XPeng: une alliance avec Magna change la donne
Le constructeur chinois Xpeng accélère sa conquête des marchés occidentaux, et pas n’importe comment. L’entreprise confirme son entrée simultanée dans cinq nouveaux pays européens : le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Italie, la Suisse et l’Autriche sont ses nouvelles cibles. Cette offensive illustre l’ambition dévorante de la marque pour s’imposer hors de ses frontières.
Xpeng déploie une stratégie industrielle audacieuse, un peu différente de celle de ses homologues chinois déjà à l’international. Sa direction a choisi de s’associer au géant de la fabrication Magna. L’assemblage de certains modèles se fera à l’usine de Graz, en Autriche. Cette décision est ingénieuse : elle permet à Xpeng de produire localement et d’éviter les surtaxes douanières imposées aux véhicules importés de Chine.
L’association avec Magna devrait rassurer relativement à la qualité de fabrication aux yeux des consommateurs européens. Aussi, détail non négligeable pour nous au Canada, l’usine de Magna Steyr en Autriche est une filiale à part entière de Magna International, le géant automobile canadien basé à Aurora, en Ontario. Et on sait que Magna cherche à s’imposer comme un fabricant en sous-main de véhicules électriques de marques étrangères.
Cette manœuvre pourrait servir de modèle à toute l’industrie chinoise. Xpeng prouve qu’il existe une alternative à la construction de nouvelles usines. La sous-traitance auprès de partenaires établis offre une flexibilité et une empreinte locale intéressante pour tout le monde. D’autres marques chinoises, comme NIO ou BYD, pourraient s’inspirer de cette méthode et accélérer leur propre expansion mondiale sans engager des dépenses astronomiques.
Magna, qui est après tout un fleuron industriel canadien, crée un lien direct entre Xpeng et notre écosystème automobile. Si l’usine est en Autriche, les relations d’affaires se tissent au plus haut niveau. Cela ne garantit pas une éventuelle arrivée des véhicules Xpeng chez nous. Mais ce rapprochement lève un obstacle logistique et relationnel important, si jamais Ottawa veut attirer des investissements chinois au Canada, pour produire ici des véhicules électriques bon marché.
Disons que la route vers le Canada semble désormais un peu moins longue pour Xpeng.