Une usine de production Audi toute neuve menace de fermer
En septembre dernier, la filiale de Volkswagen, Audi, a annoncé son intention de stopper la production du Q8 E-Tron, un VUS électrique de luxe plus de 100 000 $. L’usine bruxelloise, réputée pour sa technologie de pointe, est désormais à vendre. Malgré des tentatives pour trouver des investisseurs ou des alternatives, Volkswagen a annoncé qu’aucune des 26 propositions reçues n’était viable, selon un rapport d’Automotive News Europe.
L’avenir de l’usine semble sombre, les recherches internes pour une reconversion ou une nouvelle production ayant également échoué. « Il est important pour moi que nous apportions rapidement de la clarté dans le processus d’information et de consultation, et que nous nous concentrions désormais sur les discussions autour du plan social », a déclaré Gerd Walker, directeur des opérations chez Audi.
Des ventes décevantes pour l’Audi Q8 E-Tron
Derrière cette décision se cache un problème de ventes catastrophiques. L’usine, capable de produire 120 000 véhicules par an, a atteint son pic en 2022 avec 47 900 voitures, un chiffre qui a chuté à 37 400 l’année suivante. En 2024, Audi n’a livré que 23 900 unités.
Mais d’autres défis pèsent sur l’avenir de l’usine belge. Située le long d’une ligne de chemin de fer, l’usine ne peut être agrandie. De plus, il n’y a pas d’atelier de carrosserie sur place, obligeant à importer ces pièces d’autres usines. La production du successeur du Q8 sera déplacée au Mexique, et aucun nouveau modèle n’est prévu pour Bruxelles.
Les travailleurs face à une vague de licenciements
Les 3 000 employés de l’usine risquent de perdre leur emploi, déclenchant la colère des syndicats. Le mois dernier, de grandes manifestations ont paralysé la capitale belge, alors que les syndicats mettaient en garde contre de nouvelles grèves. L’usine est devenue un symbole de la crise que traverse l’industrie automobile européenne.
Le vrai problème : des VUS inaccessibles
Selon les manifestants, ce n’est pas que les gens ne veulent pas de véhicules électriques (VE), mais plutôt que les constructeurs misent sur des modèles de luxe inabordables. « Les fabricants voulaient des profits immédiats avec les VE et n’ont pas accepté que la transition génère moins de dividendes et de profits », explique Hillal Sor, syndicaliste chez Métallos FGTB, à Euronews.
Les chiffres de vente confirment cette tendance : au cours des huit premiers mois de l’année, seulement 902 000 véhicules électriques ont été achetés dans l’Union européenne, représentant 12,6 % du total. Face à cette situation, les syndicats réclament plus de fonds publics pour soutenir la transition vers l’électrique. En réponse, le Parlement européen a accepté d’envisager des tarifs sur les VE chinois, et d’autres mesures protectionnistes sont à l’étude.
Un avenir incertain pour les sites de production allemands
En parallèle, Volkswagen fait face à une surcapacité de production dans ses usines allemandes, et envisage, pour la première fois, de fermer une usine sur son propre territoire.
Conclusion : Une industrie en mutation
Alors que Volkswagen, symbole de la transition électrique, vacille, la question se pose : comment l’industrie automobile européenne va-t-elle s’adapter à cette période de bouleversements ? Les décisions prises dans les mois à venir pourraient redéfinir l’avenir du secteur pour les décennies à venir.
Avec des renseignements d’Automotive News