.
Lorsque les mesures de confinement engendrées par la pandémie de COVID-19 ont mis l’Amérique du Nord sur pause, alors que Damien Robitaille réconfortait les Québécois par ses chansons et sa joie de vivre, à l’autre bout du continent, les idéateurs de l’agence de publicité Wolfgang de Los Angeles trouvaient un apaisement en imaginant cette camionnette électrique qui se devait d’être plus cool qu’une Tesla Cybertruck.
La Thundertruck est le fruit d’un nouveau département de cette agence : Wolfgang IP, un incubateur d’idées. Pour l’imaginer, cette équipe a fait appel à des spécialistes de l’industrie automobile, dont plusieurs sont établis en Australie.
Un design à saveur australienne
Parmi eux, on compte Dean Block, un designer qui a oeuvré durant près de six ans pour Holden, la filiale australienne que GM a liquidée cette année. Depuis 2011, il fait du design pour le Groupe Walkinshaw, toujours dans son pays natal. Cette entreprise dessert de grands constructeurs et le monde du sport automobile à titre de motoriste, d’équipementier, d’assembleur et de concepteur.
À ses côtés (virtuellement, du moins), on trouvait également le duo dirigeant le studio de création visuelle Future Perfect Digital : Buzzby Gray, une spécialiste de la recherche auprès des consommateurs, et Andrew van der Merwe, un designer de 3D qui a réalisé les logos identifiant ce véhicule. Mentionnons aussi Justin Reeves, un designer industriel, australien lui aussi, qui a travaillé successivement pour GM, puis Ford depuis 2003. Les gens de Wolfgang disent de lui qu’il a réalisé le design de l’habitacle en un temps record !
L’équipe de l’agence et ces spécialistes étaient supervisés par Seema Miller et Mike Wolfgang Geiger (d’où le nom de l’entreprise), qui ont fondé Wolfgang il y a cinq ans. Elle est spécialiste des stratégies de marques, alors que lui est un vétéran de la publicité qui a oeuvré auparavant chez J. Walter Thompson et David&Goliath.
Vitrine des talents de Wolfgang
Fruit d’une pandémie, le projet Thundertruck sert aujourd’hui de vitrine à cette agence californienne qui dessert des clients comme Adidas, Unicef, Gilette et Vanity Fair — et qui aimerait sans doute réaliser de nouveaux projets pour des constructeurs comme Kia, qu’elle a servi à plus d’une reprise.
On ignore si cette camionnette verra le jour. Qui sait ? Un mécène fantaisiste pourrait s’éprendre de ce mastodonte et décider d’investir une parcelle de ses milliards dans sa fabrication. En attendant, Dean Block rêve de voir le groupe rock AC/DC accorder à l’équipe de Wolfgang les droits pour leur chanson Thunderstruck. Ce serait assurément le thème idéal pour une pub mettant en valeur cette camionnette !
Photos : Agence Wolfgang.