Aurons-nous un jour un véhicule électrique abordable ?
Il y a plus de 100 ans, Henry Ford a voulu que l’américain moyen puissent avoir accès à l’automobile et lança la modèle T qui se vendait à l’époque environ 650 $ alors que le prix moyen d’une voiture dépassait les 2 000 $. Résultats : le modèle a lancé une révolution. Au sommet de sa popularité, le modèle représentait 70 % des véhicules sur la route aux États-Unis et au Canada. Ironiquement, nous nous retrouvons aujourd’hui dans une situation qui offre quelques similitudes. Nous vivons la renaissance des véhicules électriques et ils semblent que tout ce que les constructeurs veulent mettre en marché sont des véhicules inabordables.
Beaucoup de coûts insoupçonnés
L’industrie a bien mal évalué non seulement les ressources disponibles, mais aussi le coût de celles-ci. Le PDG de Stellantis Carlos Tavares a déclaré « qu’il s’attend à une pénurie de batteries d’ici 2024 à 2025, suivi d’un manque de matières premières pour les véhicules qui ralentira la disponibilité et l’adoption des VES d’ici 2027 à 2028. » Une autre étude révèle que le coût moyen des VÉS en ce moment dépasse les 66 000 $ et que le salaire annuel des ménages est autour de 67 500 $. Personne n’a envie de dépenser un an de salaire pour une voiture. Il existe une exception ou deux comme la Chevrolet Bolt et Bolt EUV (qui vont disparaître l’an prochain), mais ce sont là de trop rares exceptions.
Les constructeurs profitent de la manne
L’offre de véhicules électriques tient encore de la nouveauté plus que de la nécessité. Le compte à rebours est toutefois en marche et avec les années qui passent, le phénomène de nouveauté en deviendra un de nécessité et les constructeurs devront trouver le moyen de rendre l’accès à la voiture accessible pour rester en affaire. Souhaitons seulement que ces options abordables voient le jour bientôt. Malheureusement, pour le moment, une offre faible et une trop forte demande font en sorte que la balle est dans le camp des constructeurs qui vendent bien ce qu’ils veulent aux prix qu’ils désirent, c’est-à-dire le plus cher possible.
Il faudra attendre un autre 5 ans
Les constructeurs vont étirer la sauce aussi longtemps qu’ils peuvent le faire. Pour le moment, les gens peuvent acheter des véhicules à essence, des modèles d’occasions. D’ici 2030, l’offre sera devenue plus électrique qu’à essence et là, on devra proposer des solutions plus abordables. En fin de compte, le Canada comme les États-Unis ne sont pas encore prêts pour une mise en œuvre à grande échelle des VÉS. Toutefois, cela ne veut pas dire que la conversion à l’électricité n’est pas une bonne idée. Il faut simplement être conscient que les constructeurs vont tenter par tous les moyens de presser le citron aussi fort qu’ils le peuvent avant de voir à une politique de modèles plus abordables, et ce n’est pas pour demain.