Toyota Tercel 1982
Le gros bon sens, il y a 40 ans
Tercel occupe une place de choix dans l’histoire de Toyota. Introduite au Japon en 1978 et deux ans plus tard chez nous, cette dernière a fait sa marque pendant plus de 20 ans dans l’univers de la voiture compacte en Amérique du Nord. Se vendant à profusion, elle a fait le bonheur de plusieurs qui souhaitaient acquérir une voiture à la fois abordable, économique à l’usage et fiable.
Plus de 20 ans après sa disparition, elle est encore très présente sur nos routes, preuve de sa grande fiabilité et de sa tout aussi grande durabilité. Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle est encore populaire dans le marché de l’occasion.
À vrai dire, si la réputation de Toyota en matière de fiabilité demeure si forte aujourd’hui, c’est en partie grâce à la Tercel. Avec la Corolla et la Camry, elle fait partie des véhicules qui ont grandement contribué au succès de ce constructeur japonais en Amérique du Nord.
Pionnière
Lorsque la Tercel s’intègre au marché à la fin des années 70, elle propose une brisure avec la tradition Toyota. En effet, pour la première fois de son histoire, la firme japonaise présente au public une voiture à traction. L’idée, le moins que l’on puisse dire, allait faire son chemin. Notons toutefois que la Tercel n’était pas la première compacte à traction à faire son chemin sur les routes nord-américaines. Les Plymouth Horizon, Dodge Omni, Volkswagen Rabbit et Ford Fiesta avaient, entre autres, pavé la voie.
Au départ, la Tercel est offerte en trois configurations : coupé, hayon à trois portes et berline. Bien sûr, des mécaniques à quatre cylindres avaient été retenues pour mouvoir ce véhicule, bien que leur taille ait varié d’un marché à l’autre. Chez nous, elle faisait 1,5 litre et offrait l’incroyable puissance de 60 chevaux. Notez que le moteur était disposé de façon longitudinale. Trois transmissions étaient aussi avancées, soit deux boîtes manuelles, quatre et cinq rapports, ainsi qu’une boîte automatique à trois vitesses.
En Amérique du Nord, les modèles de première génération de cette Tercel (1978-1982) prenaient le nom de Corolla Tercel. La compagnie tenait à utiliser le nom Corolla dans l’appellation de la voiture, sachant fort bien ce qu’il représentait en matière de fiabilité dans l’esprit des amateurs. On espérait ainsi attirer de nouveaux clients dans le giron de l’entreprise.
Le gros bon sens
En optant pour une Tercel de première génération, l’acheteur obtenait une voiture à très bas prix, soit pour environ les 2/3 de la note moyenne exigée pour des véhicules à l’époque. En prime, grâce à la fiabilité de l’ensemble qui était proposé, les coûts d’entretien étaient réduits au minimum. Ajoutez à cela des cotes de consommation envieuses et vous avez là les ingrédients d’une recette à succès.
Pour le plaisir de la chose, quelle était la consommation moyenne d’une Toyota Tercel, en 1982 ? Et bien avec la boîte manuelle à quatre rapports, il était possible d’obtenir une cote de 8,8 litres aux 100 kilomètres en ville et de 5,9 litres au 100 kilomètres sur l’autoroute. Avec le prix du litre qui oscillait alors autour de 0,50 $, ça ne coûtait pratiquement de rien de rouler en Tercel.
Le gros bon sens finalement.
20 ans de succès
En 1983, la Tercel était redessinée et une deuxième génération naissait. Le nom Corolla était abandonné, la réponse du public ayant été plus que positive envers la nouvelle venue. En 1984, une variante à quatre roues motrices était aussi introduite et dès l’année suivante, la Tercel recevait le prix du meilleur achat selon Consumer’s Digest.
Une troisième génération a suivi en 1987, une quatrième en 1991 et une dernière en 1995. Entre 1991 et 1993, la Tercel récidivait avec la palme de Consumer’s Digest. Cependant, dans la deuxième moitié des années 90, le modèle perdait de son attrait, surtout parce qu’il s’était sérieusement endimanché et qu’il se situait trop près de la Corolla en matière de format et de prix.
L’aventure s’est donc terminé en 1999. L’Echo est venue remplacer la Tercel comme modèle d’entrée de gamme chez Toyota.
Notre Toyota Tercel 1982
Dénicher une Toyota Tercel du début des années 80 encore en ordre et en état de rouler est une mission presque impossible. Pour ce faire, il faut se rendre généralement dans le Sud des États-Unis, là où les rigueurs du climat ne sont pas les mêmes. Pourtant, la chance m’a souri il y a une dizaine d’années lorsque j’ai croisé l’heureuse propriétaire d’une édition 1982 de la Tercel. En apercevant sa voiture, je n’en croyais pas mes yeux.
Ma première réaction a été de penser que cette Tercel venait des États-Unis. Erreur ! La voiture a été achetée à la concession Toyota de la ville de Chambly, en 1982. Ma deuxième réaction a été de croire que cette voiture, alors, n’avait jamais vu l’hiver. Deuxième erreur ! Non seulement elle l’a déjà vu, mais elle la voyait encore. Sa propriétaire n’hésite pas à la faire rouler, peu importe la saison.
Où est le secret alors ? La voiture a toujours été fonctionnelle, mais elle n’a jamais été utilisée dans la neige. Lorsqu’elle sortait l’hiver, c’était pour faire de petites courses dans le coin et au retour à la maison, elle entrait immédiatement au garage pour se faire laver. Je parle bien sûr au passé, car je ne sais pas ce qui est advenu de cette voiture au fil du temps.
Entièrement originale, elle n’affichait que 143 000 kilomètres au compteur au moment de la prise de photo.
Cours de conduite
En ce qui me concerne, cette voiture me rappelle de drôles de souvenirs, car c’est sur ce modèle que j’ai appris à conduire. En fait, à l’époque, la monitrice responsable de ma formation utilisait sa voiture, une version à hayon. Elle avait expliqué le choix de ce modèle, je m’en souviens comme si c’était hier, en disant que c’est parce qu’elle « ne coûtait rien à rouler et ne brisait pas ».
La Tercel a sans contredit été un de mes premiers essais routiers et ce dont je me rappelle vivement, c’est à quel point son comportement était à l’opposé des véhicules avec lesquels je me pratiquais à la maison, soit une Chevrolet Impala 1975, ainsi qu’une camionnette Chevrolet Custom Deluxe 10 1979.
Je la trouvais maniable, cette Corolla, mais combien vache à l’accélération. Je me souviens aussi du père d’un ami qui en avait une et qui la conduisait comme s’il était pilote de F1. On sortait de sa voiture avec la nausée, c’était immanquable.
Bref, la Tercel me rappelle de nombreux souvenirs et il est assuré que c’est le cas pour plusieurs d’entre vous.
Conclusion
La Toyota Tercel a marqué son époque et plus d’une génération. Elle a servi fidèlement tous ceux qui se sont procuré un exemplaire et elle continue de servir ceux qui souhaitent une voiture faible à petit prix, car les modèles des années 90 sont toujours présents en grand nombre sur les routes.
Un phénomène vraiment.
Modèle : Toyota Tercel 1982
Moteur : 4 cylindres de 1,5 litre
Puissance : 62 chevaux @ 4800 tr/min
Couple : 75 livres-pieds @ 2800 tr/min
Poids : 1898 livres
Transmission : automatique à quatre rapports
0-100 km/h : environ 14 secondes
Modèles similaires de 1982 : Buick Skyhawk, Chevrolet Cavalier, Dodge Omni, Ford Escort, Honda Civic, Mercury Lynx, Nissan Sentra, Plymouth Horizon, Pontiac Sunbird, Oldsmobile Firenza