Vous vous souvenez, mais saviez-vous pourquoi?

Vous qui lisez cette chronique, vous n’êtes pas tous du même âge. Ce que vous allez lire, pour certains, seront des souvenirs, et pour d’autres, ce seront quelques choses de neufs que je vous apprendrai.
Les phares de jour
Voici. À l’époque, il était très courant, qu’à la pénombre, on allumait seulement les feux de positions en roulant. Les phares principaux étaient éteints. Et gardé éteints le plus longtemps possible. Noter que les phares de jour sur les voitures d’aujourd’hui ne dates que du 1er décembre 1989 au Québec. Avant, tout phares éteints durant le jour. Noter que les motos ont reçu l’obligation avant, soit en 1975. De rouler en feux de positions n’était pas une mode, mais plutôt une protection. Je m’explique…
Une habitude à prendre
Pourquoi cette habitude? Il faut trouver la raison pour bien la comprendre. Avant l’arrivé massive en quelques années des alternateurs, les systèmes de charge étaient entretenus par les générateurs. Un générateur, de même qu’un alternateur, sert à maintenir la batterie bien chargée, et fournir le courant pour les opérations nécessaires au bon fonctionnement de la voiture.
Le générateur 6 ou 12 volts est disparu au profit de l’alternateur car plus performant pour les dépenses générales de la voiture, il peut offrir beaucoup plus d’ampères, mais aussi, charge au ralenti, ce que le générateur, lui, ne fait pas.
La grande majorité des voitures circulent dans les villes, et qui dit ville, dit bien sûr congestion. Les gens retardaient l’allumage des phares pour économiser la batterie, sachant très bien que le générateur de leur voiture ne fonctionnait pas au ralenti ou très bas régime. Allumer des phares coûte environ 12 à 15 ampères. Ces ampères sont précieux si vous roulez doucement une heure ou une heure et demie les phares allumés. Alors, si on peut éviter…
De rouler avec les feux de positions coûtait aussi des ampères mais on n’additionnait pas les 12 ou 15 ampères des phares. Côté sécurité, on était vu quand même.
Ce n’était donc pas une mode, bien que de voir une voiture ancienne roulant avec ses feux de positions allumés est très esthétique, n’en demeure pas moins que c’était pour son côté pratique. Pour ceux qui ne suivaient pas le -courant-, et allumaient leurs phares rapidement à la pénombre, et étaient dans la congestion, ils devaient soit, aller rouler sur l’autoroute pour recharger la batterie, ou bien aller à la station-service du coin pour faire charger de temps en temps sa batterie. C’était -courant- à l’époque.
Une fois sur place, à la station-service B/A, si vous attendiez votre voiture, vous pouviez mettre 5 cents dans la machine à liqueur, glisser la bouteille choisie le long de son rail, la sortir par la gauche de la machine, et fermer son gros couvercle. Déboucher la bouteille sur l’ouvre bouteille fixé sur la machine à liqueur, boire un Coke. De plus, vous mettiez 5 cents dans la fameuse machine à peanuts, car des peanuts, c’est bon avec un Coke froid. Lire un Popular Mechanics taché de traces de doigts, dans une petite salle d’attente garnie que d’une chaise droite qui sentait l’huile et l’essence. Pour aller à la toilette, il vous fallait demander la clef, car la toilette est dehors par la gauche, au fond là-bas. Une fois la porte ouverte, vous n’aviez qu’une ampoule 25 watts, qui vous guidait pour éviter tout débordements…La clef était attachée par une chaine, à un vieux volant de voiture. Histoire que la clef revienne et ne soit pas ‘’oublié’’ par le client, dans ses poches, ou soit dans la salle de toilette.
Sans compter le ding ding incessant des arrivées au pompes à essence, et du va et vient pour le paiement au comptoir. Et vous dans tout ça, qui attendez que votre batterie soit bien chargée, vous glissez vos pieds en dessous de votre chaise pour que personne ne vous marche dessus…en respirant toute cette fumée offerte gratuitement par tous les fumeurs présents. Et quand il ne -grichait- pas, le transistor crachait le dernier succès de Michel Louvain, ou Elvis.