Volkswagen encaisse une perte de 2,2 G$ CA liée aux tarifs américains et revoit ses prévisions à la baisse

Volkswagen a annoncé une perte de 1,3 milliard d’euros (environ 2,2 milliards de dollars canadiens) pour la première moitié de 2025, principalement en raison des tarifs douaniers imposés par les États-Unis. Il s’agit de la première estimation publique des conséquences de la guerre commerciale menée par l’administration Trump à l’encontre de l’industrie automobile étrangère. À l’instar de plusieurs constructeurs mondiaux, Volkswagen subit les hausses de droits de douane américains, auxquelles s’ajoutent une concurrence chinoise accrue et des régulations européennes qui accélèrent la transition vers les véhicules électriques.
Prévisions revues à la baisse : ventes stables, marges sous pression
Le constructeur allemand a abaissé ses prévisions de marge bénéficiaire d’exploitation pour 2025, désormais situées entre 4 % et 5 %, contre une fourchette initiale de 5,5 % à 6,5 %. Les ventes, qui devaient initialement progresser de 5 %, devraient finalement rester stables par rapport à 2024. À l’ouverture des marchés vendredi, l’action Volkswagen a d’abord reculé de 4,6 % avant de remonter et de clôturer la matinée en hausse de 2,5 %, les investisseurs ayant anticipé cette révision à la baisse.
Une réponse tarifaire difficile à gérer
Face à ces pressions économiques, le PDG Oliver Blume a insisté sur la nécessité d’accélérer les mesures de réduction des coûts : « Nous devons intensifier nos efforts de réduction de coûts et accélérer leur mise en œuvre. Nous ne pouvons pas présumer que la situation tarifaire est temporaire. » Volkswagen, avec d’autres constructeurs, plaide pour une réduction du tarif punitif de 25 % en vigueur depuis avril. Des discussions sont en cours entre les négociateurs européens et américains, dans l’espoir de ramener ce tarif à 15 %, à l’image de l’accord récemment conclu entre les États-Unis et le Japon.
Arno Antlitz, directeur financier du groupe, a précisé que le résultat opérationnel dépendra de l’issue de ces négociations : « Plus on avance dans le deuxième semestre, plus on tend vers le bas de la fourchette des prévisions. »
Résultats en baisse malgré la progression des livraisons
Pour le deuxième trimestre clos le 30 juin, Volkswagen a déclaré un bénéfice d’exploitation de 3,8 milliards d’euros (environ 6,4 milliards de dollars canadiens), soit une baisse de 29 % par rapport à l’an dernier. Ce recul s’explique par les tarifs douaniers, les coûts de restructuration et une augmentation des ventes de modèles 100 % électriques, généralement moins rentables.
Malgré une progression globale des livraisons de 1,5 % au cours des six premiers mois de l’année, les livraisons ont diminué de près de 10 % aux États-Unis, un marché qui représentait 18,5 % du chiffre d’affaires total du constructeur sur la période.
Incertain avenir pour les marques de luxe
Les marques de luxe du groupe, notamment Audi et Porsche, sont particulièrement affectées par les tarifs, n’ayant aucune production sur le sol américain et dépendant largement des exportations. Parallèlement, Volkswagen poursuit un plan de restructuration prévoyant l’élimination de plus de 35 000 postes d’ici la fin de la décennie, dans un contexte où la reprise du marché européen demeure lente. Ainsi, sous l’effet d’une pression tarifaire persistante, de marges en diminution et d’une concurrence renforcée, Volkswagen traverse une période difficile. Le groupe mise sur de nouveaux accords commerciaux et sur une rationalisation de ses coûts pour limiter l’impact de ces bouleversements, mais le second semestre 2025 s’annonce délicat si aucun compromis n’est trouvé avec Washington.
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