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24 octobre 1944 – Décès de l’industriel Français Louis Renault


Né le 17 février 1877, c’est par une veille de Noël de l’année 1898 que Louis Renault allait tirer le trait définitif sur son destin. Son frère Marcel et lui allaient rejoindre un groupe d’amis pour festoyer. C’est au volant d’une voiture avec un châssis qu’il avait assemblé de toute pièce que Louis Renault se présenta au restaurant au pied de la butte Montmartre à Paris au plus grand étonnement de la galerie. Plus tard dans la soirée il relève le défi de grimper la pente à 13% de la rue Lepic. Pari gagné ! En dépit de son minuscule monocylindre De Dion, grimpe sans difficulté. Lorsque Louis Renault regagna son atelier de Billancourt, il avait en poche douze commandes fermes et un acompte de soixante Louis d’or pour la fabrication de ces curieux engins.

Louis Renault allait être constructeur d’automobiles…

C’est le 12 février 1877, dans l’immeuble qui abrite la fabrique de boutons de vêtements de son père à Paris que naît Louis Renault, le benjamin de cinq enfants (deux sœurs et deux frères). Très à l’aise, la famille Renault possède une résidence secondaire à Billancourt, tout près de Paris. Dans une remise du jardin de la propriété, Louis va s’aménager un atelier et bricoler. Il aime construire des choses. À dix ans, il fabrique un appareil photographique, et à 12 ans il assiste à l’exposition de Paris où il découvre la voiture à vapeur de Serpollet. Curieux de mieux connaître son fonctionnement. il hante la rue où l’ingénieur fabrique son étonnant véhicule. Intrigué, Serpollet l’interroge et lui propose de faire un tour dans son auto. Malheureusement la ballade se termine en accident. En effet une roue se détache et la voiture finit dans un tas de sable à deux mètres de la Seine. Plus tard, Louis Renault lui achète une chaudière et construit un bateau à vapeur. il met ensuite au point un générateur à vapeur pour lequel il dépose un brevet le 3 avril 1897. Il est alors engagé comme dessinateur par le constructeur Delaunay-Belleville qui prend une licence de son générateur à vapeur. En 1897, Louis Renault passe avec succès l’examen d’ouvrier d’art. Après un bref séjour pour son service militaire dans l’infanterie, Louis Renault regagne son atelier à Billancourt. C’est à peine âgé de 20 ans, que Renault fait une entrée remarquée dans le monde de l’automobile. Il a converti son tricycle De Dion-Bouton en « Voiturette » à 4 roues et il l’équipe d’une invention de son cru qui va catapulter l’automobile dans une nouvelle ère : c’est la « prise directe »,  ou la première boîte de vitesses. Elle démode d’un coup chaînes et courroies de transmission utilisées jusque là.  Ses deux frères, Marcel et Fernand qui gèrent la firme paternelle en hommes d’affaires prudents créent la société Renault Frères dès 1899. Louis n’est pas associé à la compagnie. Ses frères lui laissent la propriété de son brevet et lui versent un bon salaire à la condition qu’il montre des résultats. En réalité, Marcel et Fernand doutent de son avenir dans cette branche… Louis va très vite leur prouver le contraire. C’est suite à un nombre impressionnant de victoire en course de ville en ville que le carnet de commande va grossir sans arrêt et assurer l’avenir financier de la jeune compagnie. Les voiturettes sont vendues 3 000 francs or, l’équivalent de dix ans de salaire moyen à l’époque. La marque se développe rapidement et les ateliers s’agrandissent en bord de Seine. En 1902, ils couvrent déjà 7 500 mètres carré. Le catalogue compte plusieurs modèles, dont la première conduite intérieure du marché. Cette même année, Louis présente le premier moteur Renault, un 24CV 4 cylindres. Il fait également breveter le premier turbo. En 1903, Marcel Renault est victime d’un accident mortel dans le Paris-Madrid, il a 31 ans. C’est un coup très dur pour Louis qui perd à la fois un frère et son plus fidèle supporter. Marcel qui était célibataire a fait de sa maîtresse sa légataire universelle. Elle devient co-propriétaire de la société et sa part est évaluée à 5 millions de francs. Louis Renault souhaite racheter sa part mais l’effort financier est trop lourd . Il tente alors une opération de charme. Il convainct Suzanne de céder ses droits contre une rente viagère de 10 000 francs par an et l’attribution d’une voiture Renault tous les ans. Par l’acte enregistré le 28 juillet 1903, Louis Renault passe du statut de salarié à celui de co-propriétaire de l’entreprise. Il devra attendre encore six ans avant d’avoir les pleins pouvoir.

1905 marque un tournant décisif : la société reçoit une première commande de 250 taxis. Les installations sont réorganisées et la fabrication passera ainsi de l’artisanat à la production en série. Renault devient le premier constructeur français. Les taxis sont un succès majeur, à Paris comme à Londres où, deux ans plus tard, un taxi sur deux est un Renault. Ils s’exporteront jusqu’à New York et Buenos Aires.  En 1909, Fernand meurt des suites d’une longue maladie. Il avait déjà cédé ses parts à son frère et l’entreprise avait été rebaptisée Société des Automobiles Louis Renault. A 32 ans, Louis est seul maître à bord et toujours aussi inventif. Ses voitures sont de plus en plus puissantes, il fabrique aussi camionnettes, petits omnibus, groupes électrogènes, bref, tout ce qui comporte un moteur. Mais il fait déjà parler de lui dans un domaine tout neuf qui le passionnera au moins autant que les voitures : l’aviation. Deux ans plus tôt, il avait été le premier constructeur automobile à se lancer dans l’aéronautique. Ses moteurs battent maintenant record sur record dans les airs.

En 1910 alors qu’il construit pas moins de onze modèles, possède plus de 162 000 mètres carrés d’usine et près de 5 000 employés, Louis Renault décide de rendre visite à Henry Ford pour constater sur place l’efficacité de son organisation de travail. Malheureusement Renault n’a pas compris ce qu’il pouvait tirer de l’exemple de Ford. Au lieu d’utiliser cette méthode pour produire à grande échelle un modèle unique, il a essayé de rationnaliser une multitude de chaînes fabriquant pas moins de onze modèles, de 8 à 40 ch! On est loin de la Ford T. En tentant d’appliquer la méthode à toute l’entreprise, Louis Renault déclenche une grève le 11 février 1913. Après trois mois , Renault sort gagnant du conflit, mais avec un goût très amère dans la bouche. A la veille de la première grande guerre,  Renault est le premier constructeur français par son chiffre d’affaires. Pendant le conflit, il se situe en tête de tous les constructeurs par sa participation à l’effort de guerre. Il fabrique des obus, des avions, des camions et surtout des chars. Au sortir d’une première crise qui secoue durement l’économie mondiale en 1920-1921, Louis Renault se réorganise : il constitue la Société Anonyme des Usines Renault (SAUR), fait entrer une banque dans son capital et développe sa vision d’une « grande organisation » forte et indépendante.

Cette turbulente période de l’après-guerre sera aussi le théâtre, en France, d’une compétition effrénée entre les deux grands que sont André Citroën et Louis Renault. Ils seront concurrents dans tous les domaines. Renault a sa compagnie de taxis, Citroën en aura une; l’un crée une compagnie d’autobus, l’autre en fait autant.  De 1919 à 1929, Louis Renault crée une trentaine de filiales à l’étranger et de nouvelles implantations dans l’empire colonial français, en Afrique et en Extrême-Orient. En 1929, la marque est présente dans 49 pays sur tous les continents, sauf l’Océanie. Le Crash de 1929 force l’économie mondiale à se réajuster et l’économie automobile à se démocratiser. Renault se diversifie, augmente sa production militaire, crée un réseau d’avion postal (air bleu) et commence la production de plus petite cylindrée. 1938 marque le début de la fin pour Louis Renault, les voitures se vendent mal, les grèves nombreuses se poursuivent. Elles culmineront, à la fin de l’année 1938, par l’occupation des usines Renault, avec intervention des gardes mobiles, arrestations massives, amendes, peines de prisons et 1 868 licenciements.  Pendant ce temps, la paix que l’Angleterre et la France avaient cru assurer à Munich s’engage rapidement sur le sentier de la guerre. La Tchécoslovaquie est envahie par l’Allemagne nazie. C’est, de nouveau, la mobilisation générale en Europe.

En mai 1940, le ministre de l’Armement envoie Louis Renault en mission aux Etats-Unis pour négocier une fabrication sous licence de chars. Il rentre quelques semaines plus tard. Les Allemands sont déjà installés à son usine de Billancourt.  Renault, sans le sous finit par se plier aux exigences de l’occupant et commence à réparer des chars pris par les Allemands à l’Armée française. Billancourt devient une des premières cible des bombardiers britanniques de la RAF, en mars 1942, et ses usines punies à plusieurs reprises. L’œuvre de sa vie en ruines, il s’entête aveuglément à vouloir la reconstruire.  A la Libération, il est incarcéré pour « commerce avec l’ennemi » et meurt d’aphasie un mois plus tard, le 24 octobre 1944, dans une clinique de Paris sans jamais avoir subit son procès. Le gouvernement provisoire présidé par le général de Gaulle nationalise Renault le 1er janvier 1945.

 

 

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