Volkswagen Tiguan R-Line 2024 : ennuyeuse efficacité
Le Volkswagen Tiguan a été lancé pour l’année 2009 chez nous. Il a remporté un vif succès au départ, mais ses ventes ont par la suite périclité. Volkswagen l’a tout simplement conservé trop longtemps au catalogue.
En 2018, elle décidait de le revoir, mais elle changeait du coup la stratégie pour notre marché.
Pour son premier tour de piste, le Tiguan qu’on recevait était construit sur le châssis de la Golf. Il en résultait un comportement routier solide, le plus intéressant de la catégorie des VUS compacts.
En 2018, pour stimuler les ventes et surtout plaire au marché américain, on nous a concocté un Tiguan juste pour nous (lire les Américains), en laissant l’autre nouveau Tiguan, plus à l’image des produits Volkswagen, sur le Vieux Continent.
Déception initiale
Il en a résulté une déception généralisée de la presse automobile. Plus gros, le Tiguan 2018 apparaissait sous-motorisé, avec un comportement routier beaucoup plus mou, à l’américaine. On a eu beau critiquer, c’est Volkswagen qui a eu le dernier mot, car les ventes ont explosé. C’était l’objectif initial, a-t-on besoin de le souligner.
Concrètement, elles sont passées de 46 983 à 103 022 aux États-Unis au passage de la nouvelle génération. De 2019 à 2021, elles ne sont jamais descendues sous la barre des 100 000 unités. On a vu un ralentissement en 2022 (71 085), mais une hausse en 2023 (76 227).
Au Canada, la croissance a été moins spectaculaire, alors que les ventes sont passées de 15 028 à 21 449 unités, de 2017 à 2018. Elles ont été de 19 032 en 2021 et de 15 050 en 2022.
On le voit bien, Volkswagen a conçu un Tiguan pour les consommateurs américains et elle a exactement eu la réponse qu’elle souhaitait.
On ne peut donc pas lui reprocher grand-chose ; elle avait vu juste.
La version actuelle
On a toujours droit à ce modèle de deuxième génération. Il a subi des améliorations en 2022, heureusement. Cette année-là, Volkswagen nous présentait un Tiguan mis à jour sur le plan mécanique. En fait, on a ajusté le travail de la transmission automatique à huit rapports afin qu’elle exploite mieux la mécanique présente sous le capot, un 4-cylindres turbo de 2,0 litres offrant 184 chevaux et 221 livres-pieds de couple.
Le résultat, c’est qu’on n’a plus l’impression que le Tiguan traîne un piano. Les accélérations sont plus vives d’un point arrêté, et les reprises sont plus dynamiques. La boîte automatique n’aime pas être brassée, toutefois. Lorsqu’on y va de façon un peu trop brusque, elle rouspète un peu et se montre parfois paresseuse. Cependant, en conduite normale, elle fait le travail que l’on attend d’elle. Il est possible de remorquer 1500 livres (seulement) avec ce modèle.
À bord, le niveau de confort est très correct et l’on profite de beaucoup d’espace, tant à l’avant qu’à l’arrière. Pour ce qui est du coffre, on jouit d’un volume de 1065 litres derrière la deuxième rangée alors qu’en couchant cette dernière, on se donne accès à 2081 litres. Ça varie un peu lorsqu’on profite d’un modèle offrant une troisième rangée (option à 800 $), mais on retrouve un dégagement supérieur à 1800 litres malgré tout.
L’espace ne manque pas à bord d’un Tiguan.
Ce qui est plus irritant, Volkswagen a promis des améliorations de ce côté, ce sont les contrôles tactiles qui doivent être utilisés pour la climatisation et quantité d’autres fonctionnalités. Et c’est sans compter qu’on a déjà vu une interface multimédia plus conviviale. Bref, il y a de la place pour l’amélioration.
Quant à la conduite, imaginez une belle journée nuageuse. On se réjouit qu’il ne pleuve pas, mais on pleure le manque de soleil. L’expérience au volant d’un Tiguan est tout sauf intéressante. Elle est cependant dans le ton pour ce type de modèle et ce qui s’en dégage est rassurant.
Les consommateurs ne demandent pas plus d’un utilitaire, mais ils espèrent souvent plus. Ça explique en partie pourquoi ce produit n’est pas dominant dans sa catégorie.
L’offre
Au menu, vous retrouverez quatre versions du Tiguan, soit Trendline (37 210 $), Comfortline (41 200 $), Comfortline R-Line (44 510 $) et Highline R-Line (48 210 $).
À vous de voir où se situe votre zone de confort, mais j’aurais de la difficulté à voir ma facture approcher les 45 000 $ avec ce produit, sans compter les taxes et les frais.
Bien sûr le modèle Highline R-Line, celui que j’avais à l’essai, est entièrement équipé avec des sièges avant chauffants et ventilés, un moniteur à 360 degrés, la mémoire pour la position du conducteur, un éclairage d’ambiance à 30 couleurs, un hayon à déploiement électrique et une kyrielle de caractéristiques de sécurité. Mais c’est beaucoup de sous.
Surtout pour un Tiguan. Ça demeure un produit honnête, mais qui doit composer avec une très forte concurrence, ce qui n’aide en rien sa dépréciation. Ça explique pourquoi il se vend cinq fois moins que le Toyota RAV4 au pays.
Bref…